Petite « love story » sur un hibiscus althéa entre un gendarme et une coccinelle à virgule. Les deux sont là depuis plusieurs jours et jamais bien loin l’un de l’autre.
L’occasion rêvée pour parler de l’aposématisme* qui est une stratégie de défense par la couleur élaborée par certaines espèces pour prévenir les éventuels prédateurs qu’elles sont toxiques.
Le rouge, le jaune ou l’orange associés au noir ne sont jamais des bons signes et celui qui s’aventurerait à croquer l’insecte malgré la présence de ces couleurs pourrait avoir quelques mots de ventres carabinés avant de décéder. Tous les insectes rouge et noir sont en effet immangeables, voire carrément toxiques. Le papillon zygène n’émet rien moins que du curare par la base de sa trompe lorsqu’il est capturé et ses tissus sont également entièrement imbibés de cette substance.
On retrouve les mêmes signes qui évoquent le danger chez la guêpe ou le frelon qui associe les couleurs jaune et noir.
Le phénomène de l’aposématisme a été découvert en 1866 par le naturaliste et explorateur Alfred Russel Wallace.
Charles Darwin pensait que les couleurs pouvaient jouer un rôle pour la sélection sexuelle. Pour lui, l’animal se faisait « coloré » pour attirer l’autre sexe, mais il voyait bien que cela ne collait pas dans le cas des couleurs vives de certaines chenilles qui étaient sexuellement non actives.
Lors d’un échange avec lui , Wallace lui fit remarquer que les rayures jaunes du frelon prévenaient d’un danger de piqûre et qu’il pouvait en être de même pour d’autres animaux, dont les chenilles.
Il lui expliqua aussi qu’un de ses amis avait remarqué que les oiseaux de sa volière se jetaient sur certains papillons et refusaient d’en manger d’autres. Wallace finit par convaincre Darwin et la preuve expérimentale de la toxicité des papillons fut apportée en 1869 après 2 années de recherches.
*L’aposématisme est une sorte de publicité faite pour décourager les prédateurs. Elle peut être signalée par la couleur comme on l’a vu dans le cas de zygène, mais peut aussi s’exprimer par tout signe qui rebute comme la forme, le son, l’odeur, le goût, etc..
Partant de la découverte de Wallace, le zoologiste Edxard Bagnal Poulton a créé le terme aposématisme en 1890.
Il est construit sur les mots grecs anciens apo (loin ) et sema(signe) pour signifier qu’il s’agit d’un signal que l’on peut voir de loin et qui prévient les autres animaux .
Définitions : https://lejardindesoiseaux.fr/?page_id=753