- Règne : Animalia
- Classe : Insecta
- Sous classe: Pterygota
- Ordre : Odonata
- Sous-ordre: Anisoptera
- Famille :Libellulidae
- Genre : Libellula
Présentation
Certainement la libellule que je vois le plus souvent au jardin des oiseaux avec les demoiselles Platycnennis pennipes. Mais les premières, dont les ailes se referment vers l’arrière sont des Zygoptères* alors que la libellule déprimée, qui est plus grosse et garde les 4 ailes à plat, fait partie des Anisopteres.

Ces deux sous-ordres forment l’ordre des odonates qui regroupent celles que l’on appelle communément les libellules. Un 3e sous-ordre existe, les Anisozygoptera, mais il ne compte que deux espèces. Une au japon, et une autre dans l’Himalaya.*
La libellule déprimée fait partie de la famille de libellulidae qui regroupe plus de 1000 espèces.
Description
La libellule déprimée est une libellule de taille moyenne au corps massif. Elle mesure de 39 à 48 mm de long et a une envergure de 70 mm. Le dimorphisme permet facilement de distinguer les sexes. Les mâles ont l’abdomen bleu clair alors qu’il est doré chez les femelles. Mâle et femelles ont des lunules jaunes de chaque côté. Avec l’âge l’abdomen des femelles se couvre parfois d’une pruine bleu-gris et les lunules peuvent être moins visibles.
Les juvéniles ont la même couleur dorée que la femelle.


Le thorax est brun doré chez les deux sexes avec de larges bandes antéhumérales plus claires. Les yeux, très performants grâce à leurs 15 000 facettes, sont bruns. La libellule déprimée possède aussi 3 ocelles ou yeux simples qui se situent devant les yeux composés et qui servent à la stabilité du vol.
les 4 taches sombres avec leurs nervures jaunes situées à la base des ailes antérieures et postérieures sont une autre particularité de cette espèce.
Comportement
Les mâles aiment se poster en hauteur pour surveiller leur territoire et poursuivent tous les concurrents qui osent s’aventurer sur leur bout de terrain . Comme la plupart des libellules, l’espèce aime vivre près des cours d’eau et des petites rivières où la femelle peut déposer ses œufs.
Alimentation
Comme toutes les libellules, la libellule déprimée est carnivore. Et elle l’est au stade d’adulte comme au stade larvaire. La plupart des proies sont des arthropodes et notamment des insectes. Ses mets préférés sont les moustiques, les mouches, les éphémères ou les papillons.
Reproduction
Après l’accouplement, la femelle pond ses œufs sur des herbes ou des éléments flottants à la surface de l’eau. Les œufs éclosent quelques plus tard puis les larves entament une série de mues qui peuvent durer un ou deux ans. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, la tête des larves porte des petites antennes et fait quasiment la même largeur que le corps .

Les larves sont carnivores et se nourrissent d’autres larves et de petits insectes. Pour attraper leurs proies, elles se dissimulent parfois dans les sédiments puis se saisissent de celle qui passe à proximité .
Distribution

Taxonomie
L’espèce a été décrite et nommé en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné
Le nom de genre Libellula a également été créé par Linné en 1758. Dans son livre « Systema natura » on pouvait compter 18 espèces de « Libellula ».
La famille des Libellulidae a été proposée en 1842 par le médecin et entomologiste français Pierre Rambur. Elle la plus grande famille des Anisoptères et compte aujourd’hui dans ses rangs plus de mille espèces.
Étymologie
Le mot odonate vient du latin « odonata » qui est composé du mot grec « odon » qui veut dire « dent » et du suffixe « ate » qui signifie « pourvu de ».
D’autres sources avancent l’idée que le mot odonates viendrait de la contraction du mot « odo » « dent » et de Gnatos « mâchoire.
Mais les deux propositions disent la même chose. Le nom leur a été donné pour souligner la puissance de leur appareil buccal de type broyeur comportant, de haut en bas : un labre, une paire de mandibules, une paire de maxilles et un labium .
Le mot libellule vient du mot latin « libella » qui désignait dans les temps anciens un niveau qui avait la forme d’un T . Le mot est utilisé en 1555 par le médecin et naturaliste français Guillaume Rondelet pour nommer le requin marteau (libella marina ) en raison de la forme en T de sa tête . Rondelet nomme la même année « libella fluviatilis » les larves des zygoptères qui avait comme les requins marteaux les yeux déportés. À sa suite les naturalistes se sont servis du mot libella pour nommer les odonates adultes .
Déprimée n’a rien à voir avec une quelconque dépression nerveuse, mais fait référence à l’abdomen particulièrement aplati de l’espèce.
La libellule déprimée a porté de nombreux autres noms communs comme la libellule aplatie mais aussi l’éleonore ( la femelle) ou la philinthe (le mâle).
A l’étranger
Les catalans disent el cabot, le cap,
les espagnols La libellula de vientre plano
Les anglais : The broad-bodied chaser, Le chasseur au corps large.
Les allemands : Der plattbauch, le ventre plat.
Les italiens : La libellula panciapiatta, la libellule à ventre plat.
* En 1996 le Paléobiologiste allemand spécialiste des insectes et notamment des libellules Gunter Bechly a regroupé les sous-ordres Anisoptera et Anizozygoptera sous le nom d’Epiproctophora
Pruine : du latin pruine , givre.
Le pruine est une couche blanchâtre et légèrement poudreuse qui recouvre la surface d’un végétal ou d’un animal.
Autres photos de Libellules déprimées




