Étourneau sansonnet (sturnus vulgaris )

  • Règne : Animalia
  • Embranchement : Chordata
  • Classe: Aves
  • Famille : Sturnidae
  • Ordre :Passeriformes
  • Genre : Sturnus

L’étourneau Sansonnet est une espèce de passereau de la famille des sturnides.

Description

L’étourneau est facilement reconnaissable avec son long bec pointu de couleur crème et sa robe bleu foncé tachetée de touches blanches. De loin elle peut sembler noire, mais qu’une belle lumière survienne et le plumage de l’étourneau nous apparait dans toute sa splendeur . On comprend alors pourquoi on lui a donné ce  nom  « étourneau » qui  descend du latin  « sturnus » qui vient lui-même de la racine indo-européenne « stor »  qui signifie « étoile ».

Car c’est bien une pluie d’étoile filante qui apparait sur le  ciel du plumage. Un ciel qui va du bleu le plus profond au bleu azur en passant par des teintes vert lagon . Le plumage atteint l’apogée de sa beauté lorsque le mâle revêt son plumage nuptial  à la belle saison  et l’on peut comprendre que les femelles succombent  à sa beauté.

L’étourneau est un peu plus petit que le merle avec lequel il est parfois confondu . Mais celui-ci a un long bec pointu alors que le merle a un bec plus moins long plus  et arrondi.  A l’âge adulte un étourneau pèse dans les 80 grammes, mesure 22 cm centimètres de long et a une envergure de 35 à 39 cm. Dans la nature, où les dangers sont grands,  ils vivent entre 5 et 7 ans mais on connait des étourneaux qui ont pu vivre jusqu’à 19 ans . Quand il crie ou chante on dit que l’étourneau Pisote, pissote ou Fécrotte.

Vie sociale

L’étourneau est un oiseau social qui vit en groupe. De taille variable, chaque groupe peut compter de quelques dizaines d’individus a plusieurs milliers . On a même décrit des groupes qui pouvaient compter jusqu’à plusieurs millions d’individus. Seule exception à leur vie sociale, la période de reproduction où ils vont plutôt vivre en couple . Le reste du temps, il vit avec ses semblables et vient se reposer et dormir le soir dans ce que l’on appelle les dortoirs.

La plupart des récriminations qui sont faites à cette espèce viennent de cette habitude qui fait que tout ce qui se trouve dessous sera recouvert par leurs excréments. Certains demandent alors, dans un élan de rage,  qu’on extermine cette espèce qui a sali  leur  véhicule . D’autres, plus tolérants, le déplacent tout simplement et choisissent de le garer ailleurs. On ne va tout de même pas demander aux oiseaux d’aller faire leurs besoins aux toilettes.

Les étourneaux ont un dortoir du soir où ils passent la nuit,  mais ont aussi des dortoirs de jour sur lesquels ils passent de longs moments en groupe. Ce peut être des poteaux métalliques  , des fils électriques sur lesquels ils se posent serrés les uns contre les autres ou d’autres arbres qu’ils occupent en groupe lorsqu’ils ne sont pas à la recherche de nourriture .

Ci dessus étourneau mâle en plumage nuptial reconnaissable à la base de son bec bleuté.

Alimentation

Les étourneaux sansonnets sont une espèce  *omnivore qui est principale insectivore et frugivore. On peut les voir souvent accompagner les vaches et profiter des petits insectes que le déplacement du troupeau fait sortir du bois. On peut également les apercevoir  au printemps dans les cerisiers,  à même les arbres,  en train de manger les fruits ou plonger en groupe à l’automne sur les vignes pour picorer les raisins. Ils aiment également les escargots , les vers de terre et les araignées.  Pour nourrir les juvéniles, les parents choisissent les parties plus tendres des insectes.

Nidifications

L’étourneau sansonnet est une espèce cavernicole qui fait son nid dans des cavités . Il peut utiliser les trous dans les arbres  faits par les pics ou, comme ici, se servir  des anfractuosités dans les murs . Le nid est construit par le mâle courant mars début avril. Il est fait d’herbes sèches, de fibres végétales  ou animales et de mousses.

En général, le nid se trouve à 2 ou 3 mètres de hauteur, mais il peut aussi être bien plus haut (10 metres) comme on peut le voir sur la photo. La femelle y pond 4 à 6 œufs de couleur bleu clair puis les couve pendant 10 à 12 jours avant l’éclosion. Les juvéniles sont ensuite nourris par les parents pendant une quinzaine de jours . Ils sauteront alors définitivement du nid et seront suivis par les parents jusqu’à ce qu’ils puissent devenir autonomes.     

Dimorphisme

Le dimorphisme chez l’étourneau est léger, mais présent.  Les femelles sont plus ternes,  mais la différence se fait surtout à la période nuptiale où la base du bec devient bleutée chez le mâle et rosâtre chez la femelle.

Le plumage des juvéniles,  lui , est gris brun .

Murmuration

le plus étonnant et le plus spectaculaire  chez les étourneaux reste les vols groupés que l’on peut voir au début de l’automne et que l’on nomme des « murmurations ».

Le nom vient certainement des doux bruits d’ailes que font les oiseaux lorsqu’ils virevoltent  en groupe.

En français, on dira  plutôt  « nuée » d’étourneaux, mais le mot d’origine anglaise “murmuration” est tellement poétique  qu’il est difficile de ne pas l’employer. Les scientifiques, eux, parlent “d’agrégations d’animaux grégaires”  .

Plusieurs explications ont été données de ce phénomène qui garde une part de mystère , mais il semblerait que la plus plausible soit le renforcement des relations sociales . Les oiseaux volent ensemble et font exactement les mêmes  mouvements pour affirmer leur désir de faire partie du groupe et montrer par là même leur obéissance.

Chez les humains, on  retrouve ce même phénomène  d’agrégation dans la marche au pas des militaires , dans les grands rassemblements religieux où la foule se meut  d’un même mouvement, mais aussi  dans les stades de foot , les boites de nuit. On le retrouve également dans les  grands concerts de rock  dans lesquels les fans dansent , chantent ou crient ensemble et rentrent  dans une sorte de transe collective pour  montrer leur adhésion (soumission) aux règles, valeurs  et pratique  du groupe qu’ils ont choisi .

Murmuration d’étourneau (Image de Menno Schaefer)

Un oiseau qui ne tournoierait pas avec les autres aurait certainement très rapidement  des problèmes avec la collectivité  comme en aurait certainement  aussi un jeune qui refuseraient d’avoir les mêmes comportements  que les jeunes qui  l’entourent.

L’agrégation est selon les termes plus scientifiques « un premier pas vers des niveaux de sociabilité supérieurs qui poussent les individus à se regrouper par attraction réciproque. »

Une autre particularité de l’agrégation est qu’elle est un rapprochement de l’ensemble des membres du groupe et non du rapprochement de certains avec d’autres . Pour le dire clairement, l’objectif ici n’est pas de se faire des amis proches  , mais de vivre et de tester  la cohésion de l’ensemble du groupe.

Les autres hypothèses quant au sens ces vols groupés serait qu’ils  protégeraient  les étourneaux des prédateurs, mais je n’y crois pas beaucoup .  Il y a visiblement une notion de partage et de « plaisir » très importante dans ce ballet qui va à l’encontre du sentiment d’inquiétude .

D’autres chercheurs pensent que ces nuées permettraient de créer des superorganismes capables  d’échanger entre eux des informations et d’augmenter ainsi les chances de survie de chaque individu  . Selon ces chercheurs   chaque oiseau  transmettrait aux autres ces connaissances par le biais du vol et le groupe entier pourrait ainsi acquérir une foule de connaissances qui serait inaccessible à un seul individu . Pour expliquer le mécanisme ils donnent l’exemple d’un oiseau qui, en tournoyant, apercevrait un groupe d’arbres capable de servir de dortoir.l’information circulerait alors d’oiseau en oiseau  jusqu’à ce que l’ensemble du groupe soit au courant, valide l’idée et viennent se poser sur les arbres afin d’y passer la nuit.

Une autre équipe de l’université de Rome a, elle, étudié la structure du vol des étourneaux. Pour cela ils ont filmé les murmurations en 3D et ont démontré que les nuées d’oiseaux forment des sortes de nappes qui se plient  et se replient sur elles même comme une feuille de papier pourrait le faire.

Etourneau femelle

Mutualisme

L’étourneau entretient des interactions gagnant-gagnant avec un certain nombre d’espèces . On peut les voir régulièrement à côté ou sur le dos des bœufs et des vaches, mais on peut aussi les voir sur le dos des cerfs ou d’autres ruminants . Selon le principe du mutualisme, ils profitent de la présence des animaux qui font sortir des herbes  les insectes dont ils se nourrissent, mais eux-mêmes, en montant sur leur dos, les débarrassent de nombreux parasites.

Migrations

Les étourneaux Sansonnets se reproduisent  de l’Islande à la Norvège  et du  nord de la Scandinavie jusqu’à l’Ukraine, la Pologne ou l’Allemagne  . Plus au sud on les trouve également en Angleterre, où ils sont très nombreux,  en France, en Italie et pour une moindre mesure en Espagne et jusqu’au pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie )  .

À Falsterbo, en suède,  plus de 110000  étourneaux sont comptés chaque automne  partant vers le sud avec des pointes à 200000 oiseaux .

Les étourneaux sont des migrateurs partiels . Seuls les étourneaux qui vivent très au nord redescendent vers des climats plus doux. Ceux qui vivent plus au sud sont *sédentaires et ne migrent pas ou alors sur de très courtes distances. La plupart d’entre eux  restent à l’année sur le même territoire .

L’étourneau imitateur

On ne le sait pas toujours, mais l’étourneau est un grand imitateur qui n’a rien à envier aux perroquets . Il  est capable d’imiter les chants d’oiseaux ( buse, hulotte, Loriot) à la perfection, mais il est également capable de reproduire  des voix humaines ou  de jouer  des airs de Mozart et de  Bach . On raconte qu’en Irlande l’un d’eux avait sonné la fin d’un match de foot en imitant le sifflet de l’arbitre. Plusieurs personnes ont également expliqué qu’elles ont cru recevoir un appel alors qu’il s’agissait juste d’un étourneau isolé qui avait mémorisé la sonnerie de leur smartphone et qui s’amusait à le faire sonner. 

Étymologie

Le terme sturnidés  viennent du latin sturnellus  et du latin sturnus qui veut dire étourneau .

Si l’on remonte encore dans le temps il pourrait descendre de la racine indo-européenne « stor » qui désigne une étoile .  On pense que le Mot a  pu être choisi en rapport avec son  magnifique plumage aux reflets violets parsemé de taches blanches qui peuvent faire penser aux étoiles. 

On retrouve d’ailleurs la racine « stor » dans le  mot « starling » qui est le nom de  l’étourneau en dans les pays anglophones .

Sansonnet : Certains pensent que “sansonnet” est un dérivé de « sassonet » (crible) et que le mot lui a été attribué en raison des nombreuses taches blanches qui parsèment son plumage.

Buffon , lui , avait avancé l’idée  que le mot était une déformation de « chansonnet » et qu’il mettait en avant  le côté parfois très bavard et bruyant des étourneaux.

Les Espagnols lui ont donné un beau nom « l’estornino pinto » ou « l’étourneau peint » qui évoque là encore les touches blanches qui peuvent faire penser à des petits coups  de pinceau.  

Expression

L’expression « parler comme un étourneau »  qui désigne celui qui parle à tort et à travers ne viendrait pas de l’inintelligence de l’étourneau (très intelligent) mais  des étourneaux qui étaient  dressés pour parler et qui, on l’imagine bien , ne tenaient pas un discours très rationnel. On peut aussi penser qu’elle vient de la capacité qu’a  l’étourneau d’imiter le chant d’autres oiseaux qu’il intègre parfois à ses propres chants.

Roupie de sansonnet : On emploie cette expression pour désigner quelque chose qui a peu de valeur ou qui est  de mauvaise qualité . Bien qu’on pourrait le croire, elle n’a rien à voir avec l’oiseau .

À l’origine la roupie est la morve qui sort du nez et qui pendouille dessous . Le mot descend du latin « ruppi » qui  vient lui d’un mot grec qui signifie « crasse, saleté, substance gluante ou poix. 

« Sansonnet » serait  juste une déformation de « sous son nez » .

Le mot étourneau s’emploie aussi de manière péjorative pour désigner une personne étourdie. Mais là encore l’oiseau n’y est pour rien et il s’agit juste d’un rapprochement avec le mot « étourdi ». 

Les étourneaux

L’étourneau sansonnet est la seule espèce européenne, mais le mot « étourneau » est porté par un grand  nombre d’oiseaux de la famille des sturnidae parmi lesquels :

l’étourneau soyeux – Spodiopsar sericeus

L’étourneau à joues marron – Agropsar philippensis

L’étourneau des pagodes- Sturnia pagodarum

L’étourneau pie- Gracupica contra

Étourneau à tête grise- Sturnia malabarica

Étourneau mandarin- Sturnia sinensis

Étourneau de Malabar- Sturnia blythii

Étourneau à tête blanche- Sturnia erythropygia

Etc….

Au jardin des oiseaux

Au jardin des oiseaux l’étourneau s’appelle “Bruno” . Un petit hommage lui a été rendu dans le tome 2 de la bande dessinée « les oiseaux en bande dessinée » paru en 2021 aux éditions Bamboo.

j’y suis représenté, en bas de la page 19  avec mes appareils photo et je dis « salut Bruno «  à  l’étourneau .

La raison  de ma présence dans ce livre ? : c’est très simple . le scénariste , Jean Luc Garrera, suivait ma page consacrée aux oiseaux sur Facebook et  appréciait les photos et les textes que j’y  postais . Il m’a expliqué que ma page l’avait accompagné lors de l’écriture des scenarios du tome 1 et pour marquer le coup il m’a fait ce petit clin d’œil sympathique dans le tome 2.                                                                                                                                                                                                                                                                      

*Omnivore

Se dit des animaux qui ont des alimentations variés et qui peuvent se nourrir de chairs , d’herbes de graines ou de fruits.  

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