On ne s’en pas compte lorsqu’on regarde les papillons, mais leurs ailes et leur corps sont recouverts d’écailles. C’est même cette caractéristique qui a été choisie pour nommer l’ordre dont ils font partie : les « lépidoptères ».
Le mot « Lépidoptères » est en effet constitué par l’assemblage de deux mots d’origine grecque : « lépidos » qui veut dire « écailles » et de « ptères » qui signifie « ailes ». L’ensemble désigne l’insecte qui a des écailles sur les ailes.
Chaque papillon est recouvert d’environ 150 000 écailles qui sont reparties sur les deux faces de ses ailes et sur son corps. On trouve différentes formes d’écailles selon l’endroit où elles sont disposées. Il y a celles très aérodynamiques qui servent au vol ou celles qui participent à la protection des organes génitaux. Elles ont la forme de lamelles qui se superposent comme les tuiles sur un toit.
L’écaille en elle-même est faite de chitine, un matériau très souple et bien plus résistant qu’on pourrait l’imaginer. Si résistant que des scientifiques ont réalisé en 2017 des études sur des écailles de papillons retrouvées dans des sédiments qui dataient de 12000 ans. À la mort du papillon, les écailles se détachent de la structure membraneuse de ses ailes et viennent s’enfouir dans la terre ou certains phénomènes de glaciation ou de pétrification peuvent la conserver intacte pendant des siècles.
J’ajoute que le matériau des écailles est résistant si l’on n’y touche pas. Il faut donc vraiment faire comprendre aux enfants qu’on ne doit surtout pas attraper les papillons (ni d’ailleurs aucun animal sauvage) et encore moins les saisir par les ailes. On admire de loin, mais « on n’y touche pas ». Car la poudre qui reste sur les doigts de ceux qui les prenne en main est précisément la poudre qui constitue les écailles et la pression des doigts sur les ailes peut détruire, voire arracher, les écailles et mettre en grand danger le papillon.
Les écailles sont aussi la cause du phénomène de l’iridescence* que l’on rencontre très souvent chez les papillons. On ne comprend pas encore très bien leur rôle, mais il semblerait qu’elles puissent aussi jouer un rôle important dans le contrôle du vol et même dans l’orientation des papillons.
Phénomène d’iridescence chez le petit mars changeant mâle. Selon l’endroit ou l’on se trouve des zones de couleur bleue apparaissent sur les ailes .