Limace rouge  (Arion rufus)

  • Règne : Animalia
  • Embranchement : Mollusca
  • Classe: Gastropoda
  • Sous classe :Pulmonata
  • Ordre : Stylommatophora
  • Famille: Arionidae
  • Genre : Arion

Présentation

La limace rouge fait partie de la classe des gastéropodes et de l’ordre des styllommatophores qui regroupe les escargots et les limaces. Elle est l’une des 40 000 espèces de limaces terrestres et marines  que l’on peut rencontrer dans le monde.

Elle fait également partie de l’embranchement des mollusques qui ont pour caractéristiques d’avoir le corps composé d’une masse viscérale , d’une tête et d’un pied . l’ensemble est surmonté d’un manteau qui recouvre le tout ou une partie. La plupart des mollusques porte aussi une coquille comme les escargots, les moules ou les huitres,  mais ce n’est pas le cas de notre limace. Les spécialistes ajouteront que ce sont « des animaux non segmentés à symétrie bilatérale parfois non altéré » . Pour le transcrire dans un langage simple le terme « non segmenté » permet de les distinguer  des arthropodes (libellules, frelons papillons, scolopendres)  dont le corps est composé de segments articulés.  La symétrie bilatérale est la caractéristique des animaux bilatériens qui ont un côté gauche et un côté droit.

Description

La limace rouge est la limace la plus commune en France et l’une des plus grande puisqu’elle peut i peut atteindre 10 à 15 cm en extension.   Elle est connue sous sa couleur orange mais peut  également être rouge, noire ou brunâtre. Son corps est composé de plusieurs  parties .

La tête porte deux paires d’antennes. Les yeux se trouvent au bout des deux plus longues. Malgré leurs très petites tailles il sont construit sur le même modèle que le nôtre et  possèdent un cristallin, une cornée et un corps vitré. Les tentacules inférieurs sont les organes tactiles et olfactifs .Les deux paires sont rétractables et peuvent se replier entièrement à l’intérieur de la tête. Mais comme tout le monde peut le constater,  les limaces sont très souple. La tête elle-même peut aussi se replier et disparaitre sous le manteau.

On comprend mieux ici l’étymologie du nom de l’ordre Stylommatophore qui désigne « celui qui porte un œil au bout d’une style ».
Pneumostome

La bouche se trouve sous les antennes. Elle ne comporte pas de mâchoires mais elle est dotée d’une sorte de langue garnie de dents en chitine  qui est nommé radula.

Respiration

Le pneumostome est l’orifice respiratoire. Il se situe sur la droite du corps dans la partie avant du manteau. Sa couleur blanche tranche avec la teinte orange de la limace. Il agit comme un diaphragme et permet le passage de l’air ou sa rétention. Sa fréquence d’ouverture-fermeture varient selon l’hydratation de l’animal. Chez une limace en bonne santé, il se ferme à peu près toutes les deux minutes. La cavité du manteau fait office de poumons.

Pneumostome ouvert
Pneumostome fermé

Déplacement et mucus

l’avancée se fait par des contractions musculaires. Pour faciliter le mouvement, La limace fabrique du mucus. Ce dernier est sécrété par une glande qui se trouve sous le pied. La trainée que la limace derrière elle sert aussi de repère pour les autres limaces qui peuvent ainsi trouver un partenaire plus facilement.

Mais le mucus a de multiples fonctions . Il assure une bonne hydratation à la limace  et  la protège également des infections  grâce à ses vertus  antiseptiques . La limace l’utilise aussi  pour se défendre. Lorsqu’elle est dérangée ou qu’elle sent un danger,  elle se rétracte en formant une demi sphère et produit du mucus en grande quantité.

Si on veut rentrer dans le détail on peut dire qu’il y a plusieurs  type de mucus . Un épais et collant qui se propage d’avant en arrière et un autre plus mince qui se déplace du centre du pied vers les bords. Il y également celui dont la limace s’enduit le corps pour « dégouter » les prédateurs. Son odeur peut être désagréable et sa consistance gluante fait  qu’un oiseau aura plus de mal à la saisir dans son bec.

Les limaces sont extrêmement dépendante de l’eau et de l’humidité. S’il ne pleut pas et que l’air est sec, elles ne peuvent plus produire de mucus et sont incapables de bouger . Dans ses conditions, elles se réfugient sous des feuilles ou dans le sol et attendent que « les bonnes conditions «  reviennent.  

Accouplement

Accouplement de limaces rouges (Arion rufus) photographiées ce matin au jardin des oiseaux . En ce moment, il y a des limaces partout . C’est vrai qu’il a beaucoup plu ces derniers jours.

Tout comme les escargots, les coquilles st jacques ,les vers de terre ou les sangsues, les limaces sont hermaphrodites. C’est-à-dire qu’elles portent en elles, la possibilité d’être mâle et femelle ce qui permet une grande flexibilité en matière de reproduction.

Bien qu’ayant la possibilité des deux sexes, les limaces ont besoin d’avoir un partenaire avec lequel elles vont s’accoupler . L’acte se passe la plupart du temps par temps très humide ou de nuit. Il ne s’agit pas de se déshydrater en pleine action. La plupart des accouplements ont lieu au printemps et à l’automne.

Accouplement de deux mâles qui s’échangent leur sperme



Le déroulement, assez complexe, se passe ainsi.
1) Une longue parade nuptiale a d’abord lieu pendant laquelle les deux partenaires se frottent mutuellement avec leurs tentacules. Chez certaines espèces les préliminaires peuvent durer 12 heures. À ce stade les limaces sont toutes deux en phase mâle.


2) Il s’échange leurs spermatozoïdes contenus dans une sorte de gros sac appelé spermatophore grâce à un corps saillant situé derrière la tête qui fait office de pénis . La forme des excroissances péniennes est d’ailleurs un critère d’identification qui permet aux spécialistes d’identifier les différentes espèces.
3)Après s’être déplacé jusqu’à la bourse copulatrice de chacun, le sac est percé. Les spermatozoïdes libérés migrent alors vers le réceptacle séminal .


4) Le sperme peut alors rester là plusieurs semaines jusqu’à ce que la limace entre en phase femelle . La glande hermaphrodite produit alors des ovules qui sont fécondés par le sperme.

5) Les œufs sont pondus par paquets sur le sol ou dans des anfractuosités.

Les limaces que l’on voit sur ma photo sont deux mâles en train d’échanger leur spermatophore.

Oeufs d’Arion rufus

Une seule limace peut pondre jusqu’à 500 œufs par saison . La durée de l’incubation des œufs dépend de la température ambiante . À 5 degrés cela peut durer trois mois alors qu’à 20 degrés cela ne durera que deux à trois semaines .

Lorsqu’on parle d’hermaphrodisme on peut distinguer trois sortes :
La protandrie, l’individu est d’abord mâle puis femelle.
La protogynie, l’individu est d’abord femelle puis mâle comme Le mérou brun . L’hermaphrodisme alternant . Il s’agit ici d’individus qui sont successivement mâle puis femelle plusieurs fois dans leur vie comme l’huître.

Alimentation

Les limaces rouges sont omnivores. Leur nourriture se compose le plus souvent de végétaux mais elles mangent aussi des champignons ainsi que des petits animaux morts qu’elles ingèrent grâce à leur radula* .

Limace rouge en train de manger une limace morte.

Elle peuvent aussi être cannibales lorsque l’occasion se présente et qu’elles se trouvent devant une limace morte .

Distribution

Carte Gbif de la présence de la grande loche dans le monde .

Taxonomie

L’espèce a été initialement décrite et nommé Limax rufus par le naturaliste suédois Linné en 1758.

Le genre Arion a été créé en 1821 par le naturaliste Français André André Étienne Justin Pascal Joseph François d’Audebert de Férussac.

La famille des Arionidae a été proposée en 1840 par le Zoologiste Britannique John Edward Gray.

Étymologie

Limace est un nom générique qui désigne un grand nombre d’espèces de gastéropodes. Le mot vient  du grec « Leimon », eau stagnante, lieu humide ou marais qui renvoie au type d’habitat préféré des gastéropodes.

Loche » est un nom vernaculaire   donné aux limaces de grandes tailles. Dans certaines régions toutes les limaces sont appelées « loche ».

Le nom de la classe « Gastropoda » est composé des mots grecs « Gastros » ventre ou estomac et de « podos » , pied. Il met en avant le moyen de locomotion de la limace qui utilise son pied ventral pour se déplacer.

Le nom de l’ordre « stylommatophore » est composé du mot latin « stylus » style ou tige et des mots grecs « ommato » , donner à voir ou oeil et « phorein » porter. l’ensemble designe celui qui porte un oeil au bout d’un style.

Mollusque tire son nom du latin « mollus », dérivé de mollis,  mou.

Le nom de genre Arion

Le qualificatif « rufus » vient du mot latin « rufus « qui signifie rouge.

1er rappel

Je rappelle que les anti-limaces que certains d’entre nous mettent en quantité dans leur jardin pour sauver « leurs plantes » ne tuent pas uniquement les limaces. Ils empoisonnent aussi tous les animaux qui viendront en faire leur repas. Inutile de dire que c’est aussi d’une grande cruauté et qu’on devrait essayer de trouver d’autres solutions avant d’en venir à ces extrémités. Il existe aussi maintenant des anti limace qui coupe la faim. Résultat : Les limaces ne se nourrissent plus et meurent de faim . Même si ces coupe-faim ne tuent plus les prédateurs, ils restent d’une grande cruauté .

2eme rappel et conclusion

Un article sur la limace est la bonne occasion pour rappeler aussi que des notions comme le beau et le laid, le plaisant ou le dégoutant sont totalement subjectives. N’oublions pas que ce que nous percevons n’est pas la réalité et encore moins la vérité, mais juste une projection qui est le fruit de notre ressenti. Ressenti qui est le produit de notre psychisme de la forme de notre corps et de ses organes.

Comme le disait si bien Schopenhauer dans le monde volonté et représentation, nous ne voyons jamais la chose en soi, mais toujours une représentation de cette chose.

Ce mucus gluant qui nous dégoute tant ou ces chairs molles et mouvantes ne sont d’ailleurs pas du tout perçus de la même manière par les autres espèces qui ont d’autres critères d’appréciations . Pour une autre limace ce mucus qui traine sur la pelouse est un signe béni des dieux puisqu’il prévient qu’une autre limace est dans le coin et qu’une relation sexuelle va certainement être possible sous peu. Il est même très certainement perçu par elles comme une chose très attirante voire et très appétissante

Certains diraient que notre vision est la seule vraie et que les autres ne valent rien, mais ce n’est mon cas. En tant qu’antispéciste adepte du perspectivisme (les deux vont forcément de pair ) je considère que ma vision ne vaut pas mieux que celle de l’oiseau ou du vers de terre.

Pour finir cet article, je voudrais me corriger moi-même : pour montrer que le beau et le laid sont des notions totalement subjectives qui dépendent des gouts de chacun, je disais avec un brin de provocation que « la limace était aussi belle que Monica Belluci » .

Je m’excuse platement auprès des limaces que je connais beaucoup mieux aujourd’hui et j’emploierai désormais cette formule plus juste : « La limace est aussi belle que Monica Bellucci lorsqu’elle se trouve en phase femelle, mais elle est aussi belle que Brad Pitt quand elle change de sexe et qu’elle entre dans sa phase mâle.

Une vérité, c’est toujours un point de vue qui croit qu’il est le seul.

*Radula: Langue râpeuse de certains mollusques comme les escargots ou les limaces.

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