On parle de dimorphisme sexuel pour désigner les différences qui existent entre mâle et femelle dans une même espèce. Ces différences peuvent porter sur les organes génitaux eux-mêmes, mais aussi sur tous les signes sexuels secondaires qui peuvent être morphologiques (taille, couleur, forme) physiologiques (métabolisme ou odeur) ou comportementaux (parade, chant, construction du nid, etc…)
D’après les zoologues, ces différences s’expliqueraient dans le cadre de la sélection sexuelle qui mène à ce que l’on appelle « le conflit sexuel ». Un concept à creuser qui pourrait nous éclairer sur cette guerre des sexes qui existe entre hommes et femmes depuis la préhistoire. Mais quelque chose me dit qu’on n’est pas près d’en voir la fin.
Dans de nombreuses situations, le dimorphisme semble être plus un inconvénient pour l’animal qu’un avantage. C’est le cas pour ces mâles très colorés qui, visibles à des centaines de mètres pour être mieux repéré par les femelles , deviennent des cibles pour leurs prédateurs.
Mais comme je l’ai déjà écrit au sujet des odonates, il faut comprendre ces caractéristiques sur un plan général de la survie des espèces et non sur un plan plus individuel du bien-être personnel.
Les forces qui sont à l’œuvre dans la nature s’intéressent essentiellement à la perpétuation de l’espèce et font tout pour que mâles et femelles puissent se rencontrer et s’accoupler. Elles se soucient en revanche beaucoup moins de la durée de vie de l’individu.
A l’inverse du mâle , la nature donne des couleurs souvent plus discrètes à la femelle pour qu’elle soit moins visible et qu’elle puisse élever les juvéniles.
Dimorphisme du chardonneret élégant
Mais il faut parfois se méfier. Le dimorphisme des oiseaux n’est pas toujours perçu par les humains.
Ainsi le cas de la mésange bleue dont nous avons bien du mal à différencier le mâle de la femelle à l’œil nu.
La raison ?
Nous percevons deux bleus assez identiques alors que les oiseaux qui voient les couleurs jusqu’à l’ultraviolet et qui ont une perception bien plus puissante que la nôtre voient deux bleus très différents et très signifiants.
Lorsqu’il n’y a aucune différence visible entre mâle et femelle, on parle alors de monomorphisme.
Dimorphisme Chardonneret élégant
Dérivé de dimorphe, avec le suffixe -isme
Dimorphe : du grec ancien « dimorphos » qui signifie « à deux formes »
Voir plus haut un exemple de dimorphisme entre un chardonneret mâle (à gauche) et un chardonneret femelle (à droite)
Une histoire très subtile qui se passe autour de l’œil . Chez le mâle le rouge dépasse derrière alors que chez la femelle il ne dépasse pas (voir photo 2 et 3 ) .
Autres différences :
le mâle a une tête et un bec un peu plus gros que ceux de la femelle. Sa calotte est bien noire alors que celle de la femelle est de couleur plus grisâtre . La moustache de la femelle est elle aussi plus claire que celle de son compagnon . Les épaules sont noires chez le mâle alors qu’elles sont plutôt brun-verdâtre chez la femelle.
La différence se fait aussi au niveau de la queue . Le mâle a 3 fèves blanches de bonnes tailles de chaque côté soit 6 fèves en tout. La femelle n’en a que 2, voire 4 maximum, et toujours de tailles réduites. Ce détail est plus difficile à voir, car les fèves sont sous la queue et donc rarement visibles.