Jim le ragondin (Myocastor Coypus)

Jim et sa famille habitent le long du « fil » un petit ruisseau qui passe derrière le jardin des oiseaux. Ce petit cours d’eau, qui est presque à sec en été, part de Berzé le châtel, passe au cœur du village de la roche vineuse, longe mes deux terrains qui constituent le jardin des oiseaux puis se jette dans la petite grône qu’il rejoint à Prissé.

Jim et sa famille y étaient bien avant que je m’installe là et ils y seront, je l’espère, bien après.

Les ragondins ont très mauvaise réputation et je suis toujours très surpris par le flot de haine, souvent délirant, qu’il suscite.

Comme si ce pauvre animal nous renvoyait à la figure tout ce qu’il y a de moche en nous.

Je vis chaque jour avec lui et sa famille et je peux vous dire qu’à part quelques dégâts mineurs ils sont tout à fait placides et tranquilles et ne vous attaqueront jamais si vous ne les provoquez pas. Inutile de dire que les quelques dégâts qu’ils occasionnent  ne sont rien en comparaison des destructions massives que  nous  sommes  capables de faire pour construire une maison, un lotissement ou une résidence.

Alors oui, Jim aime le goût des pieds de tomates. Il adore aussi les racines de topinambours ou celles de la lysimaque ponctuée. Mais il ne mange jamais toutes les racines, et les topinambours comme lysimaques repoussent toujours l’année suivante.

Pour les tomates, par contre rien à faire, sinon le deuil d’en planter au jardin des oiseaux. Je le sais dorénavant et l’année prochaine je les planterai dans mon propre jardin qui se trouve à quelques kilomètres de là.

Le ragondin (myocastor Coypus, Molina1782)

Le ragondin est une espèce de rongeurs appartenant à la famille des Myocastoridae dont il est le seul membre. Il était autrefois classé dans la famille des echimyidae ou rats épineux. Il mesure 40 à 60 cm et pèse entre 5 et 12 kilos. Il vit en moyenne 4 ans dans la nature.

Comme le castor, il est adapté pour vivre au bord de l’eau. Il fréquente les plans d’eau douce les marais, les étangs, les ruisseaux et toutes les zones humides en général.

Sa toison imperméable le protège du froid. Ses pattes antérieures sont munies de griffes qui lui servent à creuser et ses pattes arrière sont palmées, ce qui lui donne une grande agilité dans l’eau. Ses narines sont obturables pour lui permettre de nager. On reconnaît immédiatement le ragondin grâce à ses quatre grandes incisives orange.

Des scientifiques américains se sont penchés sur la raison de cette couleur et ils ont découvert pourquoi les incisives de ragondin ou du castor (oranges, elles aussi) étaient si dures. Ils sont capables d’abattre un arbre. Pourquoi aussi ils n’avaient jamais de caries.

En regardant au microscope, ils ont vu que la structure de l’émail de leurs dents était semblable au tissage d’un panier en osier et que chaque fil était fabriqué à partir de milliers de nanofils. Les scientifiques ont également découvert que ces nanofils étaient collés entre eux grâce à une sorte de colle au fluorure qui contenait un taux très important de fer. Taux qui rend leurs dents bien plus dures que les nôtres. Ce serait donc cette particularité qui donnerait à leurs dents cette charmante couleur rouille.

Le ragondin creuse des terriers de 6 ou 7 mètres de long qui possèdent plusieurs entrées, dont une sous-marine. C’est un animal sédentaire qui vit sur une surface assez réduite (quelques centaines de mètres carrés).

Rongeur herbivore, il est essentiellement végétarien et se nourrit de végétaux, de racines, d’herbes de glands ou de tubercules comme topinambours qu’il apprécie beaucoup. Il se nourrit également ou de fruits et de légumes lorsqu’il en trouve. (j’en sais quelques chose et je surveille maintenant les courgettes de près)

Les hivers très froids lui sont fatals, car sa queue, très fragile, gèle et peut entraîner la gangrène puis la mort .

Originaire d’Amérique du Sud, le ragondin a été importé au XIXe siècle pour sa fourrure.

Les populations que l’on trouve aujourd’hui descendent d’animaux qui se sont échappés des élevages ou qui ont été relâchés intentionnellement.

Inutile de dire que je trouve un peu fort de café que certains humains osent se plaindre des « nuisances » d’animaux qu’ils ont déracinés, importés, exploités, puis abattus pour les dépecer et vendre leur fourrure.

#JosephConrad

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