Gazé ou piéride l’aubépine  (Aporia crataegi)

  • Règne : Animalia
  • Embranchement : Arthropoda
  • Classe : Insecta
  • Ordre : Lepidoptera
  • Super-famille : Papillionoidea
  • Famille : Pieridae
  • Sous-famille :Pierinae
  • Tribu : Pierinii
  • Genre : Aporia

Présentation

Le gazé est une espèce de lépidoptères de la famille des Pieridae et du genre Aporia .

C’est un papillon très commun bien que sa population soit aujourd’hui en forte diminution du fait de l’arrachage des haies, qui jouent un rôle important pour les gazés, et de l’épandage massif d’insecticide dans les campagnes .

Gazé mâle sur iris bleu

Linné appelait les chenilles du gazé  «   fléau des jardins »  en raison des dégâts qu’elles pouvaient causer dans les vergers, mais la situation est aujourd’hui bien différente. le nombre d’individus a fortement baissé et notre relation aux animaux a heureusement évolué.

Description

Le gazé est un papillon plutôt grand puisqu’il a une envergure de 48 à 58 mm. Il est entièrement blanc avec des nervures noires très prononcées.  Les femelles sont plus grandes que les mâles et ont parfois des parties  jaunâtres. Les femelles ont également le bord d’attaque  des ailes  marron alors qu’il est noir chez les mâles . Elles ont aussi les ailes avant plus transparentes. Il faut toutefois  se méfier de ce détail, car les papillons perdent leurs écailles avec l’âge et les ailes hyalines peuvent aussi être un signe de vieillesse. La transparence des ailes peu être aussi un signe de juvénilité. Les gazé qui viennent de sortir de la chrysalide ont parfois les ailes transparentes .

Le thorax et l’abdomen sont noirs et forment un contraste  avec la blancheur des ailes.

Les gazés sont des papillons qui ont une vie sociale importante. Ils ont la  particularité de se rassembler pour dormir sur des fleurs ou des branches et de former ce que l’on appelle des dortoirs . Ils apprécient également la proximité des cours d’eau. Ils ont aussi pour habitude de se regrouper pour boire sur le bord des cours d’eau ou à même le sol humide en aspirant la rosée ou les filets d’eau  avec leur trompe.

Plantes hôtes

Principalement les rosacées et plus particulièrement l’aubépine . Mais il y aussi le prunellier , le poirier l’amélanchier commun, le pommier, le sorbier des oiseaux, etc…

Reproduction

Deux ou trois jours après l’accouplement qui a lieu au début du printemps, la femelle dépose ses œufs de couleur jaune sur la face ou le revers des feuilles de l’une de ses plantes hôtes . Les œufs sont posés par grappes de  quelques dizaines d’œufs à plus de 200 œufs. André lequet, sur son site insectes.net toujours riche d’information,  raconte avoir assisté à une ponte où la femelle Gazé avait pondu sur une période de 15 jours  plus de 1278 œufs.

Une fois écloses, les chenilles se rassemblent et fabriquent une fine toile sous laquelle elles se dissimulent . Lorsqu’elles ont mangé alentour, les chenilles se déplacent et se regroupent à nouveau sous une fine toile qui les cache des prédateurs. 

Le gazé est une espèce univoltine dont les membres de son unique génération volent d’avril à fin juillet. 

Gazé femelle sur centranthe rouge

Il hiberne à l’était de chenille . Des observations ont montré que certaines chenilles de gazé avaient survécu à des  températures de – 85 degrés en Sibérie. 

Les chenilles sont velues. Le  dos est noir avec deux bandes de couleur rousse. Le dessous est gris .La nymphose a lieu sur la tige ou au pied de la  plante hôte. Les chrysalides sont de couleur jaune avec des pointillés noirs.

Distribution

Autrefois très répandu, le Gazé est aujourd’hui en forte régression . En France, on peut le rencontrer dans de nombreuses régions même si sa population a fortement diminué dans le nord. Il a notamment  totalement disparu de l’ile de France.

Carte GBIF de la présence du Gazé dans le monde https://www.gbif.org/fr/species/1920218

Il reste très commun en montagne jusqu’à 2000 mètres  où les humains ont fait moins de dégâts.  Certains Gazé isolés auraient été vus à 2400 mètres dans les alpes.  Il est présent dans toute l’Europe tempérée  ainsi que le long de cotes africaine. On peut également le croiser en Asie  jusqu’au Japon et en Corée   . Il est absent en Corse et en Sardaigne.

Taxonomie

Le gazé a été initialement nommé « Papilio craetagi » par le naturaliste Suédois Carl von Linné en 1758.

Le nom de genre « Aporia » a été créé en 1819  par l’entomologiste allemand Jakob Hüebner.  

Étymologie

Le nom de genre « Aporia » a suscité plusieurs interprétations. Le mot  se compose du « a » privatif associé au mot « poros » qui désigne un  « passage étroit ».

Selon les uns, il pourrait  mettre l’accent sur le fait que ce papillon s’est fait rare à certaines époques et dans certaines régions .

Selon les autres, il fait référence à la rareté des écailles sur les ailes qui les rendent rapidement transparentes (hyalines).

Le nom spécifique  « crataegi » vient du latin « craetagus » et désigne tout simplement la principale plante hôte du papillon à savoir l’aubépine.

Le nom vernaculaire Gazé fait référence à la transparence des ailes qui font penser à une gaze.

(Tissus en gaze de coton)

À cette époque la gaze ou gase n’est pas encore cette fibre ajourée que l’on utilise aujourd’hui  pour faire des pansements, mais il est un  tissu léger et transparent aux mailles larges qui était utilisé dans la fabrication des  jupons .

Noms à l’étranger

Les Catalans le nomment blanqueta de l’espinaler (le blanc de l’aubépine) , les Allemands Der Baum-Weibling (le blanc veiné), les Anglais Black-veined white (Le blanc veiné de noir ) les Italiens il Pieride del biancospino (la piéride de l’aubépine), les Espagnols La blanca del majuelo (le blanc de l’aubépine),  les Néerlandais Het groot geaderd witje (le blanc veiné), les Suédois Hagtornsfjäril (le papillon de l’aubépine ) .

Quelle que soit la langue, le nom du gazé fait toujours référence à sa plante hôte ou à la blancheur transparente de ses ailes.   

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