- Règne : Animalia
- Classe : Insecta
- Ordre : Lepidoptera
- Super famille : Papilionoidea
- Famille : Nymphalidae
- Sous-famille : Satyrinae
- Genre : Hipparchia
Présentation
Je venais de laver mon fourgon, nous étions au mois de juillet, il faisait très chaud, et ces deux sylvandres sont venus se désaltérer en aspirant l’eau de rinçage avec leur spiritrompe .
Mais comme tout le monde le sait, l’occasion fait le larron. Ce mâle et cette femelle en ont profité pour effectuer un rapprochement et entamer une parade amoureuse. Je n’ai pas pu assister à l’entièreté de la scène, mais il est fort possible que la parade se soit terminée par un accouplement .
La différence de taille m’a surpris, car je crois que cette caractéristique ne fait pas partie du dimorphisme. Mais les papillons sont comme nous et certains se développent plus que d’autres .
Au départ, j’ai pensé que le plus grand était un Sylvandre et l’autre un petit Sylvandre .
Les sylvandres ont en effet la particularité d’être trois . Et ils ont cette autre particularité d’être si ressemblants qu’il est très difficile de les identifier sans analyser les genitalias des mâles .
Il y a le Sylvandre ou grand Sylvandre (Hipparchia fagi), le Petit Sylvandre (Hipparchia alcyone) qui est censé être plus petit que le grand et le Sylvandre helvétique (Hipparchia genava).
N’ayant ni le microscope ni les compétences pour les distinguer, il est possible qu’une erreur se soit glissée dans les photos et qu’au lieu d’un Sylvandre, il s’agisse d’un petit Sylvandre ou d’un Sylvandre helvétique . Je suis sûr que vous me pardonnerez si tel est le cas .
J’ai quand même fait vérifier mes hypothèses par des lépidoptéristes confirmés qui ont validé ce que je pensais et qui m’ont fait savoir qu’il s’agissait « certainement » d’un Sylvandre (Hipparchia fagi).
Ces multiples hésitations font partie de la vie des amis des papillons et je dois avouer maintenant que la teinte orangée légèrement orangée sur le dessous de l’aile antérieure du plus grand me fait pencher vers le Sylvandre helvétique (Hipparchia genava).
Description
Le Sylvandre est un papillon à dominante marron . Le dessus des ailes est brun avec une bande blanche qui traverse les antérieures et les postérieures . Un ou deux ocelles parfois pupillés de blanc marque les antérieures et un plus petit sur les antérieures.
Le dessous des ailes a des motifs cryptiques qui permettent au papillon de passer inaperçu lorsqu’il se pose sur un arbre les ailes fermées. On retrouve le même motif que sur le dessous des antérieures, mais sur les postérieures, le motif est marbré avec 3 lignes noires en zigzag qui peuvent faire penser aux motifs que l’on trouve sur l’écorce des arbres.
Le Sylvandre est une espèce univoltine qui vole du mois de juin au mois de septembre.
Les femelles pondent leurs œufs isolément sur les plantes hôtes. L’incubation dure une quinzaine de jours. Les chenilles s’enterrent dans le sol pour effectuer la chrysalidation.
L’espèce hiverne à l’état de chenilles. Selon Tristan Lafranchis* les chenilles hivernent au troisième stade et conservent une certaine activité lorsque le temps est doux.
Dimorphisme
Le dimorphisme est léger. chez le mâle la partie blanche du dessus des ailes antérieures est comme enfumée. Elle est bien plus blanche chez la femelle.
Chenille
La chenille peut mesurer 36 mm . Elle est beige avec une ligne dorsale sombre et plusieurs autres plus claires. La tête est d’un beige un peu plus foncé avec 4 lignes un peu plus foncées . l’extrémité da la chenille se termine par une double queue.
Alimentation
Comme le petit mars changeant ou le Tircis ,le Sylvandre butine peu les fleurs et leur préfère les fruits pourris , les suintements de sève ou les jus d’excréments.
Plantes hôtes
Des plantes de la famille des graminées comme la Fetuque des brebis (Festuca ovina) et le Brome dressé (Bromus erectus).
Distribution
Le Sylvandre est présent dans tout le sud l’Europe tempéré . Il est absent des iles britanniques et n’est présent que dans le nord de l’Espagne. On peut en revanche le voir en Croatie, en Serbie, en Albanie, en Moldavie, en Roumanie ou en Ukraine .
Confusion
Les autres sylvandres ainsi que le silène Les autres sylvandres ainsi que le silène (Brintesia circe) , l’agreste (Hipparchia semele)
et le mercure ou petit agreste (Arethusana arethusa), l’agreste (Hipparchia semele)
et le mercure ou petit agreste (Arethusana arethusa).
Taxonomie
L’espèce a été initialement décrite et nommée Papilio fagi par le médecin et entomologiste autrichien Giovanni Antonio Scopoli en 1763. Le genre Hipparchia a été créé en 1807 par l’entomologiste danois Johan Christian Fabricius.
Étymologie
Le nom de genre Hipparchia fait référence à la philosophe grecque du même nom qui vivait à La fin du IVe siècle avant Jésus-Christ . Son frère Metrocles , également philosophe, lui présenta un jour son maitre Crates . Hipparchia tomba aussitôt amoureuse de lui. Comme ses parents s’opposaient à cette union et lui préféraient des prétendants plus riches, elle menaça de se suicider . Ceux-ci acceptèrent donc de Rencontrer Crates. Lors de la rencontre Cratés se déshabilla devant eux et se présentant totalement nue adressa ce discours à Hipparchia –« Voilà ton fiancé et tout son avoir , décide-toi en conséquence, car tu ne saurais être ma compagne à moins d’adopter aussi mes habitudes de vie .” Hipparchia releva le défi . Elle s’habilla des mêmes vêtements et adopta son mode vie .
L’épithète fagi signifie hêtre. Il ne désigne pas la plante hôte comme c’est souvent le cas, mais il semblerait qu’il désigne les arbres sur lesquels ce papillon aime se poser. Il montre en tout cas le côté « sylvestre » de ce papillon qui aime vivre dans les sous-bois ou en bordure de forêt.
Le nom vernaculaire « Sylvandre » fait aussi référence à l’habitat habituel de ce papillon qui ne vole jamais bien loin des forêts.
*vie des papillons par Tristan Lafranchi.