- Règne : Animalia
- Embranchement : Chordata
- Sous-embranchement : Vertebrata
- Classe: Aves
- Ordre : Passeriformes
- Famille : Regulidae
- Genre : Regulus
Première rencontre
Ma première rencontre avec le roitelet huppé s’est faite dans des circonstances un peu pénible . Alors que je travaillais à mon bureau j’ai entendu un gros « POC» sur la vitre . Je me suis levé pour voir ce qui se passait et j’ai découvert un petit roitelet assommé sur le rebord de la fenêtre . Il était couché sur le côté et j’ai d’abord cru qu’il était mort . Puis je l’ai vu qui bougeait légèrement les ailes. Je l’ai alors redressé et lui ai massé le dessus de la tête et les flancs. Il ouvrait un peu les yeux, mais les refermait aussitôt .

J’ai alors versé un peu d’eau tiède devant lui, puis sous lui ce qui l’a fait réagir. Au bout de quelques minutes , il a repris ses esprits et s’est finalement remis sur ses pattes. Ses yeux qui étaient vitreux après le choc se sont éclaircis et j’ai vu réapparaitre une expression dans son regard. Il est resté debout sur le rebord de la fenêtre pendant 4 à 5 minutes . J’ai continué de lui masser la tête. Il me regardait fixement et semblait apprécier ce contact. Voyant qu’il allait mieux, j’en ai profité pour prendre quelques photos en sachant que je n’aurais plus l’occasion de voir ce magnifique petit oiseau d’aussi près . Complètement remis de ce choc très violent, Il s’est ébroué, a déployé ses ailes et s’est envolé jusqu’au buisson où les oiseaux ont l’habitude de se poser à une vingtaine de mètres de la maison. J’espère qu’il a pu reprendre une vie normale.
Je ne suis pas sûr d’avoir eu les bons gestes à ce moment là, mais j’ai réagi à l’instinct et l’histoire s’est heureusement plutôt bien terminée . C’était la première fois que je me retrouvais dans cette situation et je me suis depuis renseigné sur la démarche à suivre dans ce cas-là .


Selon La LPO le bon geste à avoir serait d’abord de vérifier que l’animal n’a pas de blessures graves comme une patte, une aile ou un bec cassés et que du sang ne s’écoule pas d’une plaie. S’il est juste assommé, il faut alors le déposer dans un carton troué avec une bouillotte et le laisser au calme pendant une heure ou deux , le temps qu’il reprenne ses esprits.
On peut alors déposer le carton à l’extérieur à l’abri des prédateurs et attendre que l’oiseau décide de prendre son envol.
Présentation
Le roitelet huppé fait partie de l’ordre des passereaux et de la famille des Regulidae qui compte six espèces, dont deux qui vivent en Europe. Elles appartiennent toutes au genre Regulus. Parmi les marques de cette famille, on peut noter une très petite taille, mais ce qui caractérise le mieux ses membres est la calotte colorée et bordée de traits noirs qu’ils portent sur le sommet du crâne . Leur tête est massive et parait plutôt grosse par rapport à la taille du corps.

Description
Le roitelet huppé est l’un des plus petits passereaux d’Europe. Il mesure 9cm a une envergure de 15 cm et pèse de 4 à 9 grammes. Son bec est noir et comme celui de la plupart des insectivores, il est long et fin. Les yeux marron sont cerclés par une zone de plumes blanches. Les pattes sont brun clair. Elles sont pourvues de doigts puissants qui lui permettent de se tenir tête en bas. Le manteau et les couvertures sont vert olive. Les ailes sont marquée par deux bandes blanches Les flancs et le ventre sont beige clair. Le juvénile a la même tenue que les adultes, mais les couleurs de la raie sommitale n’apparaissent qu’à partir du premier automne. Le roitelet huppé peut vivre sept ans mais vit rarement plus de 3 ou 4 ans dans la nature où les dangers sont très nombreux pour un petit oiseau comme lui.
Dimorphisme
Le dimorphisme de l’espèce est très marqué et l’on peut différencier les sexes grâce à la couleur de la crête. Entièrement jaune chez la femelle, elle est mélangée d’orange chez le mâle .

Les plumes orange se voient particulièrement bien lorsque le mâle hérisse sa huppe. La zone colorée est bordée de bandes noires.
Migration
Les oiseaux des régions tempérés sont sédentaires. Les roitelets qui vivent plus au nord sont eux migrateurs. Les départs se font en octobre ou novembre. Les groupes peuvent parcourir plus de 2000 kilomètres pour rejoindre les régions tempérés où il passeront l’hiver aux côté de leurs cousins sédentaires . les migrateurs repartiront dès le mois Fevrier-mars vers les pays du nord ou ils passeront tout la belle saison
Très vulnérables au froid du fait de leur petite taille, la mortalité des roitelets huppés est très importante lorsque l’hiver est rigoureux . Des études ont montré que 75 à 80 pour cent des individus pouvaient mourir lorsque les conditions devenaient extrêmes.
Alimentation
Comme son cousin à triple bandeau , le roitelet huppé est un insectivore strict . Il se nourrit principalement d’araignées et d’insectes comme les papillons, , les mouches, les pucerons ou les collemboles.

Il peut occasionnellement manger de graines et de baies si les insectes viennent à manquer à l’automne . Il se nourrit de préférence en hauteur en fouillant parmi les feuilles et les branches des arbres . Il a une prédilection pour les conifères dans lesquels il aime aussi construire ses nids .
Parade nuptiale et nidification
La saison des amours débute en Mars avril. Le mâle chante pour attirer la femelle puis il entame sa parade nuptiale en se pressant autour de la femelle et en déployant sa huppe colorée. Le nid est construit par les deux parents. Leur arbres de prédilection sont les conifères. cela peut être l’épicéa, le mélèze, les pins ou les cyprès .

Domaine public
le nid est construit assez haut (10 à 20 mètres) à l’intersection d’une branche ou caché derrière des feuilles. Très petit et bien dissimulé il est quasiment invisible. La femelle y pond 8 à 10 œufs de couleur beige qu’elle couve seule pendant 2 semaines. La femelle est les juvéniles sont nourris au début par le mâle puis par les deux parents . Ces derniers s’occupent encore quelques jours des petits après qu’ils aient sautés du nid. Une deuxième couvée a souvent lieu juste après.
Distribution

Sous-espèces
Il existe deux sous espèces sur les iles canaries . sur tenerife et l’ile de la Gomera on trouve Regulus r.tenerifae qui a un bec plus long et des couleurs plus intense . Sur les ile de la palma et de hierro ce sera plutôt Regulus r.ellenthalerae qui a un plumage plus terne .
Dans d’autres pays Il existe d’autres sous espèces comme Regulus regulus azoricus (Acores), Regulus regulus inermis (Flores) ,Regulus regulus sanctaemariae (Santa marta), Regulus regulus buturlini (Anatolie)ou Regulus regulus hyrcanus (Iran).
Confusion
Le roitelet huppé peut être confondu avec le roitelet à triple bandeau. Pour les différencier il faut regarder au niveau de la tête . Le roitelet huppé a un cercle blanc autour de l’œil alors que le roitelet triple bandeau a un trait noir au niveau de l’œil et un sourcil blanc au-dessus .


Taxonomie
L’espèce a été nommé et décrite pour la première fois en 1758 par le naturaliste carl von linné sous le nom initial de Motacilla regulus.
Le nom de genre « regulus » a été créé en en 1800 par l’anatomiste français Georges cuvier.
La famille des Regulidae a été proposé en 1825 par le Zoologiste Irlandais Nicholas Aylward Vigors.
Étymologie
Selon Pierre Cabard, La première utilisation du mot roitelet pour décrire un oiseau remonte au XII -ème siècle. Dans le monde celtique, il est le druide des oiseaux . Le nom renvoie aussi bien sûr à sa huppe dorée qui se dresse au-dessus de sa tête comme une sorte de couronne lorsque l’oiseau est excité. Le diminutif « telet » marque la très petite taille de l’oiseau.
On peut retrouver d’autres explications plus ou moins fantaisiste de son nom dans de nombreuses légendes . c’est le cas dans le conte des frères Grimm intitulé « le roitelet ».
Dans ce conte les oiseaux qui ne veulent plus vivre sans maitre décide d’élire leur roi.
« Un petit oiseau ne fut pourtant pas d’accord, car il vivait librement et voulait aussi mourir librement. C’était le vanneau. Il voletait tout affolé et gazouillait:
– Où dois-je voler, où dois-je m’en aller?
Finalement il décida de vivre à l’écart, s’installa au bord d’un marécage isolé et ne rejoignit plus jamais les autres.
Les oiseaux voulurent se consulter avant de prendre leur décision et, un beau matin du mois de mai, ils quittèrent leurs forêts et leurs champs pour tous se rassembler. Il y avait l’aigle, le pinson, le hibou et la caille, l’alouette et le moineau, bref tous ceux qui existaient et il serait fastidieux de les énumérer tous. Se présentèrent également le coucou et la huppe, surnommée le sacristain du coucou, parce qu’on l’entend toujours quelques jours avant ce dernier. À la grande réunion arriva aussi, en sautillant, un tout petit oiseau, qui n’avait même pas encore de nom et qui se mêla aux autres. À cause d’un concours de circonstances la poule d’eau qui ignorait tout de l’élection prévue, fut très surprise par tout ce monde.
Elle se mit à caqueter: « Quoi? Quoi? » mais le coq la rassura tout de suite en criant: « C’est un grand rassemblement! »
Ensuite il expliqua à sa poule préférée ce qui se préparait, puis il se mit à se vanter:
– Ils ont invité les héros! Et moi aussi!
L’assemblée générale décida qu’elle élirait roi celui qui volerait le plus haut. Une rainette cachée dans un buisson l’entendit et coassa un cri d’avertissement « Pourquoi pleurer? Quelle idée insensée! » car elle pensait qu’une telle élection ne pouvait apporter que des pleurs et des embêtements. Une corneille l’obligea pourtant à se taire et croassa qu’il n’y aurait pas de vacarme, que tout irait comme sur des roulettes et que la compétition serait « très belle, très belle! »
Les oiseaux rassemblés décidèrent qu’ils partiraient tous à l’aube pour qu’aucun ne puisse crier en cherchant des excuses: « J’aurais sûrement pu voler plus haut encore mais la tombée de la nuit m’en a empêché. » Lorsque le départ fut donné, tous les oiseaux rassemblés se dirigèrent vers le ciel. Des nuages de poussière montèrent des champs, on entendit un bourdonnement intense, le battement des ailes, des soufflements et des sifflements et, à première vue, on aurait pu croire qu’un gros nuage tout noir s’élevait vers le ciel à toute vitesse. Les petits oiseaux furent vite à bout de souffle et prirent du retard. Puis, ne pouvant plus continuer, ils redescendirent au sol. Les oiseaux plus grands tinrent le coup plus longtemps, mais aucun ne put égaler l’aigle qui montait toujours plus haut, et encore et encore, et il aurait presque pu crever les yeux du soleil. Lorsqu’il s’aperçut que les autres n’arrivaient pas à le suivre, il se dit: « Pourquoi monter plus haut encore, puisqu’il est clair que le roi c’est moi! » et il descendit lentement jusqu’au sol. Les oiseaux se mirent aussitôt à l’acclamer:
– C’est toi qui seras notre roi, car aucun de nous n’a pu monter aussi haut que toi!
– Sauf moi, s’écria le petit oiseau sans nom.
En effet, il s’était caché avant le départ de la course entre les plumes de la poitrine de l’aigle et n’étant donc pas fatigué, il s’envola et monta si haut qu’il pouvait apercevoir le bon Dieu assis sur son trône céleste. Ayant atteint cette hauteur incroyable, il replia ses ailes, descendit jusqu’au sol et cria d’une voix sifflante:
– Je suis le roi! je suis le roi! Le roi, c’est moi!
– Toi, notre roi? s’écrièrent les oiseaux en colère. Tu n’as réussi que grâce à ta ruse, tricheur! »*
Plusieurs
Le nom de genre « Regulus » reprend le nom vernaculaire. Il vient du latin et signifie « petit roi. » L’épithète répète le nom de genre.
Regulus ou petit roi est aussi le nom de l’une des étoiles les plus brillantes du ciel . Les spécialistes la place même au 21 -ème rang des étoiles les plus brillantes du ciel.

Elle fait partie de la constellation du lion et se situe sur la patte gauche du « fauve » . Dans l’ancienne Perse, elle était la première des 4 étoiles royales du ciel .
Les noms à l’étranger
Les anglais le nomment Goldencrest, la crête dorée, les espagnols reyezuelo, petit roi,
Les polonais disent Mysikrolik qui est la contraction des mots souris (Mysi) et lapin (krolik).
Les allemands utilise le mot Wintergolhdhahnchen, Petit coq d’or de l’hiver.
Les italiens eux préfèrent Regolo comune, le petit roi commun.
En Néerlandais c’est Goudhaan , le coq d’or . Pour les suédois (Kungsfagel) les norvegien et les danois Fulekonge) c’est le roi oiseau.
Les catalans le nomment Reieto eurasiatic, le petit roi eurasiatique.
Les portugais sont plus poétiques et parlent d’Estrelinha-de poupa , la petite étoile huppée
Citation
« Son titre est évident ; il est roi , puisque la Nature lui a donné une couronne , et le diminutif ne convient a aucun autre de nos oiseaux d’Europe autant qu’à celui-ci , puisqu il est le plus petit de tous. Le roitelet est si petit , qu’il passe à travers les mailles des filets ordinaires , qu’il s’échappe facilement de toutes les cages, et que lorsqu’on le lâche dans une chambre que
I ‘on croit bien fermée , il disparoit au bout d’un certain temps, et se fond en quelque sorte , sans qu’on en puisse trouver la moindre trace ; il ne faut , pour le laisser passer, qu ’une issue presque invisible. »
Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle .
*Raie sommitale : Trait sur le sommet de la tête des oiseaux