2 concepts intéressants qui permettent de mieux comprendre le monde animal (humains compris)
1) Conflit sexuel
D’après les biologistes « le conflit sexuel se produit dès que les mâles et les femelles d’une espèce ont des intérêts évolutifs divergents. »
Ce qui ne manque pas de survenir puisque mâle et femelle ont des approches de la sexualité en rapport avec les spécificités de leurs appareils génitaux.
Le mâle, qui dispose d’une grande quantité de sperme, sera tenté de vouloir s’accoupler avec un très grand nombre de femelles (il arrose). Alors que a femelle dont les gamètes se font bien plus rares aura tendance, elle, à limiter les accouplements pour les réserver aux mâles qu’elle juge les plus fertiles ou qui correspondent à ses attentes (elle sélectionne) .
Mais il peut aussi y avoir des conflits sexuels par rapport à
l’investissement parental, au nombre de partenaires sexuels autorisés, au développement ou pas de certains traits de caractère, etc ….

2) Tragédie des biens communs
Un autre concept très éclairant de la biologie évolutive qui explique aussi bien des comportements humains. « La tragédie des biens communs ».
Presque le titre d’un feuilleton à l’eau de rose »
Le principe de ce concept a été élaboré en 1833 par l’économiste William Foster Lloyd.
Il pourrait être résumé comme un phénomène de surexploitation d’une ressource qui appartient à tous et qui va finir par être détruite ou abîmé par ceux qui l’exploitent, car tous veulent la surexploiter et se l’accaparer au détriment des autres.
La tragédie des biens communs aboutit souvent à un résultat perdant-perdant, voire à la destruction du bien commun.
Le concept a été repris en 1968 par le biologiste Garret Hardin qui proposa cet exemple pour illustrer le phénomène :
« Un champ de fourrage est commun à tout le village. Chaque éleveur peut venir y faire paître son troupeau gracieusement. Mais les éleveurs comprennent très vite l’intérêt qu’ils ont à faire paître leurs bêtes dans un lieu qui ne leur coûte rien. Ils essaient donc tous de s’accaparer le lieu en y rajoutant toujours plus d’animaux. Piétiné par des centaines de vaches le terrain se transforme alors en un champ de boue qui devient inutilisable. »
Un autre exemple la résume bien aussi
« Des pêcheurs utilisent un étang pour pêcher. Au fur et à mesure, ils décident tous de mettre plus de lignes. Chacun va alors plus pêcher de poissons, ce qui semble normal. Mais la pêche étant trop intensive, les poissons n’auront pas le temps de se reproduire et il n’y aura bientôt plus de poissons. »
Ce dernier exemple montre à une petite échelle ce qui se passe au niveau de la pêche mondiale. La mer est un bien commun, mais chaque pays veut en extraire plus de richesse que le pays voisin quitte à la vider de son contenu.
Exemple d’un conflit sexuel chez la mouche drosophile (illustrations accouplement mouche drosophile )
Mais pour en revenir à nos insectes, voici l’exemple d’un conflit sexuel chez la mouche qui devient une tragédie des biens communs.
Des expériences ont montré que le nombre de rapports sexuels très élevé que les mouches drosophiles mâles avaient imposé aux femelles avait fini par réduire sensiblement la durée de vie de ces dernières. La cause de cette surmortalité ? Les nombreuses blessures occasionnées lors des rapports sexuels ainsi que l’augmentation des infections. Et l’on voit bien ici comment le conflit sexuel qui s’est transformé en surexploitation sexuelle a fini par réduire et finalement mettre à mal le nombre de naissances (le bien commun).
*je reviendrais très bientôt sur les mouches drosophiles que je trouve très belles et qui nous ressemblent beaucoup . Je vous expliquerai alors pourquoi les mouches mâles privés de sexes se mettent à consommer des aliments alcoolisés. 😉