Sylvaine (Ochlodes sylvanus)

  • Règne : Animalia
  • Classe : Insecta
  • Ordre : Lepidoptera
  • Famille :Hesperiidae
  • Sous-famille : Hesperiinae
  • Genre : Ochlodes

La sylvaine est un petit papillon de la famille des Hespéries qui fait partie  de la super-famille des Papilionoidea. Les Hesperiidae sont une famille de lepidoptères qui regroupe plus 4200 espèces dans le monde. La plupart d’entre elles vivent dans la région néotropicale.

Sylvaine mâle

Une  trentaine  d’espèces vivent en Europe dont 28 en France. Parmi les Hespéridés les plus connus que nous pouvons rencontrer dans l’hexagone  il y a l’Hespérie de la mauve, l’Hespérie de l’Alcée ou la sylvaine .

Quelques traits les caractérisent comme les antennes qui se terminent par une pointe recourbée vers l’arrière ainsi qu’une tête presque aussi large que l’abdomen avec des gros yeux .

Description

La Sylvaine est un petit papillon qui a une envergure de 2 à 3 cm. L’ensemble du corps est brun-orangé avec des parties plus ou moins foncées. Le mâle est reconnaissable aux stries noires qui traversent ses ailes en diagonale.  On les appelle des androconies .  Ce sont des écailles que l’on retrouve chez les mâles de nombreuses espèces. Elles ont la particularité d’émettre des molécules odorantes qui attirent les femelles. Chez la Sylvaine, elles sont de couleurs sombres, mais peuvent être d’une tout autre couleur chez d’autres espèces.   Le Tircis a des androconies marron qui sont presque invisibles, car de la même couleur que la teinte générale du papillon.   Seule une certaine brillance permet de les deviner.

Le revers des ailes est jaune orangé avec des zones  verdâtres et des petits rectangle plus clairs

Comme souvent chez les Hespérides les antennes  sont écartées. Leur point de fixation part de la base interne de l’œil. Les antennes sont filiformes et annelée de noir et blanc. Elles se terminent par une pointe recourbée vers l’arrière . les yeux sont très gros par rapport à la taille du papillon et l’on pourrait presque prendre le papillon  pour une mouche quand on l’aperçoit pour  la première fois.      

Les antérieurs redressées et les postérieures à plat

Lorsqu’elle est posé sur une branche ou un piquet, la sylvaine à la particularité de maintenir ses ailes antérieures légèrement redressées  alors que les postérieures restent un peu plus à plat .

Reproduction

Les Sylvaines mâles patrouillent sur leur territoire à la recherche des femelles. Pour mieux les apercevoir, ils se placent en hauteur sur un arbre, un arbuste ou un piquet . S’ils voient un autre mâle, ils le pourchassent et n’arrêtent  que lorsque l’autre s’avoue vaincu . s’ils voient une femelle, ils s’approchent et volent autour d’elle  pour l’impressionner.

Dans vie de papillons, Tristan Lafranchis décrit comment la femelle refuse les avances du mâle : « Pour éconduire un mâle, la femelle déjà fécondée se pose et se met à vibrer fortement des ailes avant de redresser son abdomen en signe de refus. »

Si elle est d’accord, l’accouplement à lieu. La femelle pond ensuite ses œufs isolément sur les deux faces des feuilles de ses plantes hôtes. Ces derniers sont blancs et sphériques comme on peut le voir sur ma photo.     L’incubation dure 2 à trois semaines. À peine éclosent les chenilles se place sur une feuille puis se construisent un petit abri en rapprochant les deux bords de la feuille avec des fils de soie. Elles n’en sortent ensuite que pour aller se nourrir et reviennent s’y cacher dès qu’elles ont fini de manger .  

La femelle pond un œuf sur une feuille d’ hémérocalle

Cette pratique est courante chez les membres de la famille des Hesperie . j’ai pu photographier ce phénomène cet été avec une chenille de l’Hespérie de l’Alcée qui a tissé son abri dans une feuille de rose trémière juste devant ma porte.

Les chenilles s’installent aussi dans une feuille pour effectuer la nymphose .

Pour voir mon article l’Hespérie de l’Alcée, c’est ici : https://lejardindesoiseaux.fr/insectes/lepidopteres/hesperie-de-lalcee-carcharodus-alceae/

En France il n’y a qu’une génération que l’on peut voir voler d’avril à septembre si les conditions le permettent. Dans les pays plus au sud comme l’Italie l’Espagne ou la Grèce il peut y avoir deux voire trois générations . Une au printemps , une en été et une autre juste avant l’automne qui hiverne à l’état de chenille.

Chenilles

Les chenilles mesurent de 25 à 30 mm . Elles sont vertes avec une ligne plus sombre sur le dos . Le tour de la tête est noir avec une face plus claire.

Plantes hôtes

Principalement des Graminées comme Le brome dressé (bromus erectus), le brome stérile (Bromus sterilis), le brachypode des forêts (Brachypodium sylvaticum)  le dactyle pelotonné (Dactylis glomerata), l’ivraie vivace  (Lolium perenne), le roseau des bois (Calamagrostis epigejos) ou la canche bleue (Molinia caerulea).

Distribution

L’espèce est présente partout dans l’ Europe tempérée de l’Espagne à l’Italie au sud jusqu’en Suède au nord. On peut aussi la rencontrer en Turquie, en Arménie, en Azerbaïdjan, en Russie et jusqu’au Japon. Une toute petite colonie est également présente au Canada dans la province du Nouveau-Brunswick.

Carte GBIF de la présence de la Sylvaine dans le monde :https://www.gbif.org/fr/species/1946844

Taxonomie

L’espèce a été  initialement décrite et nommé « Papilio sylvanus » en 1777 par l’entomologiste allemand Johann Christoph Esper.

Le nom de genre Ochlodes a été créé en 1872 par l’entomologiste  américain Samuel Hubbard Scudder

Confusion

La Sylvaine peut être confondue avec la Virgule (Hesperia comma ).

La première différence se situe au niveau du dessous des ailes. Les taches sont très claires et presque blanches sur la Virgule alors qu’elles sont comme effacées sur la Sylvaine .

Autres différences :  

les bandes androconiales du mâle sont très marquées avec une ligne claire chez la Virgule. Elles sont aussi très marquées, mais sans ligne blanche chez la Sylvaine. Le dessus des ailes de la Virgule est brun et plus contrasté que celui de la Sylvaine dont la teinte est plutôt fauve clair.

Étymologie

Le nom de genre Ochlodes vient du grec “Oklodes” qui veut dire turbulent ou indiscipliné. Jean yves cordier dans sa zoonymie du papillon pense qu’il vaut mieux le lire comme signifiant l’idée foule ou de peuple. Linné lui-même désignait les Hesperides sous le nom de Plebeii, la plèbe pour mettre en avant la forte population des papillons de cette famille.

L’épithète Sylvanus vient du latin « silva » qui signifie foret ou bois. Il fait référence à  l’un des habitats privilégiés de la sylvaine qui aime vivre à la lisière des bois

Sylvanus est aussi un dieu latin. Johann Christoph Esper qui a nommé le papillon explique lui-même l’origine de ce nom :   “On le trouve dans les petites forêts ; et puisque nous avons commencé à attribuer à ces papillons des noms légendaires des divinités des bois, je le nomme Sylvanus”

Les noms à l’étranger

En anglais : Large skipper, Grand capitaine.

En danois : Stor bredpande, grand front large.

En allemand : Rostfarbige Dickkopffalter, papillon à grosse tête de couleur rouille.

En néerlandais ou afrikaans Groot dikkopje, Grosse tête de boule.  

En turc : Orman Zıpzıpı, la trémie forestière.

En suédois: Storngssmygare, Le moustique des bois

En Catalan:  Dard ros, la flechette rose

En italien  :  Esperide dei boschi, l’hespéride des bois.

En lituanien :  Miškinis storgalvis,  La tête épaisse des bois.

En estonien :  Niidupunnpea  la grosse tête de la prairie.

Première et dernière Sylvaine vu au jardin des oiseaux

Laisser un commentaire