- Règne : Animalia
- Embranchement : Arthropoda
- Classe: Insecta
- Famille : Vespidae
- Ordre : Hymenoptera
- Genre : Vespa
Présentation
Frelon qui vient prendre sa part de jus de poire à la coupelle des papillons.
Mais papillons, frelons, cétoine dorée et autres mouches et fourmis s’entendent bien ensemble.
Il y a bien quelques chamailleries pour accéder à la bonne place, mais aucune véritable agressivité. Et à aucun moment le frelon n’a menacé les autres de son dard ce qui montre bien que le frelon est plutôt placide de nature et qu’il n’attaque que lorsqu’il se sent en danger.
En réalité les frelons sont des insectes très paisibles, presque timides, qui font tout pour éviter les conflits. Il est d’ailleurs tout à fait possible, comme je l’ai fait ici, de s’approcher près d’eux sans risque. Lorsque j’ai pris la photo, je devais être à 30 cm de lui. Pour cela il faut s’approcher doucement, ne pas faire de geste brusque et ne pas bloquer la possibilité de fuite s’il en a assez de nous voir. Ici je suis resté plus d’un quart d’heure à tourner autour de lui pour faire son portrait sous plusieurs angles et le frelon n’a manifesté aucune inquiétude ni même aucun geste d’agacement. Il a juste fait comme si je n’étais pas là et a continué paisiblement de se nourrir entouré par une dizaine d’autres insectes.
Description
Le frelon est la plus grande guêpe européenne. De l’ordre des hyménoptères, Il fait partie de cette famille à l’abdomen jaune et noir dont seules les femelles portent un dard. Mais mâle et femelle sont difficilement identifiables à l’œil nu. La femelle est reconnaissable à l’extrémité de son abdomen pointu où l’on peut deviner, au bout, la gaine de l’aiguillon venimeux. Les mâles ont l’extrémité de l’abdomen moins pointu et comme tronqué.
Autres signes qui permettent de distinguer les sexes .
1 ) les antennes des mâles sont composées de 13 parties : 1 scape, qui est un long article rattaché à la tête, le pédicelle qui est l’article numéro 2, plus 11 articles qui forment le flagelle .
2) Les antennes des femelles sont composées, elles, de 12 parties : 1 scape, un pédicelle plus 10 articles.
Le pédicelle est souvent plus court que les articles du flagelle et relie celui-ci au scape.
Le scape est le premier article. Il est relié à la tête par une sclérite de forme circulaire soutenu par un pivot qui permet la rotation de l’antenne.
Sensilles
Les antennes jouent un rôle très important et sont recouvertes de sensilles ou de plaques poreuses qui donnent de nombreuses informations à l’insecte.
Les sensilles placoïdes lui permettent de détecter les odeurs , les sensilles en ampoules détectent le gaz carbonique et les sensilles coeloconiques mesurent l’humidité.
Mais il y a aussi les sensilles mécanoreceptrices qui permettent à l’insecte d’appréhender son environnement physique et des sensilles trichoïdes et campaniformes qui perçoivent les vibrations. D’autres sensilles jouent le rôle de notre langue et donnent des indications très précises sur le gout des aliments .
Les antennes des abeilles ouvrières possèderaient entre 3000 et 5000 plaques poreuses qui leur permettent de détecter les odeurs ; celles des faux bourdon plus de 30 000 .
Piqûre
Beaucoup pensent que la piqûre du frelon est la plus dangereuse ce qui est faux. Elle est plus douloureuse à cause de la quantité de venin et de la taille du dard, mais n’est pas plus allergisante. Elle est même 10 fois moins toxique que celle de l’abeille dont le venin est le plus efficace. Les scientifiques pensent que cela est dû au fait qu’elle est celle qui a le plus de prédateurs (humains compris). Viennent ensuite la guêpe et en tout dernier le frelon qui est aussi bien plus placide que la guêpe. Autant dire que la légende selon laquelle 3 piqûres seraient mortelles pour l’homme et que 12 pourraient tuer un cheval est plus de l’ordre du fantasme que de la réalité. Le regard que les humains portent sur les autres animaux relève hélas plus souvent d’une projection déformée que d’une véritable observation
Des études très sérieuses auraient montré qu’il faudrait au moins 150 piqûres pour que le venin du frelon puisse mettre en danger la vie d’un humain non allergique et en bonne santé.
Mais bien sûr, une piqure de frelon n’est pas agréable. Et je peux vous le confirmer puisque je me suis fais piquer l’an dernier par deux frelons coup sur coup. C’était le soir vers 11 heures, j’étais dans mon salon, télé allumée et toutes lumières éteintes pour ne pas attirer trop d’insectes, lorsque j’ai vu un gros insecte noir par terre. N’ayant pas mes lunettes, j’ai cru que c’est un coléoptère et j’ai voulu le ramasser à la main et le mettre dehors . Mauvaise idée et manque de bol, c’était un beau frelon femelle qui m’a aussitôt piqué à la main. Puis un deuxième frelon, qui devait lui aussi traîner par là, est venu défendre sa collègue et m’a piqué une deuxième fois sous le bras. Je ne souhaite à personne de connaître cela. À 4 heures du matin, je me tordais encore de douleur dans mon lit. À côté, une piqûre de guêpe est presque agréable. Mais je ne leur en veux pas. C’était une erreur de ma part et la prochaine fois, je mettrai mes lunettes avant de ramasser à la main un gros insecte noir.
Étymologie
L’espèce « Vespa crabro » a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758. Elle fait partie de l’ordre des hyménoptères et de la famille des vespidae.
Vespa définit son genre et signifie « guêpes » en latin.
Lors du passage du latin à l’ancien français puis au français moderne, le mot est passé par plusieurs étapes. Ainsi le mot « Vespa », est devenu « uespa », puis « uespe », puis « guespe », puis « guêpe ».
Le mot frelon lui vient de l’ancien français « furlone » qui remonte lui-même du latin « fursleone »
Selon les régions, le frelon porte plusieurs petits noms .
On l’appelle « guichard », « cul jaune » « beurgot », « cabridan », « arcier » ou « sardon » .
Étrange spectacle hier dans la coupelle aux papillons avec deux frelons européens en train de faire une séance de trophallaxie.
Le mot ” trophallaxie” vient du grec “trophein” qui signifie nourrir et “allasein” qui veut dire “échanger”.
Elle est un partage de nourriture entre deux individus du même groupe par régurgitation. Cette pratique est utilisée par les insectes qui vivent en colonie comme les fourmis, les abeilles, les guêpes ou les frelons. Pour reprendre une formule souvent utilisée, c’est une sorte de bouche-à-bouche alimentaire.
Ici, on peut voir deux ouvrières en pleine action . La première nourrit la deuxième en allant chercher la nourriture dans ce que l’ on appelle le jabot social.
Il s’agit d’un deuxième estomac qui est utilisé comme chambre de stockage et dont la nourriture appartient à la collectivité. Il suffit qu’une ouvrière signale qu’elle a faim pour qu’une autre ouvrière lui offre à manger en régurgitant la nourriture. Chez nous, on appellerait cela une épicerie solidaire. En cas de nécessité, l’ouvrière peut venir piocher dans la réserve, mais l’essentiel doit servir le groupe . Le jabot permet aussi la redistribution de nourriture prémâchée aux larves ou aux individus qui n’ont pas le temps d’aller chercher eux-mêmes de quoi manger.
Citation
“Une famille, c’est un nid de frelons en pétard.”
Madeleine chapsal