- Règne : Animalia
- Embranchement : Chordata
- Classe: Aves
- Famille : Curculidae
- Ordre :Cuculliformes
- Genre : Cuculus
Le coucou gris est une espèce d’oiseaux de la famille des cuculidés .
Je n’ai jamais eu la chance d’en croiser , mais j’ai toujours été surpris et amusé par la particularité propre à cette espèce qui fait que les femelles pondent leurs œufs dans le nid d’autres oiseaux.
Mais je crois que je suis encore plus admiratif et encore plus étonné par les nombreuses espèces qui se retrouvent avec l’œuf de coucou et qui en prennent soin comme s’il était leur propre petit.
La situation est souvent cocasse, quand des espèces minuscules doivent élever cet énorme juvénile, parfois cinq fois plus gros qu’eux, qui prend toute la place dans le nid et qui, non content de se faire nourrir, à peine arrivé, jette ses demi frères et sœurs par-dessus bord .
Jusqu’au XIXe siècle, on croyait d’ailleurs que c’étaient les parents de l’espèce colonisée qui laissaient mourir leurs propres petits pour se consacrer à l’énorme coucou.
La vérité fut révélée par la dessinatrice et peintre d’oiseaux Jemima Blackburn. Grâce à la finesse de son sens de l’observation, elle fit remarquer que ce n’était pas les parents qui laissaient mourir les petits, mais le coucou juvénile lui-même qui les passait par-dessus bord afin que les parents puissent se concentrer sur lui.
Qui va à la chasse perd sa place.
La nature est toujours bien faite et les animaux possèdent une science que l’on ne peut qu’admirer. La mère du coucou calcule en effet le moment où elle pose l’œuf dans le nid pour que celui-ci éclose juste avant ceux des vrais parents.
La manœuvre est assez simple. Elle attend que ces derniers aient quitté le nid pour gober l’un des œufs et le remplacer par le sien. Cette manœuvre a deux avantages : lui permettre de prendre un repas et masquer ce qu’elle vient de faire . Si les parents s’apercevaient en revenant qu’il y a un œuf en plus ils risqueraient de s’apercevoir qu’il y a un problème et d’abandonner le nid ou se débarrasser de l’œuf supplémentaire. Le petit coucou à peine sorti doit alors se dépêcher pour accomplir sa tâche . Le plus étrange est les deux parents semblent n’y voir aucun problème et vont parfois jusqu’à l’aider à accomplir la besogne.
La femelle coucou dépose entre 7 et 25 œufs dans les nids d’autres oiseaux à raison d’un œuf par nid.
Il semblerait qu’elle préfère déposer son œuf dans une famille d’oiseau similaire à celle qui l’a élevé .
Des observations ont montré que le jeune coucou se met à la tâche quelques heures après son éclosion . Il se place sous l’œuf ou le juvénile puis pousse avec son dos et ses pattes jusqu’à ce que la place soit nette.
50 espèces d’oiseaux peuvent être victime du coucou parmi lesquelles, la rousserolle verderolle, l’accenteur mouchet, le rougequeue noir, les rouges-gorges ou les bergeronnettes.
Les coucous mâle comme femelle sont des oiseaux solitaires qui ne se retrouvent qu’au moment de la reproduction. Le territoire du mâle peut s’étendre sur 40 à 150 hectares . celui de la femelle un peu plus réduit (entre 2,5 à 40 hectares) est appelé « territoire de ponte ».
Comment Lutter ?
Pour se défendre contre le parasitisme interspécifique, de nombreuses espèces ont élaboré différentes techniques plus ou moins efficaces. Certaines ont appris à reconnaitre leurs œufs à la forme ou à l’odeur . D’autres laissent toujours un des parents dans le nid pour empêcher qu’une autre femelle vienne y pondre . D’autres encore , comme le bruant des roseaux , ont modifié les motifs qui se trouvaient sur les œufs pour qu’ils soient plus difficilement copiables par les prédateurs qui arrivent à imiter les œufs de certains hôtes. L’ une des techniques les plus surprenantes et les plus abouties est surement celle du Tisserin baya (Ploceus philippinus).
Ce passereau qui vit en Asie construit des nids avec de longs couloirs très étroits qui rendent l’accès impossible aux prédateurs et notamment à la plupart des oiseaux parasites qui sont presque toujours plus gros que lui. Pour fabriquer le nid, dont la construction est assez complexe, le mâle doit couper et recueillir plus 1000 longues tiges d’herbes..
Migration.
Le plus remarquable est que le petit coucou qui a été élevé par des oiseaux d’espèces très différentes de la sienne repart en migration dès la fin de l’été. Et cela que l’espèce qui l’a élevé soient sédentaire ou migratrice. Le moment venu, il s’en va et rejoint les aires d’hivernage propre à son espèce en Afrique du Sud et en Asie du Sud-est.
Au printemps suivant il reviendra en France où l’on pourra entendre le célèbre « coucou » qui est le cri du mâle appelant la femelle. Ce dernier se reproduira avec une femelle de son espèce en restant totalement insensible aux femelles de l’espèce qui l’avait nourri. La femelle fera de même avec les mâles de son espèce.
Être soi coute que coute.
Contrairement aux juvéniles de la plupart des espèces qui, s’attachent et s’identifient à la première espèce qu’ils voient en oubliant d’où ils viennent, les coucous restent fidèles à leur propre espèce d’origine et n’oublient jamais qui ils sont. C’est d’ailleurs le cas de toutes les espèces qui pratique le parasitisme interspécifique*, c’est-à-dire ceux qui pondent leurs œufs dans le nid d’espèces différentes.
Parmi les autres espèces d’oiseaux qui pratique le parasitisme de couvée comme le coucou, on trouve l’Hétéronette à tête noire, tous les oiseaux de la famille des « indicatoridae » comme l’indicateur de walberg , tous les oiseaux de la famille des Ciduidae comme l’anomalospiza parasite ou les vachers qui vivent en Amérique.
D’autres oiseaux pratiquent le « parasitisme intraspécifique » qui consiste à pondre ses œufs dans le nid d’un couple de la même espèce. Les scientifiques ont recensé 236 espèces qui le pratiquent. C’est le cas entre autres d’oiseaux comme Le flament rose, le canard colvert, l’oie des neiges, la foulque macroule, le vanneau huppé, l’hirondelle rustique, le moineau domestique ou l’étourneau sansonnet.
Jugement moral
Habitués à faire de l’anthropomorphisme, les humains projettent sur certains oiseaux des qualificatifs péjoratifs tels que « voleuse» pour la pie ou « profiteuse » pour le coucou . Mais ce genre de qualificatifs n’ont aucun sens et la réalité est bien différente . Comme je l’ai montré dans l’article que je lui ai consacré la pie ne vole pas mais stocke de la nourriture en prévision d’un hiver rigoureux qui pourrait la tuer.
La femelle coucou, elle, a également de bonnes raisons de confier ses petits à une autre espèce et ne le ferait pas si elle pouvait s’en passer.
Des spécialistes ont en effet montré que la femelle coucou confiait ses petits à d’autres espèces pour des raisons alimentaires et morphologiques .
Le coucou se nourrit de grandes chenilles velues qui sont délaissées par la plupart des autres oiseaux . Chenilles très indigestes qui ne peuvent pas être servies à des juvéniles. Les petits insectes leur conviendraient mieux, mais la morphologie des coucous adultes leur rend difficile la chasse aux insectes . Ces derniers se placent souvent en bout de branches où les feuilles sont plus fraiches mais le poids des coucous leur interdit pas de s’y poser . De plus la structure de leurs pattes ne leur permet pas de s’agripper solidement aux branches. Ses grandes ailes ne sont pas non plus adaptées à ce genre de chasse comme la forme du bec, conique et épais, qui est plus fait pour déchiqueter des chenilles que pour attraper des petits insectes.
Pour toutes ses raisons, les coucous ont choisi de confier le nourrissage de leurs juvéniles à d’autres espèces qui savent mieux qu’eux leur apporter ce dont ils ont besoin .
Expression
Maigre comme un coucou
Se dit pour parler des personnes très maigres.
L’expression fait référence à l’oiseau, le coucou (Cuculus canorus).
On est tout d’abord surpris que le coucou soit choisi comme symbole de la maigreur, car le coucou est un oiseau que l’on imagine plutôt gros et gras . On a tous en tête l’image du bébé coucou énorme et vorace qui est élevé par des parents de toutes petites tailles.
L’association à la maigreur vient surement de ce que cet oiseau est particulièrement maigre au printemps et qu’il ne prend du poids qu’à l’automne.
Le coucou a inspiré les auteurs et il est à l’origine d’autres expressions comme :
Avaler un coucou : S’emploie pour désigner une personne insatiable. Le coucou juvénile a toujours faim et ses parents adoptifs doivent se démener pour parvenir à lui apporter la nourriture nécessaire.
Ou
Ingrat comme un coucou
Quelqu’un qui n’est pas reconnaissant. Après avoir été élevé par ses parents adoptifs, le coucou les quitte et part rejoindre les membres de sa propre espèce ce qui lui vaut d’être traité d’ingrat par certains humains.
Il semblerait que l’idée de l’ingratitude des coucous ait été développée dans les années 1500 par le théologien Philippe Melanchthon . Celui-ci est l’auteur d’un long texte* dans lequel il dit tout le mal qu’il pensait de cette espèce dont il ne savait rien à peu près rien . .De là à penser que le proverbe est né en Allemagne, où il est très utilisé, et qu’il est ensuite arrivé en France.
Pour expliquer l’idée de maigreur, le linguiste Alain Rey propose une explication dont on ne sait pas trop s’il faut la prendre au sérieux ou la voir comme une simple jonglerie verbale . Alain Rey parle lui-même d’un épouvantable calembour .
-« On dit ingrat comme un coucou, dit -il, or s’il est in-gras , c’est bien qu’il est maigre, non ? «
Paradoxalement il existe aussi l’expression inverse « gras comme un coucou » qui est employé pour désigner les personnes à forte corpulence.
* Mélanges d’histoires naturelles
Étymologie
« Cuculus » est une onomatopée du chant du coucou. On dit que le coucou coucoule .
Cuculus était aussi employé comme un terme injurieux visant les personnes se livrant à l’adultère. Cela évoque les mœurs des coucous pendant la reproduction . Les mâles sont polygames et les femelles, qui dont polyandres, vont voir plusieurs mâles . De là vient aussi le terme » cocu » qui désigne le mari trompé par sa femme « volage ».
« Canorus » vient du latin « canor » qui signifie sonore ou mélodieux.
*Parasitisme interspécifique :
Parasitisme qui consiste à pondre ses œufs dans le nid d’une autre espèce. On compte sept groupes d’oiseaux chez lequel ce type de parasitisme s’est développé. C’est un parasitisme de couvée.
Parasitisme intraspécifique
Parasitisme qui consiste à pondre ces œufs dans le nid d’un couple de la même espèce. Les scientifiques ont recensé 236 espèces qui le pratiquent. c’est le cas entre autres d’oiseaux comme Le Flamant rose, le Canard colvert, l’Oie des neiges, la Foulque macroule, le Vanneau huppé, l’Hirondelle rustique, le Moineau domestique ou l’Étourneau sansonnet. On le nomme aussi parasitisme de couvée.