Fauvette tête noire (Sylvia atricapilla)

  • Règne : Animalia
  • Embranchement : Chordata
  • Classe : Aves
  • Ordre : Passeriformes
  • Famille : Sylviidae
  • Genre : Sylvia

Présentation

La fauvette tête noire est un oiseau très commun que l’on rencontre dans la plupart  des jardins pourvu qu’il y ait des arbres, des arbustes et des  broussailles. D’après les statistiques, elle figure même dans le trio gagnant des espèces les plus présentes en bourgogne, où j’habite, et se place juste derrière le merle et le pinson des arbres .  Ce classement est bien sûr  une moyenne régionale, car si je devais établir le trio gagnant du jardin des oiseaux, les mésanges charbonnières seraient largement en tête, suivie par les mésanges bleues et les chardonnerets élégants.

Juste après ce trio j’ajouterais bien sûr le rouge-gorge (Roberto)  qui est devenu la mascotte du jardin.

La fauvette tête noire un   passereau  de la famille des sylviidae qui regroupe 2 genres et 34 espèces.

Les sylviidés sont des petits oiseaux qui ont des plumages plutôt discrets dans des tons de gris ou de bruns. Ce sont pour la pulaprt des  insectivores qui ont un bec fin et long et qui construisent des nids simples en forme de coupe ouverte.

Elle   fait également partie du genre Sylvia qui regroupe 7 espèces

Parmi les 7 espèces qui font partie du genre sylvia on trouve : le pharohasme de galinier (Sylvia galinieri), La Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), la fauvette des jardins ( Sylvia borin), le lioptile à calotte noire ( Sylvia nigricapillus), l’horizorin de Dohrn (Sylvia dhorni), le pseudalcippe du Ruwenzori  (Sylvia atriceps),  le Pseudalcippe d’Abyssinie (Sylvia abyssinica).

Il y a quelques années le genre Sylvia  comprenait plus de vingt espèces, mais en 2014 des ornithologues en 2014 ont proposé de le diviser en deux et de répartir les oiseaux sur deux genres. Le genre « Sylvia » et un deuxième genre « Cucurra ».

Fauvette tête noire femelle avec sa calotte marron sur la tête

Ce dernier avait initialement été proposé  en 1802 par le zoologiste allemand Johann Matthaus Beschstein et fut repris en 2014.

Le genre Cuccura comprend aujourd’hui 27 espèces parmi lesquelles on trouve la fauvette d’Arabie (Cuccura leucomelaena)  ou la fauvette de chypre (Cuccura melanothorax).

Description

La fauvette à tête noire a la particularité d’être très discrète et d’avoir en même temps un très beau chant qui le distingue des autres. Il est d’ailleurs étonnant qu’on ait choisi pour la nommer une caractéristique morphologique (la couleur de sa calotte) alors que sa singularité se trouve surtout dans la beauté de son chant.

C’est un oiseau plutôt petit qui a la taille d’un rouge-gorge . Il mesure entre 13 et 15 cm pour un poids de 20 grammes et une envergure de 25 cm.  Son  plumage est fait d’un  camaïeu de gris qui le  rend peu visible quand il se cache dans un roncier. Il  a un bec fin, mais robuste caractéristique des oiseaux insectivores . Mâle et femelle sont facilement reconnaissables grâce à la couleur de leur calotte. Noire chez les mâles, elle est marron chez les femelles. Celle-ci recouvre le dessus de la tête et s’arrête vers le milieu des yeux.  Bien que la couleur du plumage soit la même, les mâles ont une couleur grise plus contrastée et dense que les femelles. Les  juvéniles , quel que soit leur sexe , ressemblent à la femelle. La calotte noire du jeune  mâle n’apparaitra que plus tard lors de la mue qui le fera adulte  .

Habitat

Comme l’indique sa famille et son genre , la fauvette tête noire  aime vivre dans les sous-bois  , mais comme les autres sylvides elle est capable d’évoluer dans des milieux très différents. On la rencontre fréquemment dans les parcs ou les jardins des villes pourvu qu’ils accueillent   des arbustes et des arbrisseaux  où elle peut se cacher pendant la journée et des ronciers touffus où elle pourra construire  son nid .

Nidification

Après l’accouplement qui a lieu d’avril à aout le nid est construit par le couple dans un roncier touffu qui protégera les juvéniles des prédateurs. Avec leur corps très fin, les fauvettes se glissent facilement au milieu des branches remplies d’épines.   Il est installé assez bas (entre 1 et 3 mètres )   et a une forme de coupe . Il est constitué de brindilles et d’herbes sèches entrelacées. Le fond du nid est recouvert de mousses ou d’herbes plus fines qui  rendront le lieu accueillant et confortable.

Il arrive même que le mâle construise plusieurs nids et laisse le choix à la femelle qui gardera celui qui lui convient le mieux  .

La femelle y dépose  4 ou 5 œufs de couleur crème . L’incubation dure environ deux semaines puis les parents nourriront les oisillons pendant 10 à 15 jours .

Les parents s’occuperont encore des juvéniles après l’envol pendant une quinzaine de jours puis les laisseront se débrouiller .

Les juvéniles atteignent la maturité sexuelle au bout d’un an.

Chants et cris

Le chant de la fauvette à tête noire est particulièrement beau et mélodieux.  Son plus beau chant est réservé à la femelle lors de la période de reproduction . Sa beauté a inspiré le musicien Olivier Messiaen qui a écrit une pièce sur la fauvette des jardins qui a un proche de notre fauvette sa cousine .

Partition de la Fauvette des jardins par Olivier Messiaen

Alimentation

Durant la belle saison et la période de reproduction, la fauvette  tête noire est quasi exclusivement insectivore. Elle se nourrit de petits insectes volants, mais aussi  d’araignées de limaces ou de vers dont elle nourrit aussi ses petits.   

En fin d’été et au début de l’automne, son alimentation devient alors nettement frugivore et elle consomme  alors les fruits et les baies arrivés à maturité comme les figues, les kakis , les mures , les raisins ou les prunes .De là vient son surnom de Becfigues qu’elle partage avec la fauvette des jardins . Ce gout pour les figues ne lui a porté bonheur puisque la consommation de ce fruit a fait que sa chair sucrée plaisait beaucoup et qu’elle était considérée comme un mets de choix  sous ce nom de becfigue*.

En plein hiver la fauvette vient parfois se nourrir à la mangeoire

Bien que timide et discrète, la fauvette tête noire peut aussi venir aux mangeoires en hiver lorsque la nourriture se fait très rare dans le nature.

Migration

La fauvette à tête noire est une migratrice partielle. C’est-à-dire que les individus qui vivent le plus au nord effectuent des migrations régulières vers les pays plus chauds alors que les populations qui vivent dans des climats tempérés peuvent être sédentaires  .

Pour effectuer ces migrations, les fauvettes utilisent deux parcours principaux. Le premier se dirige vers la France ,l’Espagne et l’Afrique du Nord. Les plus courageux peuvent même   poursuivent  jusqu’à la Mauritanie ou le Sénégal ;

Le deuxième  part vers la méditerranée orientale  et l’on peut croiser  ces petites fauvettes vers  chypre ou même en Afrique de l’Est. 

Étymologie

Le nom de genre Sylvia  vient du latin silva  ou silvosus qui signifie forêt ou de la  forêt . il fait bien sûr référence à l’espace privilégié des fauvettes qui aiment vivre dans les espaces boisés même si elles peuvent s’adapter à des milieux très  différents. 

Le qualificatif atricapilla est composé des deux mots latins  « ater » noir et « capillus » cheveux .

L’ensemble décrit l’oiseau qui aime vivre dans les forêts et qui a une calotte noire (pour le mâle).

Le nom vernaculaire fauvette vient de la couleur fauve du plumage de certaines espèces  et notamment de celle  de la fauvette des Marais. Mais la couleur des autres fauvettes est plus terne et se compose le plus souvent d’un camaïeu de gris assez discret.  Tellement discret que le naturaliste Buffon les décrit ainsi : 

« La nature semble avoir oublié de parer leur plumage. Il est obscur et terne : excepté deux ou trois espèces qui sont légèrement tachetées , toutes les autres  n’ont que des teintes plus ou moins sombres de blanchâtre, de gris et de roussâtre. »   

La fauvette est également appelée becfins ou becfigues  . Becfins parce que son bec est fin, mais aussi parce qu’elle aime les bonnes choses .  Becfigues, car elle apprécie tout particulièrement les chairs sucrées de ce fruit à l’automne. 

Les Portugais la nomment Toutinegra (tête noire).les Anglais Eurasian blackcap (casquette noire d’Eurasie), les Néerlandais Zwartkop (tête noire), les Suédois Svarthätta (bonnet noir), les Espagnols Curruca capirotada, les Italiens caponera d’edera (tête noire de lierre).

Les Japonais eux  la nomment avec un étonnant x Zuguromushikui.

Dans certains  des pays du nord, les fauvettes sont appelées « sanger » qui signifie chanteur .

Taxonomie

L’espèce a été décrite pour la première fois par le naturaliste suédois Carl von Linné sous le  nom Motacilla atricapilla  . le nom de genre Sylvia a été créé par le médecin et naturaliste autrichien Giovanni Antonio scopoli , ami de Linné ,en 1769.

Histoire

Aristote croyait que la mésange à tête noire au printemps se transformait  en fauvette des jardins et que la fauvette des jardins à l’automne se retransformait en fauvette tête noire . Il ne connaissait pas encore le phénomène de la migration et ne comprenait pas que la fauvette des jardins descendait  à l’automne vers l’Afrique subsaharienne.

Confusions

La Fauvette tête noire peut être confondu avec la Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala) ou la Mésange nonnette (Poecile palustris) qui ont toutes les deux une calotte noire sur la tête.

Photo Mésange nonnette (Poecile palustris) Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala)

*Servie sans faste, mais honorablement, la table supportait des plats d’argent dans lesquels étaient préparés des becfigues au miel, des grives, des huîtres du Lucrin et des lamproies de Sicile. Anatole France.

Laisser un commentaire