Pyrale du buis (Cydalima perspectalis)

  • Règne : Animalia
  • Embranchement : Arthropoda
  • Classe : Insecta
  • Ordre : Lepidoptera
  • Super-famille : Pyraloidea
  • Famille : Crambidae
  • Sous-famille :Spilomelinae
  • Genre : Cydalima

Présentation

Un papillon très décrié, mais comme toujours avec les humains pour de mauvaises raisons.

D’après certaines sources, elles seraient arrivées en France dans les années 2000. On parle de conteneurs transportant des végétaux . La légende décrit l’arrivée de ce papillon comme elle décrirait l’arrivée de migrants . Les papillons sont des intrus qui viennent de l’étranger et qui arrivent de la mystérieuse Asie dont les Européens, très cartésiens, n’ont jamais bien compris la culture et les mœurs. Venant de chine elle serait d’abord arrivée en Allemagne en 2007 puis en 2008 chez NOUS.

Il est donc sous-entendu que la disparition de nos buis bien français est un peu la faute de ces papillons étrangers .

Sachant comme évoluent et se déplacent les espèces sur des milliers d’années il est pour moi stupide de désigner un pays comme origine de la pyrale. Et quoi ! elle y serait restée cachée dans un trou depuis la nuit des temps dans un recoin sombre et sale et en serait sortie récemment pour venir polluer le si lumineux et si propre monde occidental !

Immédiatement taxé d’espèces invasives l’espèce a été plus sulfatée plus que n’importe quelle espèce.

Inutile de dire que tous ces traitements ne tuent pas que les chenilles des pyrales, mais exterminent également tous les insectes qui passent par là ou qui utilisent les buis d’une manière ou d’une autre

À titre personnel je ne porte jamais de tels jugements sur les animaux quels qu’il soit et je ne connais aucune espèce que l’on puisse qualifier d’invasive ou nuisible. Mon point de vue est qu’il n’y a pas d’espèce nuisible en soi et qu’il n’y a que des individus qui sont dérangés par elles.

Pour aller un peu plus loin, je considère même que les humains, qui représentent la seule espèce animale ayant un impact négatif sur la planète, ne sont pas qualifiés pour dire ce qui est bon ou mauvais pour elle . Il ne viendrait à l’idée de personne de demander à des parents maltraitants ce qui est bon ou mauvais pour leurs enfants . On s’imagine encore moins leur demander de juger leurs enfants et de dire lequel est utile  et lequel est nuisible.    

Au mieux, peut-on dire que certaines espèces gênent certains humains. Je me contenterai donc ici de décrire le comportement de la pyrale du buis en partant d’un apriori positif comme je le fais de chaque espèce que je décris.

Description

La pyrale du buis est un papillon de nuit de la famille des Crambidae qui compte plus de 15000 espèces dans le monde dont 300 vivent en Europe. Cette famille est proche des Pyralidae dont elle est parfois considérée comme une sous-famille.  La plupart de ces papillons sont nocturnes et de petite taille .

Les pyrales du buis sont  très attirées par la lumière. Les soirs d’été, on peut les  voir qui  tournoient en nombre auteur des lampadaires . Une autre de leurs caractéristiques est leurs longues antennes dirigées vers l’arrière qui peuvent faire de la moitié à la totalité du corps. Au stade du papillon, l’espèce présente trois formes différentes.

La plus commune a les ailes blanches bordées d’une bande marron qui peut avoir des reflets violets . Une tache discale blanche en forme de croissant est disposée de sur les ailes antérieures de chaque côté des ailes antérieures sur la bande marron.

Une variante plus rare ressemble à la forme la plus commune, mais avec l’aile antérieure qui a une bordure marron sur ces trois bords   .

Il existe également une forme, dite mélanique, qui est entièrement marron avec un croissant blanc sur les ailes antérieures. La tête est gris blanc avec des poils fauves sur le cou. Les yeux sont marron foncé et les antennes d’un brun un peu plus clair. L’abdomen est blanc dans les 2 premières formes à l’exception de l’extrémité qui reprend des teintes brunes. Il est marron comme les ailes dans la 3e  forme mélanique.

Les pyrales ne sont pas faciles à photographier, car elles vivent essentiellement la nuit . La journée elles restent immobiles dans les buissons ou les arbres et n’en sortent que si on les dérange . Elles s’envolent alors jusqu’à un autre buisson où elles vont se poser sur le revers des feuilles de telle sorte qu’on voit à peine . Seul dépasse les antennes et dans le meilleur des cas la tête ou un bout d’aile.

La pyrale du buis se repose à l’envers sous la feuille

Dimorphisme

À première vue les deux sexes semblent identiques, mais une observation attentive permet facilement de les repérer. Le mâle est le seul à posséder un pinceau au bout de l’abdomen . Le dernier segment de la femelle est plus court et légèrement incurvé vers le bas.

Alimentation

Le papillon de la pyrale ne mange pas les feuilles du buis  . Je le dis, car il y a parfois une confusion entre la chenille et le papillon . Seule la chenille mange les feuilles . Le papillon comme tous les autres papillons qui ont une trompe ne se nourrit que de jus liquide. Il se contente de butiner les fleurs pour aspirer leur nectar.

Distribution

Carte du GBIF (Global Biodiversity information facility)
qui montre la présencede la pyrale du buis dans le monde
dans le monde. https://www.gbif.org/fr/species/4532122

Depuis qu’elle a été décrite en 1859 par Francis Walker, la pyrale du buis a été vu en chine , au japon et en Corée du Sud . À partir de 2007 sa présence s’est étendue via le commerce maritime et elle est désormais présente dans toute l’Europe de la zone méditerranéenne jusqu’à la partie sud de la Fennoscandie.

Reproduction

Les femelles pondent entre 200 et 700  œufs au cours de leur vie qui dure de 15 à 25 jours selon les conditions climatiques  .  Ils sont pondus par paquets de 10 ou 30 sur le revers des feuilles de la plante hôte . Ils sont particulièrement discretsgrâce leur forme aplatie et translucide et quasiment indétectable à ce premier stade .  

Lors de la ponte, la femelle fait attention à ne pas serrer les paquets d’œufs pour que chaque chenille trouve de la nourriture et qu’aucune ne vienne manger dans « l’assiette » de l’autre autre.

Les chenilles

La chenille de la pyrale est facilement reconnaissable avec son corps vert clair surmonté de petits mamelons noirs au centre duquel se trouve une soie blanche. Sa tête est noire et porte sur le dessus une tache blanche en forme de Y.  

En Europe, la chenille se nourrit exclusivement des feuilles du buis. Elle peut également s’attaquer à l’écorce lorsque les feuilles viennent à manquer ce qui est plutôt rare chez les chenilles .On peut la rencontrer sur le buis commun (Buxus sempervirens )  ou sur le buis de Colchide (buxus colchica ) . Certaines sources affirment qu’en Asie la pyrale du buis pondrait aussi sur le houx à feuilles pourpres , le fusain du japon et le fusain ailé, mais aucune chenille n’a jamais été trouvée sur ces espèces en Europe .

Il semblerait que les chenilles de la pyrale du buis soient moins mangées par les oiseaux que d’autres chenilles . La raison viendrait de la toxicité du buis . Celui-ci contient des alcaloïdes qui peuvent devenir dangereux quand ils sont concentrés. On peut imaginer que ce soit le cas dans le corps des chenilles qui en mangent toute la journée .

La chenille n’est pas urticante. Si vous avez un ou deux buis chez vous que vous voulez préserver, évitez absolument les produits qui tuent tous ce qui vit autour et retirez plutôt les chenilles à la main lorsque vous les voyez .

Étymologie

L’espèce Cydalima perspectalis a été décrite et nommée pour la première fois en 1859 par l’entomologiste anglais Francis Walker sous le nom de Phakellura perspectalis.

Le nom de genre « cydalima » a été créé en 1863 par l’entomologiste autrichien Julius Ledere à partir du mot grec cydalimos . Lederer le traduisait en allemand « ruhmvoll » qui signifie glorieux.

L’épithète « perspectalis » descend , elle, du latin perspectare , considérer ou observer attentivement .

L’ensemble décrirait un papillon glorieux que l’on observe attentivement . Je dois avouer qu’ici je ne comprends pas très la raison de ces noms et si quelqu’un peut m’apporter des réponses je suis preneur .

Le nom vernaculaire pyrale vient du grec « pyros » qui désigne le feu ou une couleur rouge .

Une légende dit que les papillons de cette famille naissaient dans l’âtre de la cheminée . Cette croyance vient surement de ce qu’ils sont attirés le soir par les lumières et qu’on les voit tournoyer autour des lampes . Pour les mêmes raisons , les pyrales s’approchent également parfois trop du feu et s’y brulent les ailes . Les anciens pensaient qu’elles retournaient là où elles étaient nées.

Les Anglais l’appellent Box three moth que l’on peut traduite littéralement par le papillon de nuit du buis .

Les Portugais, Traça de Buxo (la teigne du buis) les Espagnols polilla del boj (teigne du buis), les Italiens piralide del bosso (le foreur de buis) , les Néerlandais buxusmot et les Allemands Buchsbaumzünsler.

Autres espèces

les espèces de pyrales sont très nombreuses et l’on trouve notamment :

La pyrale de la vigne (Sparganothis pilleriana)

La pyrale de la menthe (Pyrausta aurata)

La pyrale de l’ortie ( Anania hortulata)

Pyrale de la farine (Ephesia kuehniella et Pyralis farinalis

Pyrale du cactus (Cactoblastis cactorum)

Pyrale de la patate douce ( Megastes grandalis)

etc…..

Confusion

La pyrale adulte peut être confondu avec le papillon Lomaspilis marginata appelé aussi la marginée ou la bordure entrecoupée dont les couleurs sont à peu près les mêmes .

La chenille, elle, peut être confondu avec celle de la piéride du chou

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