- Règne : Animalia
- Classe : Insecta
- Ordre : Lepidoptera
- Super-famille : Papilionoidea
- Famille : Pieridae
- Sous-famille : Pierinae
- Tribu : Pierini
- Genre : Pieris
Comme l’aurore, le citron, le machaon, le flambé ou l’apollon, la piéride du chou fait partie de la famille des pieridae qui regroupe des papillons de jour de la super famille des papilionoidea. Cette famille compte plus de 1200 espèces dans le monde, dont 50 en Europe et plus de 25 en France . La famille a été créée en 1820 par l’entomologiste anglais William Swainson à partir du genre Pieris qui avait été inventé en 1801 par le naturaliste Schrank pour nommer la piéride du chou.
Les piérides ont pour caractéristiques des couleurs blanches , jaunes ou orange et des ailes qui masquent l’abdomen au repos. Les œufs sont cannelés et en forme de quille. Les chenilles sont vertes. Il y a souvent un dimorphisme très net entre les mâles et les femelles.
Un certain nombre d’espèces sont migratrices, ce qui explique qu’on retrouve les piérides en nombre et avec une forte densité dans de nombreux pays.
En France, « les papillons blancs » comme la piéride du navet, de la rave ,de la moutarde ou de l’ibéride sont souvent les plus nombreux au jardin .
Présentation
La chenille de la piéride du chou se nourrit principalement de feuilles de chou, ce qui déclenche dans les articles sur elle un flot de violence très surprenant. On ne compte plus les articles sensés parler du papillon, mais dont les 3 quarts du texte sont consacrés à sa destruction.
L’un d’eux représentatif de l’ensemble est intitulé :
« Piéride du chou : le reconnaitre et l’éliminer. »
Le titre décrit parfaitement l’objectif et l’on comprend que là, le but n’est pas de nous faire découvrir l’insecte lui-même.
Difficile de croire qu’une telle haine est déclenchée pour quelques choux et que le gout de la propriété des uns amène à la destruction de tous les autres . Combien d’insectes exterminés pour un carré de potager ?
Au jardin des oiseaux, j’ai inversé le point de vue .
D’habitude, on tue les chenilles pour que les humains puissent manger des choux .
J’ai donc décidé d’y planter des choux pour que les chenilles puissent se régaler .
Description
La piéride du chou est un papillon plutôt grand dont l’envergure peut aller jusqu’à 65 mm.
Chez le mâle Le dessus des ailes est blanc avec une grande tache sombre (tache apicale) en forme de lune sur l’avant de l’aile antérieure. Le dimorphisme se passe au niveau des taches. La femelle a deux taches noires ou marron sur le dessus des ailes antérieures et une strie foncée sur le bord interne qui n’existent pas chez le mâle .
Les deux taches sombres sont en revanche présentes sur le dessous des ailes antérieures chez les deux sexes. Le dessous des ailes postérieures et les taches apicales sur le dessous des ailes antérieures sont de couleur jaunâtre.
Le dessous des ailes est blanc avec de légères surfusions qui sont moins prononcées que celles de la pieride du navet (pieris napi).
Alimentation
La piéride du chou adulte butine un grand nombre de fleurs . Dans « la vie des papillons » Tristan, laffranchis en dénombre plus de 250 et note la préférence des piérides du chou pour les composées, les Crucifères et les Labiées.
Reproduction
Après l’accouplement, la femelle pond ses œufs par groupes de 25 à 100 sur le revers des feuilles de ses plantes hôtes. Les chenilles se mettent à manger les feuilles et les bourgeons dès l’éclosion . Elles peuvent atteindre 45 mm de longueur .
(Photos Chenilles de la piéride du chou)
le corps est jaune verdâtre avec de nombreuses taches noires. le dessus du corps est parcouru par une longue ligne jaune . l’ensemble est recouvert par une pilosité importante qui apparait quelques jours après l’éclosion . La présence des chenilles sur une plante laisse des traces caractéristiques. Les grandes feuilles sont mangées et il ne reste plus que les nervures.
La piéride du chou est une espèce multivoltine . En général, elle a 3 générations d’avril à septembre ou octobre, mais peut en avoir jusqu’à 5 dans la région méditerranéenne. La première génération provient des chrysalides qui ont passé l’hiver en diapause. Elle émerge en avril -mai. Une deuxième génération apparait vers le mois de juin-juillet et la troisième pond ses œufs vers le mois d’octobre . Ce sont eux qui, parvenus au stade de la chrysalide, passeront l’hiver dehors.
Lorsque l’hiver est rigoureux, la première génération se fait très rare . Les générations suivantes sont alimentées par les papillons migrateurs qui arrivent du sud.
Plantes hôtes
Ses principales plantes hôtes sont les brassicacées comme les choux ou la grande capucine (Tropelum majus) .
Distribution
L’espèce est présente partout en Europe et dans tout ce qu’on nomme l’écozone paléarctique qui est l’une des 8 écozones terrestres . Cette écozone comprend des pays au climat tempéré ou froid comme ceux de l’Afrique du Nord , de l’Europe , des deux tiers nord de l’Asie jusqu’au Japon et du moyen orient. La piéride du chou a également été introduite en chili où l’on peut en trouver une importante colonie. On peut également en voir en Afrique du Sud . Des petites colonies sont également présentes en Nouvelle-Écosse au Canada ou au Mexique.
Carte GBIF de la présence de la piéride du chou dans le monde https://www.gbif.org/fr/species/1920506
Taxonomie
D’abord nommé par Linné « Papilio brassica » en 1758, elle a été renommée « Pieris brassicae” en 1801 par le prêtre et naturaliste bavarois Franz von Paula Schrank.
Étymologie
Le nom de genre « Piéris » vient du grec « piéris » qui dans la mythologie grecque était le nom « des piérides ». Mauvaises perdantes lors d’un concours de chant où elles s’étaient confrontées aux muses, elles eurent des propos violents et agressifs envers leurs concurrentes . Très fâché par cet affront, Apollon les transforma en pies .Dans une autre version, les 9 sœurs sont transformées en oiseaux. Chacune représente une espèce . Acalanthis , par exemple , devient un chardonneret.
L’épithète « brassicae » vient du latin « brassica », chou . Comme c’est souvent le cas dans les noms scientifiques des lépidoptères, il fait référence à l’une des plantes hôtes du papillon.
Le nom vernaculaire reprend le nom scientifique.
La piéride du chou est aussi appelée le grand papillon blanc du chou. Ce nom lui a été attribué en 1762 par le naturaliste français Etienne Geoffroy Saint Hilaire qui s’était inspiré du nom anglais donné par le pharmacien et naturaliste anglais James Petiver.