Bien qu’immobiles, les yeux des libellules peuvent voir à 360 degrés grâce aux 150 000 facettes qui composent chacun d’eux.
Autre particularité :
Ils voient en tétrachromatie alors que nos yeux ne voient qu’en trichromie. C’est-à-dire que les yeux des odonates possèdent quatre cônes à l’intérieur de la rétine codant 15 à 33 opsines* qui leur permettent de voir jusqu’à l’ultraviolet et de percevoir des couleurs dont nous n’imaginons même pas l’existence.
(Pour comparaison, nous avons 3 cônes qui codent 3 opsines !).
Dernière qualité de leurs yeux, ils perçoivent 200 images par secondes alors que nous n’en percevons que 60 .
Comble du luxe, les libellules possèdent ce qu’on appelle des yeux simples ou ocelles qui viennent soutenir leurs 2 optiques déjà hyper puissantes. Ces ocelles, au nombre de 2 ou 3, sont habituellement disposés sur le dessus de la tête ou entre les yeux comme sur la photo 2.
Elles jouent un grand rôle dans la stabilité du vol et la perception liée au temps.
Des recherches récentes ont montré que ces « yeux » sont bien plus importants et perfectionnés que les scientifiques l’avaient imaginé au début et que leur précision est très grande.
Selon le professeur d’ophtalmologie Jay Neitz, les trichromates, dont font partie les humains, verraient 1 million de couleurs alors que les tétrachromates en verraient 100 millions, soit 99 millions de plus que les premiers.
Ce genre de qualité, très au-dessus des nôtres, devraient peut-être nous amener à réfléchir sur la valeur des espèces et la supériorité « hypothétique » des unes sur les autres.
Quand certains humains, comme englués dans les eaux boueuses de leur égo, continuent de croire et d’affirmer encore aujourd’hui que l’espèce humaine est supérieure à toutes les autres espèces parce qu’elle possède la pensée réflexive, on pourrait leur rétorquer ceci :
-« Faites attention quand même, parce qu’à côté des libellules ou des oiseaux qui voient 100 000 fois mieux que nous, nous sommes comme des aveugles. »
*opsines : protéines capables de réagir à l’énergie lumineuse.
De là naît la question que je me pose souvent :
Quelle valeur donner à la pensée d’êtres qui n’y voient pas grand-chose, qui baignent jour et nuit dans le jus épais de leur narcissisme et qui n’aperçoivent du monde que ce qu’ils ont envie d’y voir ? »