Petite nymphe au corps de feu mâle (Pyrrhosoma nymphula /Sulzer, 1776)

  • Règne : Animalia
  • Classe : Insecta
  • Ordre : Odonata
  • Famille :Coenagrionidae
  • Sous-ordre: Zygoptera
  • Genre : Pyrrhosoma

Présentation

Rencontre hier après-midi avec cette petite nymphe au corps de feu. Elle attendait, immobile au bord de l’eau, qu’une proie passe devant elle.

Comme pour les oiseaux, ma technique de prise de vue n’est jamais de leur courir après, mais de réunir en amont les conditions pour qu’ils aient envie de venir chez moi, puis le moment venu, de me fondre dans le paysage et d’attendre.

Cela fonctionne plutôt pas mal, même si cette technique nécessite une certaine dose de patience. Personnellement, je profite de ces moments d’attente pour observer la nature dans ses moindres détails. J’y découvre souvent des plantes ou des insectes que je ne connaissais pas.

Au bout de 10 minutes, cette jeune demoiselle mâle est venue se poser à 20 cm de moi et nous sommes restés ainsi un long moment immobiles. J’en ai bien sûr profité pour prendre quelques clichés en faisant le moins de mouvement possible. On ne se rend pas bien compte sur la photo, mais elle est minuscule et pratiquement invisible sur la petite branche avec laquelle elle se confond.

Petite nymphe au corps de feu ((Pyrrhosoma nymphula)
Petite nymphe au corps de feu ((Pyrrhosoma nymphula)

Description

La petite nymphe au corps de feu Pyrrhosoma nymphula est un agrion* à la belle couleur rouge. Seuls les deux derniers segments de l’abdomen sont noirs. Le thorax, lui, est noir avec des bandes jaunes chez les jeunes comme sur la photo. La mienne a le dessus du thorax couleur bronze.   Les pattes noires permettent de la différencier des cériagrions qui ont les pattes rouges. On peut la rencontrer partout en France du mois d’avril au mois de septembre.

 Je note d’ailleurs depuis le début du mois un retour des libellules et des papillons au jardin alors que je ne les voyais pratiquement plus pendant les mois de juillet et août qui ont été caniculaires.

Petite nymphe au corps de feu ((Pyrrhosoma nymphula)
Petite nymphe au corps de feu ((Pyrrhosoma nymphula)

Les animaux eux aussi souffrent beaucoup de la chaleur et sont bien moins actifs au-dessus de 30 degrés.  

Distribution

La petite nymphe au corps de feu est une espèce ubiquiste*, c’est-à-dire qu’elle supporte différents types d’habitats même si elle a un goût prononcé pour les ruisseaux où l’eau est plutôt stagnante et riche en végétaux.  

Alimentation

Comme les autres libellules, elle est une redoutable chasseuse d’insectes. Elle peut en manger jusqu’à une centaine par jour et elle apprécie tout particulièrement les moustiques, les papillons, les araignées, les têtards les mouches ou les éphémères.

Reproduction

Déjà, présente sur Terre il y a 200 millions d’années, les demoiselles comme les libellules fréquentent les zones humides dont elles sont dépendantes. Leurs œufs sont en effet pondus dans l’eau ou sur l’eau. Ils sont placés par la femelle sur des végétaux flottants ou semi-immergés. Certaines femelles comme notre petite nymphe sont capables de descendre pondre le long des tiges de plantes à plus d’un mètre de profondeur.    Les œufs éclosent en général 2 à 6 semaines après la ponte et deviennent des larves qui pourront vivre 2 ou 3 ans dans l’eau.

 C’est seulement au terme de ce long parcours que la larve sortira de l’eau pour effectuer sa dernière mue qui la transformera en demoiselle volante .     

Conclusion

Pour finir cette présentation, j’ai une petite pensée pour la personne qui a nommé cette demoiselle « petite nymphe au corps de feu » . J’imagine qu’elle était dans un état particulier et qu’elle s’est laissé déborder par ses émotions. Disons que la très belle couleur rouge feu de l’agrion l’a inspiré.

C’est peut-être d’ailleurs la même qui a baptisé cette  célèbre rose ancienne par le nom très suggestif « de « cuisse-de-nymphe émue » 

*Agrion (glossaire)

Nom vernaculaire que l’on donne aux libellules de type demoiselle ou « zygoptère »  qui font partie de la famille des odonates  . C’est-à-dire à celles qui replient leurs deux paires d’ailes vers l’arrière lorsqu’elles sont au repos et qui ont les yeux séparés.

Le nom permet de les distinguer des autres libellules de type « anisoptère » qui sont plus grosses, qui ont les yeux qui se touchent et qui ont la particularité de garder les ailes perpendiculaires au corps lorsqu’elles se posent.

*Ubiquiste (Glossaire)

Espèce ubiquiste . Que l’on rencontre dans des territoires étendus et variés. Certaines libellules peuvent vivre dans des zones humides avec des habitats très différents .

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