- Règne : Animalia
- Classe : Insecta
- Ordre : Lepidoptera
- Famille : Lycaenidae
- Super-famille : Papilionoidea
- Sous-famille : Polyommatinae
- Genre : Polyommatus
Présentation
L’un des plus beaux papillons du jardin et peut être celui qui a le plus de noms vernaculaires puisqu’on l’appelle : L’Argus bleu , le mâle, l’azuré commun, l’Azuré de la bugrane , l’azuré d’Icare, l’Icare, l’argus Icare, le Polyommate Alexis ou le petit bleu commun.
Description
L’argus bleu est une espèce de lépidoptère de la famille des Lycaenidae, de la sous-famille des polyommatinae et du genre Polyommatus .
Il a été décrit pour la première fois en 1775 par l’entomologiste allemand Siegmund Adrian von Rothenburg sous le nom initial de Papilio Icarus.
C’ est un petit papillon qui a une envergure de 27 à 35 mm.
Les ailes du mâle sont bleues sur le dessus et sont bordées par une ligne noire simple et une frange blanche. La base de la frange peut parfois être légèrement foncée. Chez la femelle, le dessus est brun et parfois teinté de bleu dans la partie basale*. Il existe une variante ou le pigment bleu est plus étendu sans être aussi complet et intense que chez le mâle.
Le revers des ailes a une couleur gris beige chez le mâle alors qu’il est plutôt brun-ocre chez les femelles. Dans les deux cas, il est orné d’ocelles noirs cerclés de blancs et d’une série de lunules submarginales orange. Celle-ci sont bien marquées sur les ailes antérieures et postérieures chez la femelle alors qu’elles sont bien marquées sur les postérieures chez le mâle, mais moins présentes, voire absentes, sur les antérieures. Le revers des ailes postérieures est pourvu d’ ocelles noirs cerclés de blancs dont une partie forme un angle droit. Cette caractéristique permet de le distinguer d’autres papillons (voir partie confusion). La base des ailes est pigmentée de bleu. La pigmentation est variable selon les individus .
On le rencontre dans nos jardins à partir du mois de mai jusqu’en octobre. Sa durée de vie est d’environ 10 jours . Il produit deux à trois générations par an.
Alimentation
Elle est constituée par le pollen de diverses fleurs, mais les azurées de la bugrane butinent également les excréments desquels ils extraient les éléments minéraux dont ils ont besoin .
Distribution
L’argus bleu est très commun et on peut le trouver dans toute l’Europe et l’Asie tempéré. En Afrique du Nord, dans une partie de la péninsule ibérique et dans certaines îles méditerranéennes (Canaries, Baléares,Sardaigne, Sicile, liparis) on peut trouver son proche cousin Polyommatus Celina qui le remplace progressivement.
Récemment introduit en Amérique et notamment au Québec, on peut dorénavant l’observer dans les environs de Montréal .
Plantes hôtes
Plantes hôtes : Principalement les papilionacées comme le lotier corniculé (lotus corniculatus), la bugrane épineuse (ononisspinosa), la luzerne cultivée (Medicago sariva), les badasses (Dorycnium), les genets (Genista spp) ou les ajoncs (Ulex spp).
Les plantes de la famille papilionacées sont appelées ainsi en raison de leur corolle dont la forme évoque celle des papillons . La plupart sont des fleurs sauvages et l’on comprend ici l’intérêt de laisser quelques fleurs « naturelles » dans son jardin si l’on veut voir des papillons comme l’argus bleu qui déposent leurs œufs sur ce type de plantes. Il ne faut pas oublier que les papillons vivent souvent là où ils naissent et qu’il est aussi important de leur mettre des plantes nourricières que des plantes hôtes.
Confusions
L’azuré commun peut facilement être confondu avec plusieurs autres papillons de la famille des lycaenidae parmi lesquels on peut citer l’azuré de Chapman (Polyommatus thersites ) ou l’azuré bleu céleste (Lysandra bellargus) .
Le principal critère d’identification pour l’azuré commun se trouve au niveau des ocelles noirs cerclés de blancs qui se trouvent sur le revers des ailes postérieures .
Leur position permet notamment de distinguer facilement l’azuré commun de l’azuré bleu céleste qui se ressemble beaucoup . Chez le premier, la série de points qui va de 1 à 7 forme presque un angle de 80 ou 90 degrés (voir schéma) selon les individus .
Chez l’azuré bleu céleste , ces mêmes points ne sont plus aussi bien alignés et le point 2 est décalé vers l’intérieur de l’aile de sorte que la forme ne dessine plus un angle, mais une ligne sinueuse qui ressemble à un S. Ma femme a dit : un point d’interrogation à l’envers .
D’autres détails permettent de différencier ces deux espèces . La frange qui fait le tour de l’aile est blanche chez P. icarus alors qu’elle est blanche avec des taches foncées chez L.bellargus.
J’ai numéroté les ocelles de chaque papillon pour pouvoir mieux décrire l’image, mais il semblerait que le nombre des ocelles puisse varier selon les individus et que cela ne soit pas un critère d’identification absolu. Il faut quand même que je vérifie ce détail.
On peut quand même noter qu’ici il y en a 13 chez l’azuré commun alors qu’il y en a un 14 chez l’azuré -bleu-céleste .
L’identification des papillons est un art difficile et il faudra quand même se méfier à ne pas avoir trop vite des certitudes. Une trop grande confiance en soi peut amener les plus grands spécialistes à se tromper. Dans ce domaine, comme dans de nombreux autres, l’humilité et le travail sont les meilleurs conseillers.
La famille des Lycaenidae dont fait partie l’azuré commun demande une attention encore plus grande tant les espèces se ressemblent. On peut, par exemple, retrouver des ocelles sur le revers des ailes postérieures qui forment un angle à 90 degrés ou s’en rapproche chez plusieurs papillons comme l’azuré de l’orobe, le sablé de la luzerne ou l’argus de la sanguinaire.
Pour une bonne identification, il faut donc toujours prendre en compte plusieurs critères et vérifier l’ensemble à plusieurs sources . Personnellement, je me rends régulièrement sur des pages Facebook ou des sites spécialisés pour vérifier ce que je pense et demander à des spécialistes de confirmer ou d’infirmer mon avis.
Étymologie
Le nom de genre « Polyommatus » vient du grec « poluommatos (de polus et ommatos) » qui signifie « qui a de nombreux yeux » . le nom est une référence aux nombreux ocelles qui sont sur le revers des ailes.
L’épithète « Icarus » désigne le héros mythologique Icare, fils de l’architecte athénien Dédale et de Naupacté une esclave crétoise . Il est connu pour être mort après avoir voulu voler trop près du soleil. Pour échapper au labyrinthe dans lequel il était prisonnier, son père lui fabriqua. Son père lui fabriqua des ailes avec de la cire et des plumes . Ce dernier lui fit promettre de ne s’approcher ni de la mer (à cause de l’humidité ni du soleil (à cause de la chaleur) . Mais Icare, grisé par le vol , oublia ce que lui avait dit son père et s’approcha trop près du soleil . La chaleur fit fondre la cire et Icare tomba dans la mer qui porte aujourd’hui son nom (la mer Icarienne)
Argus : le mot fait référence aux yeux noirs cerclés de blancs sur le dessous des ailes. Dans la mythologie Argos (en grec) ou argus (en latin) était un géant qui avaient cent yeux . Son nom a été donné à plusieurs papillons qui avaient des taches en forme d’yeux sur les ailes .
L’azuré de la bugrane est un papillon qu’il faut apprendre à bien connaitre si l’on veut ensuite s’en servir comme « papillon étalon » pour réussir à identifier les 90 autres espèces d’azurés (argus) présent en Europe .
Premier et dernier azuré commun vu au jardin des oiseaux
Autres photos de l’argus bleu
Liste non exhaustive des azurés présent dans le monde :
Azuré alpin – Agriades Orbitulus
Azuré bétique-Polyommatus Glgus
Azuré bleu céleste – Lysandra bellargus
Azuré canarien – Leptotes webbianus
Azuré commun – Polyommatus icarus
Azuré cordouan – Pseudophilotes panoptes
Azuré d’Allard – Kretania allardii
Azuré d’Anatolie – Turanana endymion
Azuré d’Éros – Polyommatus eros
Azuré d’Escher – Polyommatus escheri
Azuré d’Icare – Polyommatus icarus
Azuré daphnis – voir Azuré de l’orobe
Azuré de Brown – Polyommatus menelaos
Azuré de Chapman – Polyommatus thersites
Azuré de Freyer – Freyeria trochylus
Azuré de Lang – Leptotes pirithous
Azuré de Loew – Plebejidea loewii
Azuré de Pierret voir Azuré de la cléonie
Azuré de Schiffermüller – Pseudophilotes vicrama
Azuré de l’adragant – Polyommatus escheri
Azuré de l’airelle – voir Azuré de la canneberge
Azuré de l’ajonc – Plebejus argus
Azuré de l’androsace – Agriades pyrenaica
Azuré de l’argolou – Tarucus balkanicus
Azuré de l’esparcette – Polyommatus thersites
Azuré de l’héliotrope – Freyeria trochylus
Azuré de l’orobe – Polyommatus daphnis
Azuré de l’oxytropide – Polyommatus eros
Azuré de la badasse – Glaucopsyche melanops
Azuré de la bugrane – Polyommatus icarus
Azuré de la canneberge – Agriades optilete
etc…
Basale (partie) : Partie de l’aile proche du corps.