Quelques étapes essentielles à la perpétuation de l’espèce chez le papillon

1 L’accouplement (deux piérides du navet)

Il se déroule en général après une courte parade nuptiale. Les deux papillons s’installent dos à dos pour pouvoir mettre en contact leurs « genitilias » qui se trouvent à l’extrémité postérieure de l’abdomen.

Lors de cette opération, le mâle introduit son organe reproducteur dans l’abdomen de la femelle et y dépose ses spermatozoïdes qui sont transférés vers une poche de stockage appelée la spermathèque. La femelle utilisera ensuite le sperme au fur et à mesure pour féconder ses ovocytes.

La forme des organes génitaux est très différente d’une espèce à l’autre, ce qui fait que la reproduction entre espèces est impossible. Deux papillons peuvent sembler très proches et avoir pourtant des génitalias non compatibles qui interdisent tout croisement.

Certains papillons peuvent se déplacer lorsqu’ils sont ainsi dos à dos. D’autres ont même développé la possibilité de s’accoupler en vol, car les papillons sont très vulnérables lorsqu’ils sont ainsi posés ainsi sur une feuille ou une branche.

Accouplement de deux piérides du navet.

Les papillons mâles de certaines espèces, comme l’Apollon vont jusqu’à colmater les génitales de la femelle après l’accouplement avec une substance collante qu’ils secrètent. le bouchon ainsi formé, qui peut être volumineux,  est appelé sphragis  .. Son rôle est d’empêcher que la femelle ait des rapports avec d’autres mâles. Il a été montré en effet que la progéniture était très souvent celle du dernier soupirant. Les papillons qui veulent, comme nous, s’assurer qu’ils sont bien les géniteurs de leur descendance ont trouvé cette solution radicale pour régler le problème. Cette technique est d’ailleurs utilisée par un certain nombre d’insectes.

Une autre variante plus radicale, mais tout aussi efficace, existe chez certaines fourmis . Le mâle Diacamma, par exemple, se laisse couper en deux par la femelle juste après l’accouplement . La moitié de son corps reste ainsi planté dans le vagin de sa partenaire formant un bouchon qui rend impossible toute autre copulation.

Contrairement aux mammifères et aux oiseaux qui peuvent rester  ensemble plusieurs années, les insectes, et donc  les papillons, se séparent toujours après l’accouplement.

2 La ponte

Sylvaine femelle (Ochlodes sylvanus) sur feuille d’hémérocalle)

Je ne crois pas que l’hémérocalle soit sa plante hôte, mais il y a une graminée juste à côté qui est une de ses plantes hôtes.

Femelle Sylvaine en train de pondre

3 les Œufs

Oeufs de Macrothylacia rubi (le Bombyx de la Ronce) sur feuille d’iris cet après-midi au jardin. (9 juin 2021)

Les œufs sont pondus par la femelle sur le dessus ou le revers d’une feuille dans l’endroit qu’elle juge le mieux adapté à la survie des petits. Elle pond directement sur la plante hôte ou à proximité pour que les jeunes chenilles n’aient pas un long chemin à parcourir pour prendre le premier repas. Les œufs sont déposés seuls, en grappes comme ici, ou parfois en très grand nombre. Ils restent collés à la plante grâce à une substance collante excrétée par la femelle en même temps que l’œuf. L’enveloppe de ce dernier, le chorion sert régulièrement de premier repas à la chenille qui vient d’éclore. Les œufs étant translucides, on peut parfois observer le développement de la chenille à travers la coquille.

4 L’éclosion

La durée de développement de la chenille dans l’œuf est variable selon les espèces et selon le climat.

. Cela va de quelques jours à quelques semaines. Ayant un travail prenant à côté, je n’ai pu suivre toutes les étapes comme je l’aurai voulu, mais je pense qu’ici il a dû se passer environ 15 jours entre la ponte, à laquelle j’ai assisté, et la sortie des chenilles. Je suis, hélas, arrivé un peu tard le jour de l’éclosion alors qu’il ne restait plus qu’une seule chenille autour des œufs (voir photo). Les autres étaient déjà toutes parties à la recherche de la plante hôte

5 la chenille casse la croûte

Cucullie de la Tanaisie en train de se régaler d’une feuille d’absinthe (Artemisia)

6 La chrysalide

chenille du Robert le diable (polygoniac-album) puis chrysalide de cette même chenille suspendue à la branche de groseiller sur laquelle elle s’était nourrie pendant quelques semainé ))

Chrysalide de la chenille du Robert le Diable

Au cours de leur développement, les chenilles vont passer par différents stades, entre quatre et cinq, séparés chacun par une mue qui va permet à la chenille de poursuivre sa croissance.

La dernière étape, appelée « nymphose », est celle où la chenille va se transformer pour se devenir un papillon. Celle-ci se passe à l’intérieur de la chrysalide et elle peut durer, selon les espèces, une semaine à plusieurs mois. Durant ce stade, la chenille ne peut plus ni se nourrir, ni se déplacer, et elle va subir une restructuration complète qui va l’amener à devenir un papillon.

Ci-dessous un schéma extrait du très beau et très instructif « guide pratique des papillons de jour » *

On peut y deviner sous l’enveloppe de la chrysalide la forme à venir du papillon.

« Guide pratique des papillons de jour » Jean Pierre Moussus , Thibault Lorin et Alan Cooper publié aux éditions Delachaux et Niestlé

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