Structure des plumes
Les plumes sont des structures composées (phanères) d’un axe principal appelé rachis et de barbes qui sont des lames parallèles qui partent de ce rachis . Sur ces barbes on trouve des sortes de petits crochets appelés barbules qui maintiennent et fixent les barbes entre elles. L’ensemble des barbes d’un côté du rachis est appelé vexille . On distingue le vexille interne qui se trouve vers le centre de l’oiseau et le vexille externe qui se situe vers l’extérieur de l’oiseau. Le vexille interne est souvent plus étroit que l’interne .
Les plumes sont en kératine comme les poils, les ongles ,la corne ou les écailles . Ce matériau est insoluble dans l’eau, ce qui rend la plume imperméable . Les plumes sont des structures sans vie. Elles se développent dans un fourreau nourri par la peau . Une fois leur croissance terminée, le fourreau se dessèche et les plumes se mettent à vieillir. Les oiseaux sont donc obligés de changer leurs plumes régulièrement.
Naissance de la plume
La plume nait d’un bourgeon épidermique. Le bourgeon s’allonge et se transforme lentement puis se kératinise . Apparaissent alors les barbes et les barbules autour du rachis central .
Les plumes seront renouvelées plusieurs fois au cours de la vie de l’oiseau . Le phénomène s’appelle la mue et survient chaque année à certaines périodes bien précises qui varient selon les espèces . Sa fonction principale est le renouvellement du plumage qui s’abime avec le temps. Un nouveau plumage assure une meilleure isolation , une meilleure portance pour le vol, une bonne perméabilité et flottabilité et elle donne au mâle un attrait qui lui permet d’attirer plus facilement les femelles en vue de la reproduction.
Il existe trois types de plumes chez l’oiseau adulte.
1 les pennes ou plumes de contours dont font partie les rémiges (primaires, secondaires ou tertiaires) qui sont fixées sur les ailes et les rectrices qui sont placées sur la queue.
Le mot « rémige » vient du latin « remex » qui signifie « rameur » . le mot fait allusion au mouvement de rame que font les ailes pensant le vol. Les rémiges sont les plumes qui servent lors du vol et à la propulsion de l’oiseau .
Le terme « rectrice » lui est construit sur le même modèle que le mot « direction » . Il a été construit à partir du mot latin « rector » qui veut dire « qui dirige ». Ces plumes servent en effet de gouvernail pour donner le cap, mais elles ont également pour fonction de stabiliser l’oiseau en vol. En l’ouvrant comme un éventail, l’oiseau l’utilise aussi pour freiner sa vitesse à l’atterrissage. Certaines espèces comme le grimpereau ou les pics s’en servent pour se caler sur les troncs d’arbres pendant qu’ils cherchent de la nourriture.
2 Les tectrices ou plumes de couverture. Elles sont les plumes qui recouvrent le corps et qui se superposent comme des tuiles pour le protéger des chocs ou des intempéries . Le mot vient du latin « tectum » qui veut dire « toit ». Parmi elles on trouve le duvet et les plumules ou semi-plumules qui sont des toutes petites plumes sur les tarses. Les plumes de duvet sont parfois arrachées par l’oiseau sur son torse afin de garnir le nid de plumes douces .
3 les plumes sensitives et de soin.
Parmi elles on trouve les filoplumes et les vibrisses.
Les filoplumes sont des petites plumes qui ressemblent à des poils très fins . Elles sont mêlées aux plumes de contour et on les voit souvent dépasser de l’ensemble . Composées d’un fin rachis, elles se terminent par une touffe de barbes libres.
Les ornithologues pensaient autrefois que ces plumes avaient une fonction mineure, mais des études récentes ont montré qu’ elles agissaient comme des capteurs mécanos-sensoriels et jouaient le même rôle que les poils fins implantés sur la peau des humains.
Chez les passereaux, elles sont souvent visibles sur la zone du cou. Placées à cet endroit, elles
donnent à l’oiseau des informations sur la qualité de son plumage et lui permettent de ressentir en vol la force que le vent exerce sur lui.
Les vibrisses sont situées autour du bec
Bien qu’elles ressemblent à des poils ce sont aussi des plumes dans leur forme la plus simple. Elles sont constitué d’un très fin rachis et de quelques barbes basales
Elles permettent à l’oiseau d’analyser la nourriture et d’examiner sa position par rapport aux commissures .
La mue
La mue se déroule en deux étapes qui peuvent parfois se dérouler simultanément .
la première est la perte des plumes usées qui tombent au sol et que l’on peut retrouver lorsqu’on se promène dans la nature . La deuxième est la repousse. On reconnait les « vieilles » plumes au fait qu’elles sont effilochées et n’ont plus le lustre des plumes neuves.
La mue est un phénomène complexe et couteux en énergie qui fatigue les oiseaux, les fragilise et les rend plus sensibles aux maladies . Pour cette raison les oiseaux choisissent pour la réaliser des moments ou leur activité ne demande pas une grosse dépense d’Énergie . Les oiseaux ,par exemple, ne changent jamais leurs plumes pendant la migration ou la période de reproduction qui nécessitent de leur part de gros efforts .
Chez les passereaux elle vient juste après la nidification , vers la fin de l’été et dure un mois à un mois et demi .
Le plumage chez l’oiseau a plusieurs fonctions. Il sert à protéger le corps du froid, de la chaleur ou de l’humidité. il permet aussi à l’oiseau de voler et joue également un rôle dans la reproduction et la vie sociale (plumage nuptial) .
Nombres de plumes
Le nombre de plumes varie selon les espèces, mais aussi selon la saison. le nombre de plumes est plus important en hiver qu’en été. Un passereau comme le moineau domestique peut avoir 1500 plumes en été et plus de 3000 en hiver.
La taille est aussi un facteur important.
Un petit colibri a 950 plumes, un chardonneret élégant 1500 en été, un oiseau moyen comme le goéland 6500, alors que l’imposant cygne siffleur considéré comme l’oiseau qui porte le plus de plumes en compte 25200 en hiver. Le poids du plumage est plus important qu’on ne l’imagine. Chez un moineau domestique (Passer domesticus) il représente un tiers du poids alors que chez les Fregatidae (famille des frégates) le poids du plumage est supérieur à celui du corps .
les plus grande plumes sont celles de la queue du paon bleu (Pavo cristatus) . Au nombre de 100 à 150 elles peuvent mesurer jusqu’à 1m 50.
Glande uropygienne
La plupart des oiseaux possèdent une glande uropygienne qui se situe sous la peau de chaque côté du croupion. Cette glande produit un mélange de corps gras et de cires dont les oiseaux se servent lors de la toilette. On a longtemps cru que ces derniers utilisaient cette cire pour lustrer et entretenir leurs plumes mais cette hypothèse est encore discuté et fait toujours l’objet de recherches.
Une plume préhistorique
L’une des plus vieilles plumes connues remonte à 150 millions d’années. Elle a été retrouvée à l’état de fossile sur le site de solnhofen en Bavière en 1861. Il s’agit d’une plume d’archéoptéryx un oiseau dinosaure.
Rachis : Axe principal de la plume essentiellement constitué de kératine sur lequel sont fixées les barbes
Barbes : Les barbes sont les structures parallèles au rachis en kératine dont l’ensemble forme les vexilles.
Barbules : petits crochets (ou hamuli) qui relient les barbes des plumes entre elles.