Azuré des coronilles (Plebejus argyrognomon)

  • Règne : Animalia
  • Classe : Insecta
  • Ordre : Lepidoptera
  • Famille : Lycaenidae
  • Sous- famille : Polyommatinae
  • Genre : Plebejus

Présentation

Un papillon plutôt  rare dans ma région. Je ne l’ai vu qu’une fois lors d’une promenade sur la colline qui se trouve juste en face de moi . Heureusement, le papillon aimait poser et j’ai pu le prendre sous toutes les coutures . Peut-être parce que c’ était une femelle et qu’elle souhaitait qu’on puisse l’admirer dans toute sa beauté. Malgré les nombreuses promenades que j’ai fait par la suite à cet endroit,  je n’ai jamais pu apercevoir le mâle qui devait être plus introverti ou qui avait déjà été croqué par les oiseaux. 

Azuré des coronilles femelles

L’azurée des coronilles est une espèce de lépidoptères de la famille des lycénidés qui regroupe plus de 5200 espèces dans le monde et plus de 100 en France. Ce sont des papillons qui ont pour caractéristiques  d’avoir  une petite taille et un dimorphisme sexuel  important .

La famille des lycaenidae a été créée  par l’entomologiste William Elfords Leach zen en 1815.

Elle est aujourd’hui divisée en sept sous-familles :

Les Aphnaeinae, les curtinae, les lycaeninae, les miletinae, les polyommatinae, les poritiinae et les theclinae.

Description

Le dessus des ailes du mâle est complètement bleu alors que celui des femelles est soit marron uni, soit marron avec un saupoudrage d’écailles bleues. Les femelles ont en plus une série de lunules sur la partie arrière des ailes postérieures.Le dessous est blanc bleuâtre chez les mâles et plutôt beige chez les femelles comme on peut voir ici .

Dessous de ailes de l’azuré des coronilles

Le dessous des antérieures comme des postérieures sont ornées d’une bande orange plus marquée sur les postérieures.  Cette bande est soulignée par une rangée d’arcs noirs doucement incurvés qui sont également plus nets sur les antérieures.  Ces marques par leurs formes sont des éléments d’identification importants qui permettent, par exemple, de le distinguer de l’azuré du genet qui est quasiment identique . La zone est également surmontée de points noirs qui sont pupillés de bleu-clair sur les antérieures .

Les bandes orange du revers sont souvent plus prononcées et plus nettes  chez les femelles que chez les mâles .

Les azurés de la coronille comme la plupart des azuré ônt une taille plutôt petite . leur envergure dépasse rarement les 25 à 30 mm

Reproduction

L’azuré de la coronille est une espèce bivoltine qui vole en deux générations bien distinctes bien qu’il puisse y en avoir une troisième exceptionnellement si le climat le permet . La première apparait en mai ou juin. La seconde émerge fin juillet et vole jusqu’en septembre ou octobre.

Les mâles patrouillent leur territoire à la recherche de femelle . Dans « la vie des papillons » Tristan Lafranchis décrit ainsi la parade amoureuse :  « Le mâle patrouille son habitat à la recherche des femelles posées dans l’herbe. Lorsqu’il en a repéré une, il s’approche et tourne autour d’elle en vol. Il émet une phéromone qui inhibe le mécanisme de refus chez les femelles vierges et au contraire le provoque chez une femelle fécondée : celle-ci fait alors vibrer ses ailes entr’ouvertes et dresse son abdomen avant de s’envoler. Si la femelle accepte de s’unir, elle referme les ailes et reste immobile. Le mâle vient se poser près d’elle, s’en rapproche en marchant et s’accouple. »

Azuré des coronilles femelle en train de butiner des fleurs d’origan

La femelle pond ensuite ses œufs sur les tiges des coronilles bigarrées. Une fois eclos les chenilles effectuent leur multiple transformation  puis se chrysalide au pied de la plante hôte.

l’espèce hiberne à l’état d’œufs. ce sont eux  qui donne les premiers papillons au printemps après que les chenilles aient effectué leurs métamorphose puis que la chrysalidation ait eu lieu au pied de la plante hôte

L’azuré des coronilles est une espèce myrmécophile.

Myrmécophilie

La myrmécophilie est un arrangement gagnant-gagnant entre des fourmis et d’autres espèces animales ou végétales. C’est le cas de plusieurs familles de papillons  parmi lesquelles on trouve les lycénidés dont fait partie l’azuré des coronilles. Il existe plusieurs sortes d’arrangements plus ou moins complexes,  mais pour faire simple sans entrer dans trop de détails on peut dire que les fourmis viennent se nourrir aux glandes nectarifères des chenilles qui produisent un miellat sucré et qu’en retour les fourmis s’occupent d’elles et leur assurent une protection très efficace contre les prédateurs.

Les chenilles de l’azuré des coronilles sont prises en charge par les fourmis à partir du 3e stade.

Habitat

Ils fréquentent les prairies sèches ou les coteaux calcaires pourvus de petits  buissons. Ils apprécient aussi les sentiers caillouteux envahi par les ronces et les pruneliers. Mais le critère principal pour avoir la chance de les apercevoir est la présence en grand nombre de  la coronille bigarrée qui est leur plante hôte.

  Plantes hôtes

Principalement la coronille bigarrée (Securigera varia)comme son nom vernaculaire l’indique. Cette plante est d’ailleurs très présente dans la partie des plantes naturelles du jardin des oiseaux . Plus rarement on peut aussi trouver les chenilles sur l’Astragale à feuilles de réglisse (Astragalus  glycyphyllos).

Distribution

L’azuré de la coronille est présent dans toute l’Europe à l’exception des iles britanniques et du nord de la Fennoscandie (Norvège, Finlande, Suède). On peut également trouver des colonies en Géorgie, en Azerbaïdjan, en Russie, au Japon  et jusqu’en chine.

Carte GBIF de la présence de l’azuré de la coronille dans le monde. https://www.gbif.org/fr/species/11944561

Confusion

L’azuré de la coronille peut être facilement confondu avec l’azuré de du genet ou moyen argus qui n’en diffère que par quelques détails subtils comme des zones orange plus ou moins dense. L’identification se fait aussi grâce aux lunules qui sont en flèches chez le moyen argus alors qu’elles sont plus arrondies et aplaties chez l’azuré de la coronille

Taxonomie

Le papillon a été initialement nommé Papilio argyrognomon par le naturaliste allemand Johann Andreas Benignus Bergrastrasser en 1779.

Le genre Plebejus a été décrit en 1780 par l’entomologiste polonais Jan Krysztof Kluk en utilisant le papillon Papilio argus comme espèce type.

Étymologie

En France le papillon Plebejus argyrognomon a plusieurs noms vernaculaires . En plus de l’azuré des coronilles il est aussi appelé l’azuré porte-arceaux ou l’argus fleché .

Les Anglais le nomment « Reverdin’s blue » , les Allemands « Kronwicken-Bläuling », les Néerlandais « kroonkruidblauwtje » l’asclepiade bleue ,les polonais « Modraszek srebroplamek » ,mésange bleue à point argentés

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