- Règne : Animalia
- Classe : Insecta
- Ordre : Odonata
- Sous-ordre: Zygoptera
- Famille : Calopterygidae
- Genre : Calopteryx
Origine des Odonates
Les libellules sont présentes sur terre depuis 320 millions d’années . Leurs ancêtres faisaient partie de l’ordre des Protodonata . Ils pouvaient atteindre une envergure de 70 cm et sont donc les plus gros insectes ayant jamais vécu sur la terre .
(photo de la Meganeura monyi au Museum de Toulouse )
Le fossile de l’espèce Meganeura monyi trouvé dans les mines de charbon de commentry en Auvergne est le plus ancien témoignage que l’on ait trouvé. On peut en voir un moulage au muséum de Toulouse . l’original date du carbonifère supérieur et montre une « libellule » ayant une envergure de 68 cm.
Présentation
Le genre Caloptéryx regroupe des demoiselles de grande taille qui peuvent mesurer 47 mm de long et avoir une envergure de 60 à 70 mm .
Au jardin des oiseaux, les deux espèces les plus fréquentes sont Caloptéryx virgo et Calpoptéryx splendens .
Les Caloptéryxs sont facilement reconnaissables à leur grande taille et à leurs corps de couleur métallique dont la teinte peut aller du bleu le plus foncé pour les mâles au vert presque électrique pour les femelles . Ces dernières ont des pseudoptérostgmas blancs sur l’arrière des ailes alors que les mâles s n’en ont pas.
Leurs ailes ne présentent pas de rétrécissement comme c’est souvent le cas chez les autres demoiselles.
La famille des caloptéryx fait partie de l’ordre des odonates qui compte près de 6300 espèces connues et décrites dans le monde. La plupart se trouvent sous les tropiques où les libellules n’ont jamais eu à subir les périodes glaciaires . Les libellules européennes ont pu survivre à ces périodes en descendant vers le sud puis en revenant . En Europe on compte environ 135 espèces . 89 espèces vivent en France.
Description
Le caloptéryx splendens ou caloptéryx éclatant est une demoiselle de grande taille qui mesure 45 à 48 mm de long et qui a une envergure de 70 mm. Les mâles ont un corps bleu-vert avec des reflets métalliques. Les ailes sont barrées par une grande zone bleue qui permet de les distinguer des Caloptéryxs virgo dont les ailes sont entièrement bleues. Le catadioptre des mâles est jaune vif à blanchâtre chez les vieux individus .
Les femelles ont le corps vert avec des reflets métalliques . leurs ailes sont verdâtres et portent souvent un pseudoptérostigma blanc.
Il n’est pas toujours facile de distinguer les femelles splendens des femelles virgo mais, bien qu’elles se ressemblent beaucoup, quelques particularités permettent de le faire.
1) Les ailes de splendens sont verdâtres alors que celles de virgo sont brunes.
2) les ailes de splendens sont moins larges que celles de virgo.
3 Les pseudoptérostigmas de splendens sont plus proches de l’apex.
4 la trame cellulaire des ailes de splendens est moins serrée que celle de virgo.
L’aile de splendens est transparente alors que celle de virgo a une apparence fumée.
Les juvéniles mâles et femelles présentent une couleur vert pâle à l’émergence . Les femelles devenues adultes prennent une couleur vert brillant. Les mâles ont une couleur bleu foncé qui devient de plus en dense avec la maturité.
Reproduction
Les mâles caloptéryx splendens sont territoriaux. Ils chassent tous les autres mâles qui s’aventurent sur leur territoire ou tentent de les impressionner en soulevant leur abdomen. Perchés sur des branches ou des piquets en hauteur, ils surveillent les allées et venues. Lorsqu’une femelle se présente, ils entament une parade aérienne assez élaborée qui se résume à des vols planés impressionnants et à des battements d’ailes sur un rythme très élevé. Le mâle saisit alors la femelle par le cou grâce à sa pince anale. Si elle est d’accord, elle replie son abdomen en formant la célèbre figure du cœur copulatoire et applique ses parties génitales sur celle du mâle qui a transféré auparavant son sperme du neuvième segment au deuxième (voir schéma ). l’accouplement dure quelques minutes.
Les libellules sont amphibiotique . Leurs larves se développent dans l’eau alors que devenues adultes elles volent dans l’air. Pour cette raison elles sont un marqueur écologique important et leur présence est le signe d’une bonne qualité de l’eau .
Vol
Les libellules sont faites pour le vol et dépassent dans ce domaine la plupart des autres insectes. Grâce à leurs ailes antérieures et postérieures indépendantes, elles peuvent voler sur place et même voler en marche arrière. Elles peuvent également voler très vite puisque certaines espèces sont capables de dépasser les 40 km/h. À titre d’exemple, un frelon ne peut pas dépasser 22 kilomètres /h. Elles sont aussi capables de s’élever plus vite avec une vitesse ascensionnelle de 1,5 mètre par seconde.
Distribution
Le caloptéryx splendens a une aire de distribution qui va de l’Europe jusqu’en Asie. Il est présent jusqu’en suède et Finlande à l’exception de la Norvège.
Taxonomie
Le nom de genre caloptéryx a été créé par le zoologiste britannique William Elford Leach en 1815.
L’espèce a été décrite par le graveur et entomologiste Moses Harris en 1780.
Étymologie
Le nom de genre « caloptéryx » est composé des deux mots grecs : Kalos , beauté et pteryx ailes. Il suffit de regarder les ailes de ses demoiselles pour comprendre la raison de ce nom.
L’adjectif splendens ne signifie pas comme on pourrait le croire « splendide », mais « brillant ou de couleur brillante. Se référant à la description originale de Harris , Jean Yves cordier note, dans sa zoonymie de l’espèce, que le texte ne permet pas de préciser si l’auteur qualifiait ainsi la tête et le corps « d’un très beau vert » ou le nuage sombre des ailes d’un charmant bleu foncé.
Noms vernaculaires
L’espèce a d’abord été nommée par Linné « la Louise » en hommage à la princesse luise Ulrike qui venait d’épouser le prince héritier suédois Adolf Fredrik.
Elle a également été appelée “caloptéryx Louise” avant de devenir le “caloptéryx éclatant” . Il semblerait qu’il y ait eu au début une confusion avec caloptéryx virgo puisque Linné a nommé Louise ou lovisa les deux libellules.
Les Espagnols la nomment la libelula azul (libellule bleue) ou Caballito del diablo verde (le petit cheval vert du diable) . Les Néerlandais , plus sobres, la nomment Weidebeekjuffer ou la demoiselle des ruisseaux des près.
Les Anglais et les Allemands mettent l’accent sur la bande bleue qui traverse l’aile et la nomme Die Gebänderte -prachtibelle, La belle libellule à bande Ou, the banded demoisel, la demoiselle à bande.
Le nom « demoiselle » qui qualifie les libellules qui ont les ailes repliées vers l’arrière au repos a été donné par Linné parce qu’il trouvait que ces libellules avaient la grâce et la beauté des jeunes filles.
« libellule » vient également de Linné. En 1758 il utilise un diminutif pour créer le mot libellula et classe les libellules qu’il décrit et nomme dans ce genre .
Il y a au moins deux versions de l’origine du mot.
La première un peu simpliste le fait descendre du mot liber « petit livre » qui évoquerait la position « ailes ouvertes » de l’insecte.
La seconde plus complexe, mais surement plus juste considère qu’il vient du mot latin « libella » qui désignait dans les temps anciens un niveau qui avait la forme d’un T . Le mot est utilisé en 1555 par le médecin et naturaliste français Guillaume Rondelet pour nommer le requin marteau (libella marina ) en raison de la forme en T de sa tête . Rondelet nomme la même année « libella fluviatilis » les larves des zygoptères qui avait comme les requins marteaux les yeux déportés. À sa suite les naturalistes se sont servis du mot libella pour nommer les odonates adultes .
Autres espèces du genre caloptéryx que l’on peut rencontrer en France
Caloptéryx virgo (Caloptéryx vierge)
Caloptéryx occitan (présente dans le sud de la France.)
Caloptéryx Xanthostoma : présente dans le sud de la France et en Espagne. L’espèce est proche de caloptéryx splendens mais différente sur un plan génétique.
Caloptéryx haemorrhoidalis : (espèce présente dans le sud de la France, en Espagne Italie et Magrebh)