- Règne : Animalia
- Embranchement : Arthropoda
- Classe : Insecta
- Ordre :Hymenoptera
- Sous ordre : Apocrita
- Super-fanille : apoidea
- Famille : Apidae
- Genre: Bombus
Description
Le bourdon est une espèce d’insectes hyménoptères de la famille des Apidae . il fait partie des abeilles sociales. Une idée reçue voudrait que le bourdon soit le mâle de l’abeille, mais ce n’est pas le cas . La confusion vient peut-être de ce que l’abeille mâle est appelée « faux bourdon ».
Il y a donc bien un bourdon mâle et un bourdon femelle . Comme chez tous les hyménoptères, le mâle ne possède pas de dard. Seule la femelle en est pourvue . Mais le bourdon est un insecte peu agressif et les piqures des femelles , qui peuvent être douloureuses, sont extrêmement rares . Il faudrait vraiment menacer leur colonie ou les bloquer dans les mains pour qu’elles nous piquent .
Le bourdon se distingue des abeilles par sa taille et sa pilosité . Il a un corps noir massif et très poilu avec ici trois bandes orangées . La première se situe à l’avant du thorax et les deux autres sur l’abdomen . Les 2 derniers segments sont blancs.
Un bourdon peut mesurer de 10 à 32 mm selon qu’il s’agisse d’une femelle ouvrière, d’un mâle ou de la reine. il est aussi doté d’une langue qui lui permet d’aller chercher le nectar plus profondément dans les fleurs que les abeilles. La longueur de la langue est variable selon les espèces . À titre de comparaison la langue d’une abeille mellifère mesure dans les 6 mm tandis qu’elle peut faire 11 mm chez le bourdon terrestre , 14mm chez le bourdon des pierres et 21 mm chez le bourdon des jardins (voir photos ci dessous.)
Dimorphisme
La reine est le plus gros insecte de la colonie . elle mesure entre 12 et 32 mm
Les mâles mesurent entre dix et 17 mm de long .
les antennes des faux bourdons (mâles) sont composées de 13 parties : 1 scape, qui est un long article rattaché à la tête, le pédicelle qui est l’article numéro 2 plus 11 articles qui forment le flagelle .
Les ouvrières mesurent entre 10 et 18mm de long . Leurs antennes sont composées de 12 parties : 1 scape, un pédicelle plus 10 articles.
Le pédicelle est plus court que les articles du flagelle et relie celui-ci au scape.
Le scape est le premier article. Il est relié à la tête par une sclérite de forme circulaire soutenu par un pivot qui permet la rotation de l’antenne.
Les femelles possèdent aussi des corbeilles à pollen qui leur permettent de transporter le pollen et de la ramener au nid .
La fonction des mâles est uniquement de féconder la reine. Ils ne participent pas du tout à la récolte du nectar et au nourrissage du couvain . Ils ne possèdent d’ailleurs pas les corbeilles à pollen des ouvrières et leur langue ainsi que leurs pièces buccales sont moins développées .
Corbeilles à pollen
La corbeille à pollen est une structure qui se situe sur la face externe des tibias arrière de nombreuses abeilles et qui sert à la récolte du pollen . Elle se présente comme une surface incurvée qui forme une sorte de coupelle.
En butinant les fleurs pour se nourrir de nectar, Le Bourdon reçoit sur le dos de nombreux grains de pollen. Ceux-ci restent fixés à lui grâce à ses longs poils et à l’électricité statique présente dans son corps .
L’insecte utilise alors les peignes situés sur ses pattes pour rassembler les grains de pollen et les diriger vers la corbeille . Au passage, il les humidifie avec un peu de nectar pour améliorer l’adhérence et former une boule compacte. La pelote est maintenue en place grâce à aux poils recourbés vers l’intérieur qui font tout le tour de la corbeille .
De retour à la colonie, l’ouvrière dépose ses deux pelotes de pollen . Mélangés avec celles des autres ouvrières, elles forment ce que l’on appelle le pain d’abeilles et sert de nourriture aux larves du couvain .
Anatomie des pattes
Les bourdons comme tous les insectes ont trois paires de pattes . Chaque patte est composée des parties suivantes :
La hanche ou coxa, le trochanter , le fémur, le tibia et les tarses .
Les tarses sont composés de 5 articles. Le premier, qui suit le tibia, est nommé métatarse . Le dernier se termine par deux griffes entre lesquelles se trouve un coussinet, le pulvillus. Celui-ci se présente sous la forme de petits sacs recouverts de soies adhésives qui permettent à l’insecte de se déplacer facilement sur des surfaces verticales.
Endotherme
Contrairement à la plupart des insectes, le bourdon a la particularité d’être endotherme . C’est-à-dire qu’il produit sa propre chaleur de l’intérieur et qu’il dépend moins des conditions climatiques. Pour cette raison il est l’un des premiers que l’on voit apparaitre au printemps et butiner les fleurs . Il peut sortir par des températures de 5 degrés alors que l’abeille, par exemple, doit attendre qu’il fasse au moins 15 degrés.
Pollinisateur
Si on les compare à d’autres pollinisateurs, le bourdon est extrêmement performant.
D’abord parce qu’il est un travailleur infatigable . Du matin au soir, il visite un grand nombre de fleurs et dépose bien plus de pollen sur les pistils que les autres pollinisateurs. Actif très tôt grâce à sa capacité à supporter le froid, il peut aller chercher le nectar au fond des calices des fleurs grâce à sa longue langue . Son corps velu joue aussi un rôle très important, car les grains de pollen y restent fixés et peuvent ainsi être transportés en nombre . La vibration de ses ailes à haute fréquente fait également tomber le pollen de certaines plantes sur son dos. Qui n’a pas vu un bourdon ressortir d’une fleur entièrement recouvert de pollen.
Les bourdons sont tellement efficaces que le bourdon terrestre et d’autres bourdons sont commercialisés et des colonies installées sous des serres. On imagine la vie de ces pauvres bourdons enfermés dans des serres et devenus tout à coup des employés dociles et obéissants , mais non rémunérés, de l’agriculture industrielle.
Fragilité
Malgré ce que l’on pourrait croire en voyant leur allure bonhomme, les bourdons sont extrêmement fragiles . Les aléas climatiques les impactent beaucoup, car contrairement aux abeilles , ils ne fabriquent pas de miel et n’ont pas de réserve de nourriture . Une sècheresse qui survient et réduit la quantité de nectar ou un coup de froid subit qui gèle les fleurs peuvent avoir de graves conséquences sur leurs colonies.
D’autres causes sont responsables de la forte régression des populations de bourdons comme: la surexploitation des sols , la monoculture, la destruction des haies ou des points d’eau et bien sûr l’épandage régulier et massif de pesticides et de produits chimiques par les agriculteurs et les vignerons.
Nidification
Les bourdons sont des insectes sociaux. La reine passe l’hiver seule, dans un abri à l’abri du froid . Au printemps, elle construit un nid , en général sous terre, ou dans une cavité existante . En quelques jours, elle fabrique deux cellules de cire et de pollen . l’une accueille les premiers œufs tandis que l’autre sert de pot à miel . La reine y régurgite le nectar et s’en sert de garde-manger pendant qu’elle s’occupe des œufs qui seront les premières ouvrières. Aussitôt adultes, ces dernières prennent en charge la recherche de nourriture , la construction du nid, et l’alimentation des larves permettant ainsi à la reine de se concentrer sur la ponte et la production d’autres ouvrières . Lorsque la colonie a atteint un certain nombre d’individus, la reine cesse de produire des ouvrières.
Les ouvrières n’ont pas besoin d’avoir des relations sexuelles pour pondre des œufs. On appelle ce phénomène la pathogenèse. Dans le monde animal, on retrouve ce monde de reproduction monoparental chez de nombreuses espèces comme les abeilles ou les pucerons . La pathogenèse ne donne généralement que des mâles et c’est le cas chez les ouvrières bourdons . Le rôle de ces mâles se limitera à féconder les futures reines à la fin de l’été.
Les colonies peuvent compter jusqu’à 600 individus ce qui est relativement peu si on les compare aux ruches des abeilles qui peuvent contenir plusieurs milliers d’individus .
Reproduction
L’accouplement chez les abeilles dure très peu de temps . Le mâle s’accouple avec la reine en 2 ou 3 secondes puis meurt en laissant une partie de son abdomen dans le corps de la reine . Le mâle suivant arrachera l’endophallus du précédent mâle et s’accouplera avec la reine en 2 ou 3 secondes avant de tomber lui aussi raide mort . Chez les bourdons l’accouplement est beaucoup plus et peut durer près de 40 minutes . Pourtant la plus grande partie du sperme est transféré dès les premières minutes, mais une deuxième étape commence juste après pendant laquelle le bourdon transfère dans les parties copulatrices de la femelle une substance qui provient d’une glande annexe . Cette substance, formée d’acide gras, remplie alors le sexe de la femelle et forme ce qu’on appelle un bouchon de copulation. Celui-ci a au moins deux fonctions . La première empêche que le sperme ne ressorte, mais il a surtout comme fonction de rendre impossible toute copulation de la femelle avec un autre bourdon .
Ethymologie
Le nom de genre « Bombus » veut dire « Bourdonnement » en latin. Le mot est d’ailleurs certainement d’origine onomatopéique et calquée sur le bruit que fait l’ insecte en volant .
L’épithète « Terrestris » a été bâtie sur l’association de deux mots : « Terra » (terre) et le suffixe « extris » que l’on retrouve aussi dans le mot campestris (champêtre) .
L’extrémité blanche du bourdon terrestre lui a valu le surnom de « cul blanc .
Les Anglais , eux , le nomment « buff-tailed bumblebee « qui veut dire « Bourdon à queue chamois ».