Quelques réflexions sur l’antispécisme et notre rapport aux animaux.

« Je ne suis pas antispéciste. C’est le mot antispéciste qui est venu se poser, un jour, sur ce que je suis depuis toujours. »

La question que l’on doit se poser face à une autre espèce animale :

Dois-je la traiter, comme je le fais avec les humains, en tamisant mes pulsions au filtre de la morale, ou puis-je m’en passer et la considérer comme un simple objet qui ne mérite aucune attention particulière ?

Autre question :

À partir de quels critères (poids, forme, couleur, odeur, dégoût personnel, gênance, etc…) puis-je décider de passer outre l’instance morale et traiter les espèces en laissant libre cours à mes pulsions, comme je le ferais d’un simple morceau de carton que l’on déchire violemment avant de le jeter poubelle.

Autres questions

A quel moment se trouve ma bascule personnelle, qui fait que le statut de l’animal passe du sujet à l’objet ?

À partir de quand je pense que je dois utiliser mon instance morale dans ma manière de me comporter avec lui et à partir de quand je décide que ce n’est plus utile de la faire ?

Exemple de traitements arbitraires

Pourquoi considérer, par exemple, que je dois faire fonctionner mon instance morale pour le chat et le chien, mais qu’il est inutile de la faire pour la guêpe ou l’escargot.

Dans le premier cas, je traiterai chats et chiens avec un respect proche de celui que j’utilise pour les humains, alors que pour la guêpe ou l’escargot, je ne m’embarrasserai de rien et n’hésiterai pas à pulvériser le premier et à écraser le second comme s’ils étaient des objets de rebus qui ne méritent pas la moindre attention.

(Étant entendu qu’en dehors de la subjectivité et des projections humaines, il n’existe aucune différence de valeur réelle entre ces différents animaux qui sont tous utiles pour la nature et parfaits dans leur genre.)

Autres réflexions sur l’antispécisme

Nous ne tuons pas les êtres humains qui nous énervent ou qui nous dérangent, car nous utilisons notre instance morale qui nous l’interdit (ce n’est pourtant pas l’envie qui nous manque) ; alors que nous mettons cette instance morale en veille dès lors qu’il s’agit d’autres espèces animales.

Nous jugeons que les espèces vivantes dites « inférieures » ne méritent pas que nous mettions en branle cette instance morale fatigante qui nous oblige à refréner nos pulsions et nous préférons laisser agir ces dernières, pour « traiter » le différend.

Un grand nombre d’humains peuvent écraser une araignée, une guêpe ou un vers de terre, sans que cela ne leur pose aucun problème moral, alors qu’ils ne le feront jamais, ou très rarement, avec un être humain. Ils pourront le rêver, mais ne passerons pas à l’acte.

On voit bien que ce qui diffère ici n’est pas le désir de tuer (la pulsion d’éliminer ce qui gêne) présent à l’origine dans les deux cas, mais l’utilisation ou pas de l’instance morale dans le traitement réservé à “l’autre”.

Autres questions

Peut-on dire que l’être humain qui écrase des escargots ou des abeilles est un sérial Killer ?

Et qu’est-ce qui différencie le comportement d’un sérial killer d’un homme qui mange des huitres et de la viande ou de celui qui pulvérise de l’insecticide sur une famille insectes ou qui écrase des araignées ?

Et avec un brin de provocation qui n’a pas d’autre but que vous invitez à réfléchir sur ce thème, ne pourrait-on pas dire que le sérial killer a des circonstances atténuantes (toujours une enfance terrible) alors que celui qui mange une dizaine d’huitres « vivantes », et qui donc les tue uniquement pour son propre plaisir, n’en a aucune ? 😉

Le mot « antispécisme » a le mérite de poser le sujet de la relation entre l’homme et les autres espèces.

Et une fois posé, chacun est obligé de se situer.

On peut dire : « je suis antispéciste » ou « je suis spéciste. On peut aussi dire : – « ce sujet ne m’intéresse pas » ou encore « je suis en train d’y réfléchir » mais on ne peut plus faire comme si ce sujet n’existait pas.

Commandement antispéciste numéro 1

Ne fais pas à une autre espèce ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse, et si tu le fais par nécessité (faim), fais-le avec gravité et avec la conscience que tu es en train d’ôter une vie ayant une valeur égale à la tienne.

Rien n’est pire que ces inconscients qui mangent des animaux ou les tuent comme s’ils n’étaient que de simples objets de consommation.

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