Étymologie de la mésange charbonnière 19 mai 2022

Raoul la mésange charbonnière (parus major) et sa belle cravate noire ventrale bien large caractéristique du mâle.

La mésange charbonnière a été nommée « parus major » par le biologiste suédois Carl von Linné en 1758. Elle appartient à l’ordre des « passériformes » et à la famille des « paridae ».

Un peu d’étymologie ne fait jamais de mal et nous permet de mieux comprendre le nom des oiseaux.

Le nom français de mésange viendrait selon certains linguistes d’une forme germanique « mésinga », qu’on peut retrouver dans le nom allemand « Meise » . Pour d’autres, il descendrait du Francique (langue de nos ancêtres les francs) « mésinga ». L’origine est différente, mais la racine « mésinga » reste la même et signifierait « mésange » ou « petite mésange ».

Le terme de « paridae » qui définit la famille des mésanges viendrait, lui, du latin « parra » qui signifie « oiseaux de mauvais augure » .

Mésange charbonnière mâle

D’autres sources pensent que le terme parus évoque plutôt la petite taille de l’oiseau. Charbonnière ou couleur charbon est là pour designer la calotte noire typique de l’oiseau. Les bretons la nomment d’ailleurs Penglaou (tête de charbon) ou  penduik (tête noire).   

Le mot « major » qui a été accolé à « parus » signifie grand et veut simplement dire que la mésange charbonnière est la plus grande des petites mésanges. Elle mesure 14 cm pour 15 à 20 grammes contre 12 cm de long et une dizaine de grammes pour les autres mésanges . Le nom scientifique de la mésange bleue est plus facile à comprendre (cyanistes caeruleus ).

Cyanistes vient du latin cyaneus qui signifie bleu. On connait la couleur bleue primaire « cyan » qui, ajouté au jaune, permet d’obtenir le vert. Et comme le bleu n’est jamais assez bleu, on lui a rajouté « caeruleus » qui désigne lui aussi la couleur bleue, mais un bleu plus sombre et plus dense. Ceux qui ont nommé la mésange bleue ont certainement voulu insister sur les différentes nuances de bleu que l’on peut observer sur cette mésange.

Le nom italien de la mésange charbonnière « cincia » est une onomatopée qui reproduit le son de ses cris rythmés « cink, cink, cink. » Les Italiens utilisent également le mot cinciallegra composé de Cincia (mésange) et de « allegra » (joyeux) . le nom est une allusion au côté léger du chant de la charbonnière  qui semble exprimer la joie de vivre

En anglais on l’appelle « Greatit  », un mot composé de « tit » qui signifie « mésange » et de « great  » (grand) pour montrer  que la charbonnière est la plus grande des mésanges .

Les Espagnols, eux, l’appellent « Carbonero » (charbonnier) , les Portugais « chapim real ». chapim se rapporte à  une chaussure portée autrefois par les femmes  qui avait une semelle très épaisse . l’explication serait que ces chaussures faisaient le bruit « chap chap » qui se rapprochait du cri de la mésange.

Certains français qui avaient remarqué son gout pour les matières grasses l’ont baptisé « lardenne « un mot proche de lard. D’autres l’appellent « pique-abeille », »mangent-avette » ou « pique-moche » car elles ne détestent pas manger quelques abeilles à l’occasion, quand la nourriture se fait rare .

Il existe au moins 60 ou espèces de mésanges. Comme on l’a vu plus haut avec l’analyse de son nom, la mésange charbonnière est l’une des plus grosses alors que la mésange nonette est l’une des plus petites.

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