Zygène fausta, Zygène de la petite coronille ou Zygène à col rouge  ( Zygaena fausta)

  • Règne : Animalia
  • Classe : Insecta
  • Ordre : Lepidoptera
  • Famille :Zygaenidae
  • Sous-famille : Zygaeninae
  • Genre : Zygaena

Présentation

Et voilà les zygènes fausta qui viennent butiner les asters malgré la grosse chaleur en ce début septembre . Presque une canicule avec des pointes à 35 degrés pendant la journée et 19 ou 20 degrés la nuit . Mais celles-ci se plaisent dans les zones sèches et chaudes que d’autres espèces ont tendance à fuir . La raison ? C’est là que poussent le mieux  leur  plantes hôtes qui font partie de la famille des coronilles comme l’indique son nom vernaculaire.

Autre particularité, elles restent longtemps sur les fleurs ce qui fait que malgré leur petite taille (30-40mm d’envergure) elles sont plutôt faciles à prendre en photo. Les zygènes fausta peuvent rester des heures, voire des journées entières, à butiner le même aster sans jamais se lasser .

Description

La zygène fausta est un petit lépidoptère de la famille des Zygaenidae. Elle a été rangé à une époque dans la catégorie un peu absurde  des papillons de nuit qui vivent le jour  que l’on appelle les hétérocères diurnes . cette catégorie n’a bien sûr plus court aujourd’hui parmi les spécialistes même si elle perdure encore parfois dans le langage courant . les scientifiques sont parfois surprenants .

Les ailes antérieures sont caractéristiques et permettent d’identifier l’espèce facilement. Le fond noir est recouvert de taches rouges cerclées par un liseré beige clair. Le bord des ailes est recouvert d’une frange de couleur claire. Il y a une certaine variabilité dans la grandeur des taches et certaines ont les zones rouges plus développées que d’autres. 

Ses ailes postérieures sont complètement rouges et bordées d’une ligne noire . Le thorax et la tête sont noirs. le premier est traversé par deux barres blanches plus ou moins visibles. La seconde porte une touffe de poil blanc à l’arrière des antennes  . Ils sont séparés par une collerette rouge ou orangée. L’abdomen est noir et pourvu d’une ceinture rouge plus ou moins grande selon les individus. Les antennes sont noires. Comparé à la petite taille du papillon, elles sont plutôt imposantes. Elles ont la forme caractéristique de massues avec l’extrémité recourbée.  Ses pattes sont beige clair. 

Alimentation

L’adulte se nourrit de pollen et apprécie le nectar de plantes comme les scabieuses , les chardons  les panicauts ou les épilobes. Il butine également  d’autres fleurs et notamment les asters qu’il semble beaucoup apprécié puisque les miens en sont actuellement recouverts et qu’ils y passent la journée dessus . Chez moi ils y sont surtout  l’après-midi quand le soleil éclaire les fleurs .

Distribution

La zygène à col rouge est présente dans toute l’Europe tempérée. On peut la voir en France en Allemagne en Italie en suisse ou en Autriche  etc. Elle en revanche plutôt rare en Belgique et elle est quasiment absente en Angleterre où le climat ne semble pas lui convenir .

En France, l’espèce est univoltine et elle apparait tardivement . On peut la voir à partir du mois d’aout et jusqu’à la mi-septembre  même s’il peut parfois y avoir des exceptions  . On parle d’individus exceptionnellement vus en juin ou en octobre. l’espèce hiberne à l’état de chenille

Plantes hôtes

La chenille est liée aux plantes de la famille des fabacées et plus particulièrement à celles du genre Coronilla comme la petite coronille (coronilla minima), la coronille glauque (Coronilla valentina glauca), La coronille engainante (Coronilla vaginalis) ou la coronille en couronne (coronilla coronata).

Toutes les plantes de la famille des coronilles sont toxiques et font qu’il vaut mieux éviter de manger les chenilles qui s’en nourrissent. Ces plantes contiennent en effet dans leurs graines des hétérosides cardiotoxiques  proches de ceux contenus dans les digitales et dans leurs fleurs de la cytisine qui est un alcaloïde.

Étymologie

Le nom de genre Zyageana a été donné par Fabritius en 1775. Il descend  du grec zugon « joug » et fait référence à la forme très particulière des antennes qui peut rappeler les pièces de bois que l’on met sur les bœufs pour les atteler .

L’épithète Fausta vient du latin « faustus » qui signifie favorable ou propice.

 « Petite Coronille » fait référence à sa plante hôte préférée, la petite coronille ou coronille naine ( Coronilla minima) .

Le qualificatif « à col rouge » renvoie à sa collerette rouge .

Elle a également été appelé la zygène automnale en raison de sa présence tardive et, improprement, la zygène de la bruyère puisque la bruyère n’est pas une de ces plantes hôtes.

Confusions

La Zygène fausta peut être confondue avec la zygène plus méridionale hilaris dont elle est très proche. Seule différence qui permet de les distinguer  : La Zygène fausta a une collerette rouge alors qu’elle est blanche chez la zygène hilaris.

Elle peut également être confondue avec la Zygène de Carniole (Zygaena carniolica) ou zygène de l’esparcette qui lui ressemble beaucoup bien qu’elle soit un peu plus grande et d’une intensité de couleur un peu moins grande .  

Aposématisme

Comme beaucoup de papillons, les couleurs rouges et noires annoncent sa toxicité et préviennent les prédateurs que les croquer serait une très mauvaise idée . On appelle cette stratégie adaptative, l’aposématisme. Le mot est composé des deux mots grecs « apo », repousser et « sema », signal.  Cette stratégie est employée par de nombreuses espèces animales ou végétales.  Ce phénomène a été décrit par Alfred Russel Wallace dans les années 1860 et fut reconnu ensuite par Darwin qui croyait au début que ces couleurs vives jouaient un rôle dans la reproduction. La théorie qui n’était au départ qu’ »une hypothèse a été vérifiée plusieurs années après par des analyses scientifiques qui confirmèrent la présence de produit toxique dans l’organisme de ces animaux . Dans le cas des zygènes plusieurs ont les tissus imbibés de curare. Malgré le poison certaines punaises et quelques araignées sont capables de les digérer sans mourir et ne se privent pas de les croquer lorsque les autres nourritures se font plus rares.  

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