- Règne : Animalia
- Classe : Insecta
- Ordre : Lepidoptera
- Super famille : Papilionoidea
- Famille : Hesperiidae
- Sous-famille : Pyrginae
- Genre : Pyrgus
Présentation
L’Hespérie de la potentille fait partie de la famille des Hespéridées qui regroupe plus 4200 espèces dans le monde. La plupart d’entre elles vivent dans la région néotropicale. Une trentaine d’espèces vivent en Europe, dont 28 en France. Parmi les Hespéridés que nous pouvons rencontrer dans l’hexagone il y a la sylvaine, la virgule l’Hespérie de l’Alcée, l’Hespérie de la mauve ou de l’ormière*, l’Hespérie du dactyle , l’Hespérie de l’alchémille, l’Hespérie du carthame, l’Hespérie de la bétoine, l’Hespérie du chiendent, l’Hespérie du faux-buis* l’Hespérie du brome ou le point de Hongrie.

Description
Les Pyrgus font partie des papillons les plus difficiles à différencier tant ils se ressemblent.
Comme la plupart d’entre eux, l’Hespérie des potentilles a le dessus des ailes marron ornées de taches blanches. Le dessus des antérieures possède ces mêmes taches, mais comme enfumées ou légèrement effacées. Les ailes sont bordées par une frange blanche entrecoupée de zones sombres bien marquées. Le dessous des ailes est brun clair avec des taches blanches. Le haut de la base des antérieures comme des postérieures est souvent recouvert d’écailles plus claires. L’Hespérie de la potentille est un petit papillon robuste qui a un thorax élargi, une grosse tête et de gros yeux. Les Hespéridés possèdent d’ailleurs une vue supérieure aux autres papillons grâce à une plus grande distance entre les ommatidies* et les cellules sensorielles.
Les antennes, annelées de noir et de blanc, se terminent par une pointe recourbée en forme de crochet . L’extrémité extérieure de ce crochet est rouge brun.
L’espèce est plurivoltine et donne au moins deux générations par an. Une première qui apparait fin mai- début juin et une deuxième qui vole d’aout à octobre.

Le dessin ci-dessous permet de voir quelques éléments caractéristiques qui permettent d’identifier l’espèce.
Je précise que l’identification de certains genres ou familles de papillons est parfois très difficile et que l’erreur est toujours une possibilité . l’identification précise des espèces est d’ailleurs un très bon exercice qui met nos nerfs à l’épreuve, mais qui nous apprend à coup sûr l’humilité. Nous nous rendons vite compte que seuls nous ne sommes pas grand-chose et que l’expérience des anciens est indispensable. Le jeunisme n’est pas une philosophie à développer si l’on veut progresser et apprendre rapidement. Combien de fois ai-je cru avoir la bonne identification avant qu’un lépidoptériste plus confirmé me fasse remarquer que je m’étais trompé.
Quelques critères d’identification
Comme on peut le voir sur mon schéma, le dessous de l’aile postérieure possède plusieurs éléments qui facilitent l’identification. Parmi ces éléments caractéristiques, on peut noter:
1 : Une grande tache claire centrale dont le bord interne est concave (comme sur la photo) ou droit et le bord externe bifide.
2.une tache rectangulaire un peu effacée sur le milieu arrière de l’aile.
3. Une tache en forme de flèche dans l’angle anal de l’aile. Une deuxième tache en forme de flèche dont la pointe est manquante ici se trouve juste en dessous de la première.
4. Une tache en forme de nageoire dorsale comme celle d’un requin ou d’une orque qui pointe vers la base de l’aile.
5 Des nervures plus claires que le fond. La nature étant ce qu’elle est, des variations sont toujours possibles et certaines taches peuvent être légèrement différentes d’un individu à l’autre.

Alimentation
Les adultes se nourrissement principalement en butinant le nectar des fleurs. Comme la plupart des papillons, ils aiment tout particulièrement le nectar des plantes naturelles (on évite le terme sauvage et encore plus mauvaises herbes) dont le nectar a bien plus de gout et de qualité nutritive que le nectar des plantes élaborées par les humains .

En se concentrant en priorité sur la « beauté » de la fleur, les botanistes en ont oublié que les fleurs sont avant tout faites pour être visitées par les insectes et que la qualité du pollen est au moins aussi importante que la forme de la fleur . Mais les humains sont ainsi . La forme prime souvent sur le fond, le paraitre sur l’être, et l’on se retrouve très souvent avec des « objets » qui cherchent à en mettre plein la vue, mais qui ont perdu une grande partie de leur sens .
Dimorphisme
Il est quasiment inexistant. Comme chez la plupart des papillons il faut observer l’abdomen . S’il est large, c’est une femelle . Elle devra porter les œufs. S’il est plus fin, il y a de grandes chances pour que ce soit un mâle.
Plantes hôtes
Comme le dit son nom, ce sont les potentilles: le quintefeuille (Potentilla reptans), la potentille de printemps (potentilla verna) la potentille argentée (Potentilla argentea) ou la petite potentille (Potentilla pusilla).
Distribution
L’espèce est présente presque partout en Europe, mais bizarrement absente du Maghreb et du royaume unis. En France elle est partout à l’exception des côtes de la manche. Elle est présente en suède, mais absente du Danemark et de tout le nord de la Fennoscandie . Elle est également absente au nord d’une ligne qui va de Berlin au nord de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan.

Étymologie
Le nom de genre Pyrgus vient du grec « purgos » qui signifie tour ou rempart. Selon les auteurs il y a plusieurs hypothèses. Pour les uns le mot ferait référence aux franges blanches entrecoupées de noir. Pour les autres au-dessus des ailes brunes marquées de blanc. Dans les deux cas, le mot renvoie à la ressemblance de ces deux parties avec des tours crénelées.
Armoricanus, qui vient d’Armorique*, désigne le lieu ou le papillon a été vu la première fois. Armorique est un nom d’origine gauloise qui definit une zone située entre les estuaires de la gironde et de la seine. Bien que la zone soit plus large, le nom Armorique a fini par designer la Bretagne.
Charles Oberthür, qui a nommé l ’espèce, explique lui-même dans sa description originale que l’on peut trouver l’espèce aux alentours de Rennes dans les prés et les pâtures… et qu’il n’est pas rare sur les pelouses des parcs et des grands jardins*.
Hespérie descend du grec ancien « ἕσπερος » « héspéros » qui signifie « du soir » . Le mot a été choisi pour distinguer les papillons du soir, des papillons de jour et des papillons de nuit.
* Zoonymie de l’ Hespérie des Potentilles Pyrgus armoricanus Jean-Yves cordier