- Règne : Animalia
- Embranchement : Chordata
- Classe: Aves
- Famille : Ardeidae
- Ordre : Pelecaniformes
- Genre : Bulbucus
Hérons garde-bœufs (Bubulcus ibis ) et vaches charolaises (Bos taurus taurus)
Selon les ornithologues, le parfait exemple de ce qu’est une interaction du type commensalisme entre deux espèces différentes .
Conceptualisé dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle par le paléontologue et zoologiste belge Pierre Joseph Van Beneden, le commensalisme est une relation inter-espèce dans laquelle l’ un des deux protagonistes retire un bienfait alors que l’autre n’en retire aucun sans pour autant en être affecté comme peut l’être la victime d’une relation de parasitisme.
Dans le cas présent, les hérons garde-bœufs profitent des insectes soulevés par les vaches, mais les vaches ne retirent pas de bénéfice particulier de la présence des hérons à leur côté.
Mais les choses, dans la nature, ne sont jamais aussi simples et les étiquettes apposées sur les êtres vivants sont toujours trop petites et rigides pour rendre compte de la complexité et de la souplesse de la nature. Car si la relation entre Hérons garde-bœufs et vaches est souvent de type commensalisme, elle se transforme aussi parfois en une relation de type mutualisme.
Des troupeaux de vaches charolaises paissent tous les jours dans le champ devant ma fenêtre et il est fréquent que les hérons garde-bœufs se fassent transporter par elles et qu’ils picorent les parasites ou les tiques qui se trouvent sur leurs dos.
On est bien alors dans une relation gagnant-gagnant de type mutualisme puisque chaque espèce retire un véritable bénéfice de la présence de l’autre.
Les vaches permettent aux hérons de se nourrir plus facilement et les hérons garde-bœufs débarrassent les vaches de leurs parasites .
Le principe est le même pour ce qui concerne le bœuf (la vache) et le héron garde-bœufs que l’on appelle aussi parfois « pique-bœufs ».
Je ne suis bien sûr pas le seul à avoir observé ce phénomène, mais il semblerait que certains « spécialistes » préfèrent ne pas le voir pour garder pure la belle étiquette du commensalisme .
La frontière entre le commensalisme et le mutualisme est donc régulièrement franchie . On peut seulement dire que ces deux espèces ne pratiquent peut-être pas le mutualisme en permanence, mais que leurs comportements ne relèvent pas non plus d’un commensalisme strict.
J’ai d’ailleurs quelques doutes quant à la pureté de concept qui pour moi ne s’intéresse qu’aux bénéfices très voyants comme la nourriture ou la protection et laisse de côté les relations plus subtiles .
J’observe très souvent ces deux espèces et je suis certain que d’autres bienfaits plus discrets et moins matériels interviennent et qu’il s’agit là d’une véritable interaction mutualiste.
Il suffit d’ailleurs de les observer longuement pour s’en rendre compte . Vaches et hérons vivent ensemble dans une telle harmonie et un tel bien-être qu’il ne peut en être autrement .
Les Hérons garde-bœufs trouvent plus facilement de la nourriture grâce aux vaches, mais les hérons garde-bœufs sont aussi une présence rassurante qui apaise les vaches et leur tient compagnie.
Je me souviens avoir vu un héron garde-bœufs adulte jouer avec un petit veau et l’expression du petit veau qui revenait sans cesse chercher le contact avec l’oiseau montrait l’immense plaisir et donc l’immense bénéfice émotionnel qu’il retirait de cet échange.
Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis – Western Cattle Egret)
Le Héron garde-bœufs est un échassier, mais contrairement aux autres hérons, il peut parfois vivre dans des plaines loin des cours d’eau, voire à proximité des agglomérations. Son régime est essentiellement insectivore, même s’il lui arrive aussi de se nourrir de petits invertébrés comme des grenouilles.
Originaire d’Espagne des régions du sud de l’Espagne, du Portugal et de l’Afrique, il est l’un des oiseaux dont le territoire s’est le plus étendu et on le trouve maintenant dans de nombreux pays .
C’est un migrateur partiel.
Seuls les oiseaux qui vivent le plus au nord migrent à la recherche de climat plus doux pour passer l’hiver. Les autres sont sédentaires et vivent dans le même endroit toute l’année.
Il est parfois difficile de distinguer le Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis), de l’aigrette garzette (Egretta garzetta).
Le critère le plus simple pour reconnaitre l’aigrette garzette est la couleur de ses pattes, noires avec des doigts jaunes. Autre signe de reconnaissance, ses deux longues plumes très fines à l’arrière de la tête en plumage nuptial. Son bec est noir et assez fin.
Le Héron garde-bœufs, lui, est légèrement plus petit que l’aigrette garzette et son bec n’est pas noir, mais jaune ou orangé. En plumage internuptial ses pattes sont plus claires, le plumage se colore d’un rosé orangé et son bec peut devenir presque rouge.
Autres exemples de relations inter-espèces
Symbiose:
Contrairement au mutualisme qui est un arrangement non indispensable (chaque espèce peut aussi vivre dans l’autre) la symbiose implique un lien plus durable et nécessaire. Les espèces ont besoin l’une de l’autre pour vivre.
Commensalisme :
Interaction entre deux espèces dans laquelle une seule tire profit sans causer de nuisances à l’autre. (Par exemple quand un oiseau se sert des poils d’une autre espèce pour construire son nid ou que la première espèce profite de la nourriture de la seconde).
Amensalisme :
Interaction entre deux espèces qui se révèle nuisible pour l’un des partenaires et neutre pour l’autre.
Parasitisme
Interaction entre deux espèces où l’une des deux tire profit de l’autre pour se nourrir, s’abriter ou se reproduire. La relation est toujours nuisible pour l’hôte.
Synanthropie
Interaction qui nous concerne davantage puisqu’elle désigne la relation que certaines espèces, dites sauvages, peuvent entretenir avec les humains.
Exemple : les hirondelles qui utilisent souvent des bâtiments humains pour faire ses nids ou les goélands qui profitent des déchets rejetés par les humains pour se nourrir.