- Règne : Animalia
- Embranchement: Chordata
- Classe : Aves
- Ordre : Passeriforme
- Famille : Fringillidae
- Genre : Carduelis
Le chardonneret élégant est une espèce de passereaux qui fait partie de la famille des fringillidés qui regroupe 52 genres et plus 220 espèces.
Les Fringillides sont des petits oiseaux qui ont un bec conique très puissant avec des mandibules tranchantes. Ils sont granivores même si certaines espèces peuvent être partiellement insectivores à la belle saison. Ils ont un vol onduleux et il y a un dimorphisme marqué entre mâle et femelle. Autres particularités : En dehors de la nidification ce sont des animaux grégaires qui aiment vivre en bandes. Beaucoup d’espèces effectuent au début de l’hiver des migrations plus ou moins importantes pour trouver de meilleures conditions de vie.
21 espèces vivent en Europe . En France on peut voir de nombreux membres de cette famille comme la linotte mélodieuse Carduelis cannabina), le verdier d’Europe (chloris chloris), le Bouvreuil pivoine (Pyrrula pyrrhula), le pinson du nord (Fringilla montifringilla), le gros bec casse noyaux (Coccrothraustes coccothraustes), le tarin des aulnes (Carduelis spinus), le bec-croisé des sapins (Loxia curvirostra), le serin cini (Serinus serinus) , le tarin des aulnes (Spinus spinus) ou le Sizerin flammé (Acanthis flammea) .
L’espèce « carduelis carduelis » a été décrite et nommée pour la première fois par le naturaliste suédois Carl von Linné qui l’a d’abord nommé « Fringilla carduelis ».
Le chardonneret est un oiseau qui se distingue par ses couleurs éclatantes.
Un peu plus petits que les moineaux, les adultes ont la face rouge écarlate, suivi de blanc et de noir. Le dos et les flancs sont bruns. Sa queue est noire avec des taches blanches. Le bord des ailes, lorsqu’elles sont refermées, est jaune vif.
Ici un chardonneret juvénile mange les graines des hélianthes lemon queen.
Les juvéniles ont un plumage brin assez terne . les couleurs rouge, noire et blanche qui recouvrent la tête des adultes et nous permettent de reconnaitre à coup les chardonnerets n’apparaitront que plus tard.
Dimorphisme
Une histoire très subtile qui se passe autour de l’œil . Chez le mâle le rouge dépasse derrière alors que chez la femelle il ne dépasse pas .
Autres différences :
le mâle a une tête et un bec un peu plus gros que ceux de la femelle. Sa calotte est bien noire alors que celle de la femelle est de couleur plus grisâtre . La moustache de la femelle est elle aussi plus claire que celle de son compagnon . Les épaules sont noires chez le mâle alors qu’elles sont plutôt brun-verdâtre chez la femelle.
La différence se fait aussi au niveau de la queue . Le mâle a 3 fèves blanches de bonnes tailles de chaque côté soit 6 fèves en tout. La femelle n’en a que 2, voire 4 maximum, et toujours de tailles réduites. Ce détail est plus difficile à voir, car les fèves sont sous la queue et donc rarement visibles.
Le chardonneret et la peinture
Le chardonneret a été très souvent représenté dans la peinture, notamment à la renaissance. Fréquemment associé à la vierge, il symbolise le sacrifice du christ. Le chardon dont il se nourrit évoque la couronne d’épines et la tache rouge de sa tête renvoie au sang versé lors de la crucifixion.
Une des plus anciennes, qui date de 1340, est la vierge d’Ambrogio Lorenzetti. La plus connue est la « vierge au chardonneret » de Raphaël.
Plus de 500 œuvres ont été peintes avec ce sujet de la vierge au chardonneret.
Étymologie
Carduelis carduelis
Comme pour « chloris chloris » ou « cyaniste caeruleus » le nom scientifique du chardonneret répète deux fois le même mot. Ici, le mot « carduelis » qui désigne en latin la plante « chardon » dont les graines sont l’aliment préféré de l’oiseau.
Le nom vernaculaire « chardonneret « évoque lui aussi la plante. Le qualificatif « élégant » renvoie à la beauté de l’oiseau et à ses couleurs éclatantes.
Les anglais mettent l’accent sur la bande jaune vif des ailes et le nomment « Goldfinch » qui signifie « pinson doré » .
Il l’appellent aussi parfois Thistle-tweaker que l’on peut traduire par : « celui qui tire d’un coup sec sur les chardons » .
Les allemands le nomment « Distelfink qui veut dire « pinson des chardon . les néerlandais ne sont pas loin et disent « Distelvink ». Les suédois , eux , lui ont donné le surnom onomatopéique ‘steglits’.
En Espagne on l’appelle Jilguero, silguero ou sirguero ou goloritos.
D’après Pierre cabard et son étymologie des oiseaux qui me sert souvent de bible sur le sujet, « Jilguero » viendrait de l’ancienne forme « sirhguero » qui désigne un tissu de soie. Ce nom lui aurait été attribué en raison de la ressemblance du plumage du chardonneret avec certains vêtements de soie.
Son nom portugais « Pintassilgo » vient de l’espagnol « Pintacingo » qui veut dire « tacheté de noir et de blanc » ce qui est le cas de la partie arrière de l’oiseau.
Les provençaux le nomment Cardeline, les italiens Cardellino.
Légendes
Une légende hollandaise raconte que le chardonneret s’était tenu à l’écart pendant que dieu créait les animaux. Lorsqu’il se présenta en dernier devant lui il ne restait presque plus de peinture dans les pots pour lui donner une seule couleur. Dieu prit donc le peu de couleur qui restait dans chaque pot et le fit multicolore en lui posant sur les plumes un peu de rouge, un peu de jaune vif , un peu de blanc, un peu de brun, et un peu de noir.
Cela fit de lui l’un des plus beaux oiseaux et donna aux anglais l’idée de le surnommer « proud tailor » ou « le tailleur fier ».
La légende du chardonneret
Quand Jésus fut cloué sur le ciel et la terre,
Un oiseau se posa au sommet de la croix.
A petits coups de bec, il tapota le bois.
Le Christ, dans sa douleur, lui fit cette prière :
« J’offre mon sang, ma mort et ma souffrance entière
Mais cette épine au front, oiseau enlève moi. »
On entendit un chant, en réponse à la Voix.
L’oisillon se pencha sur la couronne altière.
Très doux, avec son bec, l’épine il retira.
Jésus ouvrit les yeux et le remercia.
Et depuis, un oiseau nous montre sur sa tête
Sa belle tache rouge, en mémoire du fait.
Ecoutez la chanson, dans les chardons en fête,
Du bon chardonneret, familier
Le chardonneret et la mise en cage
Le chardonneret élégant a été longtemps capturé pour être mis en cage. La raison ? Sa belle robe colorée et surtout son chant qui est très mélodieux.
En France le chardonneret est une espèce protégé mais depuis une dizaine d’année les chardonnerets ont vu leur effectif chuter de 50 %.
Le chardonneret élégant est donc classé parmi les espèces en danger et fait partie de la liste rouge des oiseaux nicheurs de France établie par L’UICN
Je rapporte ci-dessous le commentaire de l’UICN:
« Comme de nombreux passereaux granivores communs, cette
espèce subit un déclin marqué de ses effectifs en France, avec
une réduction constatée de près de 40 % sur ces dix dernières
années. Cette situation est due à la modification des pratiques
agricoles, en particulier le net recul des jachères et des
chaumes hivernaux, qui constituent une importante source
d’alimentation. Le braconnage, avec probablement des milliers
d’oiseaux capturés chaque année, renforce la régression de ce
passereau.
Bien que le Chardonneret élégant soit encore relativement
commun en France, les pressions importantes qui pèsent sur
sa population et son fort déclin le placent dans la catégorie
“Vulnérable” «
il est donc bien évidemment interdit de la capturer même si certains braconniers continuent de le piéger malgré l’interdiction.
Le progrès, c’est qu’on peut désormais porter plainte contre eux et les faire condamner lourdement.
En France, un braconnier risque 3 ans de prison et 150 000 euros d’amende.
Les chardonnerets élégants sont capturés depuis toujours partout où il vivent .
Que ce soit en Asie ou au moyen orient . En Angleterre ils ont même failli disparaitre totalement dans la seconde moitié du 19 -ème siècle. La mode du chardonneret en cage devint telle à l’époque victorienne que la menace de la disparition de l’espèce fut évoquée .
Des lois durent même être votées pour stopper la frénésie des collectionneurs qui n’en avaient jamais assez . Un rapport remis au parlement anglais parle de 132 000 chardonnerets élégants prélevés dans un espace donné assez réduit. Un autre article signale le cas d’un jeune garçon qui avait piégé plus de 500 chardonnerets élégants en une seule journée .
Le phénomène de mise en cage reste encore important dans les pays du Maghreb ou « le maknine », considéré comme un porte-bonheur, est présent dans beaucoup de maisons. Malgré l’interdiction de capturer les oiseaux, les vieilles traditions persistent. Il existe notamment des concours de chant où les oiseaux sont comparés. Les chardonnerets qui chantent le mieux peuvent valoir très cher, d’où l’engouement de ce type de concours.
Pour justifier ces pratiques archaïques, certains parlent « d’amour des chardonnerets ». Personnellement, je ne vois pas où l’on peut trouver la moindre trace d’amour ni le moindre respect de l’animal dans ce type d’agissement qui prive l’animal de toute liberté.
J’y verrais plutôt un désir de maîtrise sur des « oiseaux objets » qui permettent à leurs possesseurs de se faire valoir auprès d’autres possesseurs.
À ce jour, l’espèce est malheureusement en grand danger dans ses pays et pourrait disparaître si ces pratiques se poursuivent. On peut encore apercevoir quelques chardonnerets sauvages au Maroc, mais ils ont déjà quasiment disparu en Algérie et en Tunisie.
« L’oiseau en cage est le symbole de la prison dans lequel se trouve celui qui le possède. »