Les mots nous parlent (spécisme-Antispécisme )

D’après le Centre national de ressources textuelles et lexicales, le mot « raciste » serait apparu en 1892 et le mot « racisme » en 1902.  Mais les deux mots n’auraient vraiment trouvé leur place dans le langage courant qu’à partir de 1930.  Vu d’aujourd’hui, cela peut paraitre surprenant et très tardif ,  mais c’est  finalement très logique quand on sait que les mots surviennent quand le besoin se fait sentir et qu’une évolution a eu lieu . Tant que la majorité de la population trouvait normal le traitement des races dites « inférieures », un mot pour condamner ces pratiques et désigner ceux qui les pratiquaient ne s’imposait pas.

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les mots liés à ce thème  sont  apparus dans le langage quand le traitement que l’on infligeait aux autres races a choqué une grande partie de l’opinion publique et que la majorité du groupe a trouvé nécessaire de créer deux mots :

Le premier « raciste »  pour définir et juger celui qui continuait à avoir cette croyance et un second,  « antiraciste », pour décrire celui qui avait évolué et qui n’était plus raciste . 

Les mots « spéciste » et « anti spéciste » sont encore plus récents puisqu’il date des années 70.

Ils ont été  utilisés pour la première fois par le psychologue Paul Ryder dans un pamphlet  qui s’attaquait à l’expérimentale animale puis furent popularisés dans les années 1975 par le philosophe Peter signer qui a théorisé le concept dans son livre « la libération animale ».

Comme pour les mots racisme et raciste, la création des termes « spéciste » et « antispéciste » montre avant tout qu’un réveil de la population sur ce thème a eu lieu .

Tant que la majorité de la population trouvait normaux les traitements violents et barbares  que nous faisons subir aux espèces  dites « inférieures »  un mot pour les condamner ne s’imposait pas.

Comme pour le couple raciste/antiraciste, les mots spéciste/antispéciste  sont  apparus dans le langage quand le traitement que l’on infligeait aux autres espèces a choqué une grande partie de l’opinion publique  et que la majorité grandissante a trouvé nécessaire de créer un mot pour définir et juger ceux qui se sentaient supérieurs aux autres espèces  et qui considéraient qu’on pouvait donc les traiter comme des objets à notre service.

Le seul fait de l’apparition de ces deux mots dans le langage courant est un signe très positif, car la preuve qu’une révolution est en train de s’opérer dans ce domaine.

Pour cette  raison je ne peux qu’encourager ceux qui considèrent les animaux comme différents de nous, mais ayant la même valeur, à les reprendre et à les diffuser autour d’eux .

Le pire aujourd’hui  serait que ces mots disparaissent à nouveau du langage  et que la barbarie avec laquelle nous avons traité les animaux pendant des siècles revienne sur le devant de la scène.

De la même manière, nous pourrons être très inquiets le jour où les mots racistes et anti-racistes disparaitront progressivement du langage courant.

Les mots nous parlent. Écoutons-les.

Leur entrée ou leur sortie de la patate du langage est très signifiante et préfigure toujours une avancée ou un recul .   

L’invention du feu a fait naitre le mot cuit et par ricochet le mot cru.

Prenons garde à ce que le feu ne s’éteigne pas et que la disparition de la flamme ne les fasse repartir dans la nuit sombre de notre entendement.

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