Corée marginée (coreus marginatus)

  • Règne : Animalia
  • Classe : Insecta
  • Sous-classe : Pterygota
  • Ordre : Hemiptera
  • Sous-ordre : Heteroptera
  • Infra-ordre : Pentatomomorpha
  • Famille :Coreidae
  • Genre : Coreus

Présentation

Une belle punaise couleur bronze.

D’abord nommé « Cimex margionartus » par Linné, elle fut  déplacée dans le genre Coreus par le zoologiste Danois Johan Christian Fabritius. La famille des Coreidae a la particularité de  compter dans  ses rangs  à la fois les plus grosses  punaises, mais aussi les plus petites puisque les tailles vont de 50mmm à 7mm. Cette famille comprend plus de 2000 espèces réparties en 4 sous-familles.

Corée marginée sur feuille de framboisier

Comme toutes les punaises, la Corée marginée  fait partie de l’ordre des hémiptères et du sous-ordre des hétéroptères dont les membres se caractérisent  par un appareil buccal de type piqueur-suceur et deux paires d’ailes dont les antérieures sont partiellement cornées.

Description

Son corps est allongé avec les connexivums qui débordent largement de chaque côté de l’abdomen. La tête en comparaison du corps parait presque petite. Le pronotum est lui aussi assez large et presque triangulaire à ses extrémités. La Corée a deux petites pointes sur la tête entre les antennes qu’elle utilise pour se battre ou se défendre lorsqu’elle est attaquée .  Pour cela  les mâles utilisent aussi les épines de leurs pattes postérieures .

Les antennes , assez longues,   possèdent  4 articles . 3 de couleur brune et le dernier plus foncé et presque noir.

La Corée marginée est plutôt une grosse punaise puisqu’elle mesure entre 12 et 16mm. Elle est d’une  couleur brune et sa surface légèrement granuleuse .

Lorsqu’elle se sent en danger elle émet odeur désagréable  qui a pour but de faire fuir les éventuels gêneurs prédateurs

L’espèce est polymorphe et l’on peut trouver des individus ou des sous-espèces locales  qui ont des formes et des couleurs assez différentes.

Alimentation

Uniquement  végétarienne, elle apprécie  tout particulièrement les fruits rouges comme les mures, les groseilles  ou les framboises et l’on peut souvent la  voir qui passe  ses   journées sur les feuilles de ces  végétaux. Elle a aussi un gout prononcé pour les  plantes de la famille des polygonacées comme l’oseille ,les renouées ou la rhubarbe  .

Reproduction

L’accouplement se passe « dos à dos » ou « cul à cul » comme de nombreux insectes et les deux partenaires peuvent resté longtemps dans cette position. la femelle pond ses œufs isolément sur ou à côté de ses plantes hôtes. Contrairement aux papillons dont le cycle, dit holométabole,  passe par 4 stades ( œufs, chenilles, nymphe, adultes) les punaises ne passent que par 3 stades (œufs, larves puis adultes) . On parle de cycle hétérométabole* à l’intérieur duquel on peut distinguer deux sous-catégories .

Accouplement de Corée marginée

Les paurométaboles : la larve et l’adulte vivent dans le même milieu . Comme le grillon les sauterelles ou les phasmes, la punaise fait partie cette sous-catégorie.

Les hémimétaboles :  la larve et l’adulte dans des milieux différents. La larve est alors souvent aquatique comme c’est la cas pour les odonates (libellules) ou les éphémères .

Les larves éclosent vers le mois de juin.  Elles ressemblent beaucoup aux adultes même si tous leurs organes ne seront entièrement développés qu’à la fin des 5 stades larvaires .

Organes génitaux

Détail des parties génitales des Corées marginées. On peut voir sur la photographie  la rotule pelvienne du mâle dans laquelle se trouve le pénis.  Celle-ci est venue se clipser sur les valves de la femelle .

Détail des parties génitales des Corées marginées

L’ensemble peut être comparé au système de fixation d’une remorque en bien plus perfectionné. Nous n’avons pas inventé grand-chose. L’attelage des Corées marginées leur permet d’effectuer de très nombreux mouvements et crée ainsi un ensemble très mobile. il va sans dire que pendant que l’un va avant, l’autre va en arrière.

L’immeuble rhubarbe

Agglomérat de Corées marginées sur une rhubarbe .

j’en ai compté plus de 50 sur un seul pied. Quelques-unes tenaient la chandelle, mais la plupart étaient en train d’obéir à l’injonction de la nature qui exige de tous les êtres vivants qu’ils s’accouplent  à partir d’un certain âge pour perpétuer l’espèce.

Voyant cela, je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison.

Je suis certain  que si l’on faisait une enquête sérieuse  sur ce qui se passe réellement dans un immeuble (la rhubarbe) on retrouverait exactement les mêmes proportions d’humains « inactifs »  qui tiennent la chandelle et  le même pourcentage  « d’actifs »  qui sont en train de s’accoupler .

Si je fais ici une petite digression en nous comparant aux punaises, c’est pour noter  notre grande proximité avec les autres animaux et montrer que pour le principal nous sommes exactement les mêmes qu’eux .

Comme eux, notre principale préoccupation est la perpétuation de l’espèce. Comme eux, notre principale angoisse, sa disparition.

Inutile de dire qu’au jardin des oiseaux je ne cherche pas à enlever les punaises des rhubarbes puisque les rhubarbes, comme les choux, ont aussi été installées pour faire venir les punaises.

Distribution

Elle est présente en France et dans toute  l’Europe . On la trouve aussi en  Asie , en en chine et en Russie et jusqu’en corée .

 Carte du GBIF (Global Biodiversity information facility) qui montre la présence
de la  Corée marginée dans le monde.

Étymologie

le nom de genre  « coreus » vient du latin « coriaceus » qui signifie « qui ressemble au cuir ».  Celui-ci  fait référence au côté granuleux  de la surface de l’insecte qui peut faire penser à certaines peaux de vaches.

L’épithète « marginatus »  évoque ses larges « marges » (connexivum) qui dépassent de chaque côté plus que sur les autres punaises .

Le mot « punaise » vient de l’ancien français « punais » qui veut  dire « qui pue du nez , de la bouche » .

Punais qui vient lui-même du latin « putinasius » qui signifie « qui sent mauvais ».

Le nom de genre “Cimex” donné tout d’abord par Linné vient  Du latin cimex, cimicis, « punaise »

Les Anglais la nomment “dock leaf bug”  ou  « la punaise des feuilles de patience » en raison de son gout pour la plante « patience (rumex obtusifolius) » qui fait partie de la famille des Polygonacées.

Autres noms vernaculaires

On la nomme aussi punaise brune , punaise des citrouilles punaise de la courge ou punaise des céréales.

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