Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus – Black-headed Gull) et goéland argenté (Larus argentatus – European Herring Gull)

Une mouette rieuse sur les galets de la pointe du Hourdel. Elle fait partie avec les goélands de la famille des laridés . La distinction entre mouette et goéland ne se fait d’ailleurs qu’en France . Partout ailleurs les deux espèces portent le même nom et les goélands y sont juste considérés comme de grosses mouettes.

Mouette rieuse

Quelques différences permettent de les distinguer

La mouette est tout d’abord plus petite . Elle mesure entre 38 et 48 cm alors que la taille du goéland est comprise entre 55 et 68 cm.

Le bec est rouge chez la mouette et jaune chez le goéland .

Les pattes sont rouges chez la mouette alors qu’elles sont plutôt roses chez le goéland.

On peut aussi les reconnaitre grâce à leur cri . Celui de la mouette est plus aigu tandis que celui des goélands possède davantage de graves et ressemble un peu au bruit d’une sirène ou d’un humain qui pleure .

Lors de mon séjour à cayeux sur mer cet été je me suis réveillé plusieurs fois en ayant l’impression qu’un enfant pleurait dans la rue avant de réaliser qu’il s’agissait d’un goéland qui criait .

On dit d’ailleurs, pour nommer son cri , que le goéland raille ou pleure. Je n’ai trouvé nulle part de nom donné au cri de la mouette (difficile de parler de chant) mais en reprenant son nom vernaculaire on pourrait dire qu’elle « rit » ou en tout cas qu’elle est « rieuse ».    

Goéland argenté

Habitat

Le lieu où on les rencontrait autrefois pouvait aussi nous donner des indices .

On voyait les mouettes et les goélands au bord de la mer alors que seules les mouettes s’aventuraient loin des côtes. Mais les choses ont changé depuis peu et les goélands ont aussi tendance maintenant à coloniser l’intérieur des terres.  

On les rencontre notamment près des estuaires, des lacs ou des retenues d’eau . Il semblerait qu’à partir de la mer, mouettes et Goélands remontent les rivières à la recherche d’endroits protégés et moins froids où ils peuvent trouver plus facilement à manger. Avec leurs nombreux déchets, les villes sont pour les laridés un immense restaurant.

On peut également les voir près des décharges publiques ouvertes où ils trouvent de la nourriture en grande quantité.

La durée de vie de ces deux animaux est à peu près la même avec un maximum de 30 ans.

Étymologie

Le nom de la famille laridés vient du grec « laros » qui veut dire mouette ou rapace marin . Ce dernier nom leur a été donné pour mettre en avant leur côté vorace . Les deux espèces sont omnivores et se nourrissent aussi bien de proies animales que de lombrics, de chenilles, de têtards ou de graines et de fruits . Elles sont également connues pour faire les poubelles et peuvent manger votre sandwich ou vos frites si vous n’y faites pas attention   .Dans sa très intéressante « vie d’oiseaux en hauts de seine » Jean François Pépin donne ce conseil qu’il dit être celui d’un grand ornithologue :  « si vous voulez les observer (les laridés) placez-vous près d’une baraque à frites. »

Le mot “mouette”  est un diminutif du mot anglais “maew” et de l’ancien français “Maoe” qui ont tous deux une origine onomatopéique. Ils tentent de reproduire le cri de l’oiseau.  Les deux mots seraient également à l’origine du verbe miauler . On dit d’ailleurs que la buse, l’épervier, le hibou ou l’orfraie « miaulent » quand ils poussent leur cri .

On retrouve ces mêmes racines dans les noms allemands des mouettes et des goélands qui sont appelés « möve ».  Les Néerlandais, eux, disent « meeuw »  les Suédois « mas » , les Norvégiens « make »  et les Danois « mäge ».

La mouette a d’ailleurs été longtemps nommée « mauve » en français et l’on peut retrouver de nombreux textes ou elle est appelée ainsi *

Le qualificatif rieuse vient de son cri qui peut faire penser aux rire des humains

Le terme « goéland » , lui, vient du breton « gwelan » qui désigne la mouette . Il descendrait du mot breton « gwella », pleurer et ferait référence aux cris des laridés qui peuvent faire penser à des pleurs humains .

*Voyages de découvertes aux terres australes” de Louis Claude de Saulces de Freycinet:

« Les innombrables troupes de cormorans, pétrels, mauves, et manchots, établis sur les rochers des éléphans , fournissent pendant une partie de l’année des milliers d’œufs. »

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