Frelon asiatique (Vespa velutina)

  • Règne : Animalia
  • Classe :Insecta
  • Ordre : Hyménoptère
  • Sous ordre : Apocrita
  • Famille : Vespidae
  • Genre : Vespa

Reflexion

Une chose est sûre le frelon asiatique aime la poire.

Une autre chose est certaine. Il faudrait peut-être cesser avec les discours du genre : « Les insectes « étrangers » nous envahissent et viennent manger le pain de nos insectes français ! 

Rappelons-nous que tous les insectes sont venus un jour d’ailleurs. Les insectes qui vivent en Europe ont eux aussi migré en fonction des changements climatiques qui ont eu lieu sur une grande période. Ils ont également été déplacés par les grands voyageurs qui traversaient l’atlantique ou le pacifique à la découverte de nouveaux continents.

Pour dire qu’il y a de grandes chances pour que le frelon dits européen ait vécu en Asie il y a des milliers d’année et qu’il soit ensuite venu s’installer en Europe. 

Prenons pour une fois un peu de recul et n’oublions pas qu’il n’y a pas d’insectes « bien français » qui portent un béret sur la tête et qui rentrent chez eux avec une baguette sous le bras et encore moins des insectes chinois qui auraient les yeux composés bridés et la peau des ailes jaunes.

Le frelon asiatique ou frelon à pattes jaunes est une espèce d’insectes hyménoptères de la famille des vespidae qui comprend les guêpes sociales ainsi que de nombreuses guêpes solitaires.

Le frelon « asiatique », lui, est une guêpe sociale. Comme l’abeille domestique, il vit au sein d’une colonie composée d’une reine, d’ouvrières, et pendant la période de reproduction de mâles et de femelles reproductrices  dont quelques-unes deviendront les futures reines.

Frelon asiatique femelle

Description

Il est facile à reconnaître, car il est plus petit et bien plus sombre que le frelon dit « Européen ». Il a également une fine bande jaune-orangé sur les derniers segments de l’abdomen. Le dessus de sa tête et son thorax sont noirs alors qu’ils sont brun roux chez son cousin l’Européen. Quant à sa face elle est orange alors qu’elle est jaune chez Vespa crabro .Ses pattes jaunes lui ont valu le nom de « frelon à pattes jaunes ».

Point négatif (pour nous): Le frelon asiatique est un peu plus sensible que l’Européen et passe à l’attaque attaque plus rapidement lorsqu’on s’approche trop près de son nid. Mais aucun danger lorsqu’il est loin du nid si l’on ne l’agresse pas. L’asiatique comme l’européen sont plutôt placides lorsqu’ils cherchent de la nourriture. Je les prend chaque été en photo en me rapprochant à moins de 20 cm je ne me suis jamais fait piquer .

On peut trouver sur le net des videos de François lasserre ou de georges luquet qui touchent carrément le frelon asiatique avec la main  pendant qu’il mange et qui démontrent ainsi que le comportement de ce frelon est très loin de l’image du monstre « hyper agressifs » dont on nous rabat les oreilles dans les medias .  


Point positif (pour nous): Contrairement au frelon européen, le frelon asiatique n’est pas attiré par la lumière. Il reste la nuit dans son nid et ne vient pas nous faire peur sur le coup des 23 heures en entrant dans notre salon par la fenêtre ouverte (j’en sais quelque chose 😉 ) comme son cousin européen.

Alimentation

L’alimentation des frelons asiatiques adultes est principalement constituée de liquides sucrés comme le nectar ou le liquide riche en protéines que les larves régurgitent lorsqu’elle les sollicite.
Il s’attaque également à différents insectes comme les mouches, les syrphes et les abeilles, mais ces mets riches en protéine servent surtout à nourrir le couvain.

La technique des frelons asiatiques  pour attraper les abeilles consiste à se placer en vol stationnaire à l’entrée de la ruche et à sauter sur les abeilles qui sortent de la ruche ou celles qui y reviennent chargées de pollen.

Les frelons asiatiques agrippent alors l’abeille avec leurs pattes puis la tuent d’un coup de mandibules dans le cou. Ils l’ emmènent ensuite dans un arbre ou un arbuste et la découpent pour ne garder que le thorax qui contient le plus de protéines. Ils en font alors une boulette qu’ils ramènent à leurs nids pour nourrir les petits.  

Pièces buccales du frelon asiatique

Frelon asiatique « bouche ouverte » en train de croquer un morceau de poire dans la coupelle aux papillons.   Cette position permet de bien distinguer les principales pièces buccales comme le clypéus , les mandibules et le labre.

Nids


Au printemps, les femelles fécondées sortent de leur hibernation et commencent à fabriquer un petit nid primaire. Une fois le nid fermé, la plus forte d’entre elles tue les autres et devient la reine.
Son destin est ainsi scellé et elle passera le restant de sa vie à pondre et à s’occuper de sa nombreuse descendance.
Le nid va alors se développer. Il est constitué de fibre de cellulose recueillie sur les arbres puis mâchée par les ouvrières jusqu’à obtention d’une pâte que les frelons utilisent pour maçonner le nid.


En fin de saison, un nid de frelons peut atteindre plus de mètres de diamètre et contenir plus de 2000 insectes.
Le plus souvent les nids sont aériens et installés en haut des arbres ou des poteaux électriques, mais on peut aussi en trouver dans les toitures des maisons (grenier, combles, isolation…) ou dans des cavités ou des fourrés près du sol.
Des cyclistes cette année ont été attaqués alors qu’ils passaient à proximité d’un nid installé dans une vieille souche d’arbre.

Dimorphisme


Mâle et femelle sont facilement reconnaissables. Les mâles possèdent deux taches jaunes à l’extrémité de l’abdomen (sternites) alors que l’extrémité de l’abdomen des femelles est brune et se termine par un aiguillon. Comme chez les autres hyménoptères, seule la femelle a un dard. Contrairement aux abeilles, ils ne meurent pas après avoir piqué, car leur dard est lisse et ressort facilement de la chair.
Autre différentes plus difficile à distinguer :

1) les antennes des mâles sont constituées de 13 segments alors que celles des femelles n’en ont que 12.

2) La face antérieure du clypeus*  est droite chez les mâles et échancrée chez les femelles.


Taxonomie

L’espèce « vespa velutina » a été découverte puis nommée en 1852 par l’entomologiste Amédée Louis Michel lepeletier.

Historique

Le frelon asiatique a été vu pour la première fois en 2004 dans le département du Lot-et-Garonne.
D’après certaines sources, il serait arrivé en France via un conteneur de poteries chinoises qui auraient été débarquées dans le port du havre. Depuis, il a essaimé dans toute la France et est présent dorénavant dans la plupart des départements.

Problèmes et quelques solutions

Le frelon asiatique est très mal vu en France, car il s’attaque aux abeilles domestiques. Mais il ne faut pas oublier que tous les animaux sont des prédateurs d’autres espèces. Les mésanges, par exemple, tuent autant de chenilles et de vers que le frelon d’abeilles.

Le frelon asiatique est là depuis peu et les abeilles françaises n’ont pas encore eu le temps de trouver des modes de défense face à lui. Mais il est certain qu’elles ne manqueront pas de le faire avec le temps. Les espèces ont toujours su s’adapter à la venue de nouveaux prédateurs et modifier leur comportement lorsque c’était nécessaire.

Les apiculteurs, eux aussi, doivent « s’acclimater » et trouver des systèmes qui compliquent  la chasse du frelon.

Face des attaques ponctuelles ,il existe des solutions simples comme laisser pousser l’herbe devant l’entrée de ruches. Les hautes herbes masquent l’entrée et le frelon ne peut plus se tenir juste devant . Il est obligé de reculer et cela laisse plus de possibilités de sortie aux abeilles .

Lorsque les attaques sont plus fréquentes, il existe des abris grillagés (muselières)) plus ou moins avancés et plus ou moins larges qui obligent là aussi le frelon à reculer .

S’il attend les abeilles en face, elles pourront sortir à droite ou à gauche. S’il les attend à gauche, elles pourront sortir à droite. Les frelons pourront toujours essayer de courir après les abeilles, mais il leur faudra alors dépenser énormément .  La  chasse sera alors moins bonne et les dégâts sur les ruchers moins conséquents ;  .

Le système est simple, mais résout le problème principal qui était que le frelon faisait du surplace à l’entrée de la ruche et pouvait facilement attraper toutes celles qui sortaient par la minuscule entrée.

 On trouve également dans le commerce des  tunnels complet en filet qui protège plusieurs ruches et laisse encore plus de solutions aux abeilles.

Ces idées viennent  d’Asie  ou des apiculteurs ont l’habitude de vivre avec le frelon « vespa velutina » depuis des siècles. Ils continuent pourtant à fabriquer du miel.  Nos apiculteurs devraient peut-être  se tourner vers eux et leur emprunter leurs techniques.  

J’ajouterai qu’il y a tout de même un paradoxe à voir les humains critiquer et diaboliser le « méchant frelon asiatique » qui tuent nos « gentilles abeilles domestiques » alors que les plus grands tueurs d’abeilles domestiques sont justement ces mêmes humains avec leurs pesticides qui empoisonnent la nature et qui sont en train de faire disparaître grande vitesse  la plupart des insectes.

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