Némusien ou Arianne (Lasiommata maera)

  • Règne : Animalia
  • Classe : Insecta
  • Ordre : Lepidoptera
  • Famille : Nymphalidae
  • Sous-famille : Satyrinae
  • Tribu : Satyrini
  • Sous-tribu : Parargina
  • Genre : Lasiommata

Présentation

Lasiommata maera femelle   au jardin des oiseaux sur une centranthe rouge . Un des rares papillons dont l’espèce porte deux noms vernaculaires. Un pour la femelle que l’on nomme l’Arianne, et un pour le mâle qui s’appelle le Némusien.

Son cousin « lasiommata megera » porte aussi deux noms vernaculaires puisque la femelle est la mégère et le mâle le satyre .

Le Némusien ou Arianne est une espèce de lépidoptères de la famille des Nymphalidae et de la sous-famille des Satyrinae qui compte un très grand nombre d’espèces dans le monde divisé en plusieurs tribus.

J’aperçois chaque année quelques individus de cette espèce au jardin, mais le papillon est plutôt rare si on le compare aux papillons les plus communs comme le Tircis , le Robert le diable ou les piérides que l’on voit en grand nombre.

Selon “Bourgogne nature” ce papillon serait en régression non seulement dans la  région, mais aussi au  niveau national . Les raisons seraient le réchauffement climatique ainsi que les modes de la culture intensive qui sont source de grande pollution et de destruction massive des insectes  . Les aspersions régulières de produits chimiques sur les murets proches des vignes sont un bon exemple de la pollution qui tue ces papillons.

Description

Le Némusien est un papillon relativement grand puisque les plus grands individus peuvent avoir une envergure 60mm. La couleur générale est marron avec des taches orangées plus marquées sur les antérieures  chez la femelle. Le dessus des ailes antérieures possède 1 ocelle pupillé d’un ou deux points blancs. le dessus des postérieures compte, lui, trois ocelles également pupilles  de blanc et cerclé par une bande orange .

Arianne femelle

Le dessous des ailes antérieures est orange  avec un ocelle simple ou double noir pupillé de blanc à l’apex. L’ocelle est entouré par une zone plus jaune . le bord des ailes est gris avec des zones plus ou moins claire . l’ensemble se termine par une frange blanche qui fait le tour de l’aile. Les dessous des ailes Postérieures  est gris.  la partie avant  comporte des lignes sinueuse de couleur marron tandis que l’arrière est recouvert d’une ligne d’ocelles noirs pupillés de blanc et cerclé par des lignes successivement jaunes et de marron. Une ligne foncé fait le tour des ailes qui, comme les antereiures a un bord frangé .

La camouflage du dessous des ailes est remarquable et le rend quasiment invisible dans la nature quand il est au repos .
Vous le voyez ici ?

L’espèce peut être confondue avec Lasiommata megera (Satyre/mégère) et avec  Lasiommata petropolitana (gorgone).

Habitat

Ils aiment les bords de foret ensoleillés et apprécient tout particulièrement les endroits caillouteux. On dit que ce sont des papillons à tendance orophile car ils recherchent les parois verticales. Ils aiment aussi les zones rocheuses ou les petits murets de pierre que l’on trouve dans les campagnes pour séparer les espaces.

Alimentation

Les adultes se nourrissent du nectar des fleurs .

Reproduction

C’est une espèce bivoltine , c’est-à-dire qu’il y a deux générations dans l’année . La première apparait courant mai et la deuxième, qui est le fruit  de la première, est visible du mois d’aout au mois d’octobre . En montagne ou dans le nord, il n’y a qu’une seule génération. Comme de nombreuses espèces, les mâles apparaissent généralement quelques jours avant les femelles et les recherchent en parcourant le territoire dans tous les sens.

Cette précocité des mâles,  assez fréquente chez les insectes, est appelée le phénomène de protandrie. Cette émergence des mâles quelques jours avant leurs sœurs  femelles  servirait à éviter d’éventuels problèmes de consanguinité qui pourraient survenir si les membres d’une même fratrie apparaissaient  dans un  même temps. L’espèce hiberne à l’état de chenille  à mi-croissance.  Elles  reprennent leur croissance au printemps suivant.

Plantes hôtes

Ses principales plantes hôtes font partie de la famille des graminées parmi lesquelles on peut nommer la glycérie flottante, le roseau des bois , la fétuque ovine, le pâturin des prés ou la canche flexueuse .

Distribution

Le Némusien est présent dans toute l’Europe. L’espèce  est présente au royaume uni, mais absente d’Irlande, d’Écosse  et du nord de la Fennoscandie. En Afrique du Nord, elle se fait  rare.    Seules deux petites colonies existent au Maroc et en Algérie . Aux états unis  on peut la  rencontrer en Floride et au Canada dans le Manitoba au bord de la baie d’Hudson .

Carte GIF de la présence du Lasiommata maera dans le monde https://www.gbif.org/fr/species/4535636

Taxonomie

L’espèce a d’abord été nommée « Papilio maera » par Carl von Linné en 1858. Le nom de genre  “Lasiommata” a été créé en 1841 par l’entomologiste et archéologue anglais  John Obadiah Westwood.

Deux sous-espèces sont présentes en France. Adastra dans le sud et maera dans le reste du pays.

Étymologie

Le nom de genre « Lasiommata » vient du grec « lasio » qui veut dire chevelu et de « ommata » « les yeux ». Ce nom lui a été donné, car l’espèce se caractérise par un tour des yeux poilu.
Pour L’épithète maera, Linné s’est inspiré comme souvent de la mythologie grecque . Maera ou Maira est l’une des 50 Néréides. Fille de Nerée et de Doris, elle fait partie des 32 néréides qui remontent des profondeurs et qui se rassemblent sur la côte pour pleurer avec Thétis la mort de son fils Achille. Le nom Mera a été repris il y a quelques années pour désigner l’un des membres de la famille du super héros Aquaman.
Le nom vernaculaire « némusien » a été donné par l’entomologiste Jacques Louis Florentin Engramelle en 1779. Le nom veut dire « Habitant de Némus » . Ce lieu est encore une référence à la mythologie puisqu’il fait référence au bois de diane . Le mot signifie surtout que ce papillon aime les ambiances boisées et qu’il préfère les sous-bois aux landes arides . Le nom désigne en même temps l’espèce et le mâle de l’espèce .

Le père Jacques Louis Florentin Engramelle a également donné le nom de la femelle qui, lui aussi, fait référence à la mythologie.  Arianne , fille de Minos et de Pasiphae  est la sœur de Phèdre. C’est elle qui donne à Thésée le fil (d’Arianne) qui lui permit de retrouver son chemin dans le labyrinthe . Engramelle n’a jamais expliqué pourquoi il avait donné ce nom.

Orophile: Du grec « oro » montagne et « phile » amour. Qui aime la montagne et les espaces verticaux.

Protandrie : Du grec « Pro » devant et « anêr »mâle

Chez les insectes, phénomène par lequel les  mâles émergent quelques jours avant leurs sœurs  femelles . Ce mécanisme a pour fonction d’éviter la consanguinité qui pourrait exister si frères et sœurs naissaient le même jour.   

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