La plupart des oiseaux volent à moins de 200 mètres d’altitude, mais certains sont capables d’aller bien au-delà. Une série d’étude menée au radar entre la mer baltique et le Sahara a permis de connaitre les hauteurs de vol des oiseaux pendant les migrations nocturnes. À cette occasion on a pu se rendre compte qu’un certain nombre d’espèces volait entre 1400 mètres et 2100 mètres avec des pointes à plus de 7000 mètres par vent arrière favorable .
La cigogne blanche par exemple peut voler à plus de 4800 mètres d’altitude lors des grandes migrations et la berge rousse jusqu’à 6000m . Le canard colvert, qui est très commun en France, peut lui voler jusqu’à 6400 mètres d’altitude. Les cygnes chanteurs que l’on peut également voir en France peuvent croiser à plus de 8200 mètres d’altitude ce qui n’est pas très loin de la hauteur de l’Everest qui culmine à 8849 mètres. La grue cendrée, elle, a justement été aperçue dans l’Himalaya alors qu’elles passaient au-dessus de montagnes à une altitude de 10 000 mètres.
Le record absolu à ce jour est détenu par un vautour de Rüppel qui a été percuté par un avion de ligne au-dessus d’Abidjan le 29 novembre 1973 à une altitude de 11 300 mètres. Selon les spécialistes, il pourrait voler encore plus haut, car il dispose d’une protéine particulière qui lui permet de fixer plus facilement l’oxygène dans le sang là où il y en a très peu.
On ne peut qu’admirer les oiseaux qui volent à de telles hauteurs, car les contraintes à cette altitude sont énormes. Il y a bien sûr le manque d’oxygène qui fait que les humains ont beaucoup de mal à respirer à partir de 8000 mètres , mais la limite est avant tout donnée par la raréfaction de l’air qui est à la base de la portance . Sans air, les ailes ne servent plus à rien et les oiseaux ne parviennent plus à s’élever.
Les avions ont exactement le même problème. Ils peuvent compenser le manque d’air par la puissance des moteurs, mais passé 20 km d’altitude la stabilité devient très relative et l’avion peut décrocher à tout moment. Un avion comme le x 15 américain a dépassé l’altitude de 100 km , mais il s’agissait moins d’un avion qui vole grâce la portance de ses ailes sur l’air que d’une fusée qui restait en l’air grâce à l’énorme propulsion de ses moteurs-fusées . Le x 15 « volait » à la vitesse de 7000 km/h .
Lors des grandes migrations, certains oiseaux profitent des courants ascendants . Parvenus au sommet de l’ascendance, ils se laissent descendre et en profitent pour se reposer jusqu’à ce qu’ils atteignent une nouvelle ascendance qui leur permet de remonter en altitude.
D’autres oiseaux volent très haut. Le condor des Andes peut atteindre à 6500 mètres d’altitude, le gypaète barbu 7300 mètres, le chocard à bec jaune 8000 mètres et l’oie tigréeà 8800 mètres.
Voler très haut demande des qualités athlétiques importantes mais apporte aussi de nombreux avantages. L’oiseau évite d’abord tous les prédateurs qui vole plus bas . Il bénéficie aussi d’une pression atmosphérique deux fois moins élevée qu’au niveau de la mer qui fait que voler lui demande moins d’effort . Il profite enfin de conditions climatiques très calmes et évite les coups de vents qui secoue l’air à des altitudes plus basses.
Vautour de Rüppel
Le vautour de Rüppel est un rapace originaire du sahel en Afrique. Il doit son nom à l’explorateur et zoologiste allemand Edouard Rüppel. Ce rapace n’est pas très rapide puisque sa vitesse ne dépasse pas les 35 km, mais il est très endurant. Il peut voler pendant 6 ou 7 heures et aller chercher sa nourriture à plus de 150 kilomètres de son nid. Les vautours de Rüppel sont réputés monogames et forment des couples à vie. Mâles et femelles forment des couples à vie . Ils fabriquent le nid sur les falaises et élèvent ensemble les juvéniles dont ils s’occupent pendant plus d’un an . Les petits ne deviennent vraiment adultes qu’à la saison suivante. Les vautours de Rüppel ont été classés en 2015, espèce en danger critique d’extinction .