De la fidélité ou de l’infidélité chez les animaux

Fidélité ou infidélité?

La fidélité tient parfois à peu de choses. Chez les oiseaux, par exemple, elle est essentiellement conditionnée par les besoins des petits.

Des études montrent en effet que la monogamie est la norme chez les espèces dans lesquelles les deux parents sont nécessaires pour élever les juvéniles alors qu’elle est l’exception là où un seul parent suffit.

Un albatros , un moineau ou un aigle ne pourraient pas survivre si les deux parents ne se relayaient pas pour le nourrir alors que les canetons se débrouillent très vite seuls et demandent bien moins de soin aux parents. 

On voit ici comment la nature ajuste parfaitement les comportements en fonction de la seule nécessité et c’est ainsi pour toutes les espèces.

La fidélité et l’infidélité ne sont pas vertus ou vices, mais des injonctions portées par la nature. Les couples de moineaux ou de mésanges charbonnières adultes ne restent pas soudés le temps de la reproduction parce que mâles et femelles sont honnêtes l’un envers l’autre, mais parce que les petits mouraient s’ils ne le faisaient pas.

Même chose pour le canard. Son infidélité n’a rien d’immoral et il ne quitte pas la femelle parce qu’il est immature et coureur de jupons, mais parce qu’il y est poussé par la nature. Celle-ci juge en effet qu’il ne sert plus à rien près de sa « compagne »  et qu’il sera bien plus utile en allant « fertiliser » les autres femelles et en se « dévouant » pour perpétuer l’espèce. L’objectif prioritaire de la nature est toujours de faire en sorte que les espèces se reproduisent pour qu’elles ne s’éteignent pas.

La nature étant ce qu’elle est, il y a toujours des exceptions à la règle.  On trouvera certainement en cherchant des individus d’espèces nidicoles qui quittent leur partenaire et des individus d’espèces nidifuges qui sont fusionnels avec leur moitié, mais la règle qui domine est toujours celle qui favorise au mieux le développement de l’espèce  .

Les humains sont une espèce nidicole et l’on y trouve pourtant un certain nombre d’hommes ou de femmes infidèles qui n’obéissent pas à la règle dominante propre à cette catégorie. 

Systèmes sexuels

Les systèmes sexuels en vue de la reproduction sont définis par le nombre de partenaires de chaque sexe.

Il existe quatre catégories principales

1) Monogamie : un mâle et une femelle

2) La polygynie : un mâle et plusieurs femelles

3) La polyandrie : une femelle et plusieurs mâles

4) La polygynandrie : plusieurs partenaires aussi bien pour les mâles que pour les femelles

Celles-ci dépendent principalement des besoins des petits et de la présence plus ou moins grande de nourriture. La fidélité est plus présente là où la nourriture est rare -les deux parents sont nécessaires pour ramener suffisamment de nourriture — alors qu’elle diminue là où elle est abondante.

Les 3 dernières catégories sont également plus développées là où il y a des fruits et des graines en grande quantité .

La fidélité est également plus présente chez les espèces nidicoles ou les petits sont entièrement dépendants des parents alors qu’elle est plus rare chez les espèces nidifuges ou les petits sont très rapidement autonomes.

Infidélité des mâles

Dans les couples qui pratiquent l’infidélité, le mâle est souvent celui qui quitte le foyer et va s’accoupler avec d’autres femelles . La raison est ici encore l’efficacité du point de vue de la reproduction de la perpétuation de l’espèce. Un mâle peut fertiliser de très nombreuses femelles et produire de très nombreux petits alors qu’une femelle, de par sa biologie et le temps nécessaire pour mettre au monde des petits, en produirait beaucoup moins.

L’infidélité du mâle est donc imposée par la nature pour favoriser le développement rapide de l’espèce .

Infidélité des femelles

L’infidélité de la femelle a ,elle, d’autres desseins  . Chez l’accenteur mouchet, par exemple, la femelle multiplie les partenaires pour empêcher que les mâles frustrés viennent démolir le nid ou tuent les petits pour se venger d’avoir été repoussé  . Le résultat de ces multiples partenaires qui peuvent parfois être très nombreux, c’est que tous s’imaginent être le père des petits et que tous participent volontiers à la construction du nid et au nourrissage de ces derniers . 

De l’infidélité chez les humains

En tant qu’humains, nous faisons partie des espèces dites nidicoles . C’est-à-dire de celles qui mettent au monde des petits qui sont incapables de se nourrir et de se débrouiller seuls à la naissance  . Nous sommes donc une espèce à qui  la nature impose la fidélité .

Quelques éléments qui viennent contraindre l’animal homo sapiens pour l’obliger à perpétuer l’espèce. 

La pulsion . Tous les êtres humains qui atteignent la maturité  sexuelle ne pensent qu’a une seule chose : avoir des relations sexuelles. La sexualité n’est pas une liberté, mais une obligation.

On peut donc dire que « la liberté sexuelle » est un concept antonymique et qu’elle n’existe pas  . Pour être juste on devrait plutôt parler d’obligation sexuelle. ce terme s’applique toutes les espèces  animales  ou végétales qui sont conditionnés pour obéir à l’injonction majeure de la nature qui est  : « Reproduisez-vous dès que vous le pouvez  et perpétuez vos espèces pour que celles-ci  ne disparaissent pas  . » 

L’amour : On peut le considérer comme la glu de la reproduction .  On dit parfois qu’il dure 5 ans. Pendant cette période les deux partenaires vivent dans une sorte de fusion où chacun trouve l’autre merveilleux et ne voit plus, ou beaucoup moins, ses défauts. Cette illusion que l’on peut comparer à un filtre magique  extrêmement puissant a pour fonction de  coller mâle et femelle le temps nécessaire à l’accouplement et à  l’éducation de l’enfant. Les 4 ans ou 5 ans pendant lequel cet amour est la plus puissant correspond à la période pendant laquelle les deux parents sont indispensables . un enfant de 6 ans demande beaucoup de moins d’attention et peut être élevé par un seul parent alors que c’est beaucoup plus difficile avec un enfant de 2 ans .

La morale: Celui ou celle qui trompe sa femme ou son mari sera mal vu dans une espèce nidicole alors qu’il ne sera pas jugé dans un espèce nidifuge

Conclusion

On voit ici que qu’une grande partie des comportements des êtres vivants dépendent en réalité des besoins plus ou moins grands de leurs petits à la naissance  . Partant de là, les comportements sont imposés par la nature qui choisit ceux qui seront les plus efficaces et les mieux adaptés au mode de nidification .  Autant dire que la liberté des individus est très limité et que la vie de tous les animaux consiste essentiellement à obéir aux injonctions de la nature pour faire perdurer au mieux les espèces . 

On voit également que notre vision morale de la fidélité ou de l’infidélité n’a de sens que pour des espèces nidicoles et que ces valeurs peuvent être totalement inversé dans un autre mode.

On pourra enfin se demander si cette course à la perpétuation de l’espèce qui était vitale à une époque où les humains étaient peu nombreux, l’est toujours aujourd’hui où les avancées médicales ont fait exploser la démographie et si l’on ne devrait pas profiter de cette situation pour mettre en avant d’autres activités que la procréation  .

Et les passereaux ?

La plupart des passereaux sont nidicoles et donc plutôt fidèles pendant la période de reproduction . 

Je dis bien “pendant la période de reproduction”, car si 98 pour cent des albatros sont fidèles d’une année sur l’autre  au point qu’on les surnomme les « oiseaux les plus romantiques du monde », ce n’est pas le cas pour les autres oiseaux  .

Moineau mâle, à gauche, et moineau femelle, à droite.

Pour de nombreuses espèces,  la fidélité est une fidélité qui dure le temps d’une couvaison . Chez les passereaux comme les mésanges, les tarins des aulnes ou les moineaux,   il ne reste plus que 10 à 20 pour cent des couples qui poursuivent leur aventure l’année suivante.  

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