- Règne : Animalia
- Embranchement : Chordata
- Sous-embranchement : Vertebrata
- Classe : Aves
- Ordre :Passériformes
- Famille :Motacillidae
- Genre : Anthus
Présentation
Les vacances permettent aussi de découvrir de nouveaux oiseaux . Celui-ci n’a pas été pris au jardin des oiseaux comme la plupart des autres, mais lors de vacances en Bretagne sur les rochers de la pointe de Kastell Ac’h dans la commune de Lilia .
Là se trouvait un grand nombre d’oiseaux peu farouches qui fouillaient les algues dans les rochers à la recherche d’insectes . Après avoir pris une première photo, j’ai pu les identifier . Il s’agissait d’une colonie assez importante de Pipits maritimes.
Description
Le pipit maritime fait partie de la famille des motacillidés qui compte plus de 70 espèces de pipit dans le monde. On trouve également dans cette famille des oiseaux comme les bergeronnettes ou les sentinelles.
C’est un passereau de petite taille (11 à 24 cm) qui est pourvu d’un long bec typique des insectivores , d’une longue queue caractéristique des Motacillides et de longues pattes dont sont souvent pourvus les oiseaux qui passent leur temps à patauger dans l’eau . Son plumage est brun sur le dessus avec des barres alaires beige crème. Le dessous est blanchâtre avec des stries marron sur le ventre.
Les yeux sont marron et cerclés de blanc. Ils sont surmontés par des sourcils légèrement blancs bien plus discrets que ceux que peut avoir le Pipit spioncelle en plumage nuptial (Anthus spinoletta) . Le bec est brun sombre sur le dessus et couleur corne sur la partie inférieure . Les pattes sont rougeâtres et peuvent paraitre noires de loin . Celles du pipit farlouse sont orange vif . Le pipit maritime marche toujours d’un très rapide et décidé comme s’il avait un rendez-vous très important . À l’instar de ses cousines, les bergeronnettes, il avance en hochant la queue.
Alimentation
C’ est un insectivore qui peut aussi manger quelques graines ou des baies à la belle saison. Sa nourriture est liée à l’endroit où il vit. Elle se compose principalement de petits crustacés, d’escargots et de limaces ,de morceaux de chairs de poissons et de nombreux insectes qui vivent au milieu des algues et qui font le bonheur des pipits.
L’estran, qui est une zone où le littoral est régulièrement recouvert par la marée, est leur zone de chasse favorite.
Nidification
Le pipit maritime se reproduit près du rivage et profite de son plumage cryptique qui lui permet d’être quasi invisible lorsqu’il se trouve au milieu des algues et des rochers . Le nid est installé dans une anfractuosité des rochers. En hiver ils rentrent parfois un peu à l’intérieur des terres et s’installent près de lacs d’eau douce, mais ils ne s’éloignent jamais très loin du littoral.
Dans sa belle trilogie sur les passereaux, Paul géroudet estime la densité moyenne des pipits maritimes à 4 couples par kilomètres de côte. Cela correspond à peu près au nombre de pipits qui se trouvait dans sur la plage de Lilia . Je pense qu’il devait y avoir 4 ou 5 familles qui comptaient 20 ou 30 individus parmi lesquels plusieurs adultes et de nombreux juvéniles .
Migration
Il existe une sous-espèce baptisée Anthus petrosus littotalis qui niche plus au nord. Ces oiseaux vivent pour la plupart en Russie ou en Fennoscandie et viennent passer l’hiver sur les côtes d’Europe de l’Ouest, du Danemark à la France en passant par l’Espagne et jusqu’au Maghreb .
Une autre sous-espèce, Anthus petrosus kleinschmidti, vit sur les côtes des iles Féroé et sur les iles Shetland, Orkney, Fair Isle et St Kildai qui se trouvent au large de l’écosse
Les oiseaux qui nichent dans les pays plus tempérés sont en général sédentaires et n’effectuent que de courtes migrations qui ont pour seul objet de trouver une nourriture plus abondante ou plus variée.
Distribution
En France, les pipits sont présents essentiellement sur les côtes bretonnes et normandes . On peut également les trouver sur les côtes de différents pays qui vont au sud, du Maghreb à l’Espagne et l’Italie, et au nord, du Danemark à la Finlande .
Chant
Leur chant est de sorte de twit twit ou de pwit pwit aiguë et fluté . Stanislas Wroza, qui a beaucoup travaillé sur les chants et les cris d’oiseaux, définit ainsi les cris de vol : « Ils sont perçants , aigus et sonores . ce sont des Pzit, un peu plus vibrés que ceux du pipit farlouze .»
Confusions
Le pipit maritime peut être facilement confondu avec le pipit spioncelle qui a longtemps été considéré à tort comme une sous-espèce et le pipit farlouse. Paul Géroudet, dans sa série des passereaux nomme d’ailleurs le pipit maritime, le Spioncelle maritime.
On peut distinguer le pipit maritime des deux autres espèces grâce à son aspect un peu plus foncé, à ses pattes plus sombres et à son bec plus long. L’habitat permet aussi de les différencier . les Pipits maritimes vivent le long des côtes alors que les spioncelles nichent plutôt dans les montagnes même s’ils descendent parfois en hiver dans les plaines ou sur le littoral.
Taxonomie
Le pipit maritime a été décrit et nommé Anthus petrosus petrosus en 1798 par le naturaliste britannique Georges Montagu.
Une sous-espèce, Anthus petros littoralis sera décrite en 1823 par le zoologue et écrivain allemand Alfred Edmund Brehm.
Je note quand même une étrangeté que je n’ai pas réussi à résoudre malgré quelques recherches . On date partout la création de ce genre en 1823 alors que la date de naissance de Brehm est 1829.
Le genre Anthus a été créé en 1805 par le zoologiste allemand Johann Matthaus Bechstein.
Étymologie
Le nom de genre Anthus vient du grec « anthos ». Le mot est employé par Pline puis Aristote pour désigner un petit oiseau qui aime vivre au milieu des pâturages.
L’épithète petrosus du latin « petra », pierre qualifie l’habitat préféré de cet oiseau maritime qui aime vivre le long des côtes rocheuses. La plupart des langues poursuivent dans cette voie.
Les Anglais le nomment Rock pipit , le pipit des rochers tout comme les Allemands qui l’appelle Strandpipit (pipit des côtes) ou Felsenpipity (Pipit des rochers)
Les espagnols, eux, disent Bibista costero (Pipit côtier) ou Bibista ribenero costero (Pipit des rives et des côtes )
Les portugais Petinha-marítima, Pipit maritime
Les Polonais Świergotek nadmorski, Pipit de mer
Les Hollandais oeverpieper,Pipit de rivage.
L’origine du mot Pipit a une origine onomatopéique et s’inspire du « pi-pit-pi-pit » de l’oiseau. Selon certains linguistes des mots comme pépier, piauler ou piper pourraient aussi descendre d’onomatopées inspirées du cri des oiseaux.
Le nom de la famille « Motacillidae » vient du latin « moto » qui se signifie se mouvoir ou s’agiter et du mot « cilla » . Ce dernier mot n’existe pas en latin, mais a pourtant toujours été traduit comme le signifiant de « queue » par tous les naturalistes qui se sont penchés sur sa traduction . Le terme fait référence au mouvement de queue caractéristique de plusieurs membres de cette famille.
Citation
« Le spioncelle maritime se cantonne exclusivement dans les rochers des côtes et des îles , et niche par exception dans les marais salants et sur les gazons en arrière des falaises. Au passage et en hiver , on le rencontre aussi sur les vasières, les plages de sable et de galets, au fond des estuaires ; il s’éloigne rarement de la zone littorale pour gagner les eaux douces de l’intérieur. Le nid que j’ai trouvé en Perros-guirec ne différait pas d’un nid Alpin : Il occupait un trou sous une touffe d’herbe , dans une pente gazonnée raide au flanc d’un escarpement tombant dans la mer. »
Paul Géroudet